France-Soir
francesoir.frmenaces et violences physiques à l'encontre des maires
AFP/Archives - SEBASTIEN BOZON
Depuis 2020, les maires français quittent leur fonction à un rythme inédit, selon l'Observatoire de la démocratie de proximité. Près de 3 000 départs recensés, dont 2 189 volontaires, soit plus d'un élu par jour. En 2023, année de mi-mandat, 613 démissions ont eu lieu. Les responsabilités sont lourdes, les moyens limités et la reconnaissance en berne.
L'étude, menée par l'AMF et le CEVIPOF, éclaire un malaise qui touche toutes tailles de communes, mais frappe surtout les moins peuplées et désormais de plus en plus les villes moyennes. Et bien que le phénomène ne date pas d'hier, il explose.
Sur trois mandats municipaux, de 2008 à 2026, les démissions annuelles ont été multipliées par quatre. Le mandat actuel, entamé en pleine pandémie et dans un climat politique instable, concentre les frustrations. « 30,9 % des maires démissionnaires évoquent des tensions politiques au sein des conseils municipaux », explique Martial Foucault, professeur à Sciences Po et responsable de l'étude pour l'AMF, cité par The Epoch Times. Passations de pouvoir anticipées (13,7 %), problèmes de santé physique (13,1 %) et mentale (5,1 %) complètent le tableau.
Les violences, pourtant médiatisées, ne sont citées que dans une quarantaine de cas. Impossible d'établir un lien direct entre ces agressions et les départs, même si elles nourrissent un climat anxiogène. Les maires en premier mandat, souvent enthousiastes en 2020, représentent plus de la moitié des démissions. En clair, c'est une crise d'attractivité du rôle.
À un an des municipales, le Parlement est sommé d'agir sur le « statut de l'élu ». Faute de quoi, le fauteuil du maire pourrait bien devenir le poste le plus vacant de France.