© Getty Images
Bruno Retailleau
Bruno Retailleau, quittant l'Intérieur, appelle à rétablir l'ordre face à une France qu'il juge désarmée, malgré une crise politique qu'il a amplifiée. Sa stratégie d'exclure les ministres LR du gouvernement Lecornu II le fragilise, le désignant comme perdant dans une séquence chaotique.
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur sortant, a quitté ses fonctions dans un climat de tension, laissant derrière lui un discours fort le 13 octobre. Il a appelé à « rétablir l'ordre » face à une « France désarmée » depuis des décennies, critiquant la montée de la violence et l'insécurité qu'il juge endémiques, notamment après les émeutes de 2024 liées à la mort d'un adolescent d'origine maghrébine.
Retailleau, figure de la droite conservatrice des Républicains (LR), a dénoncé une politique laxiste, exigeant une fermeté accrue sur l'immigration et la criminalité, tout en s'affranchissant des consignes de discrétion imposées par Sébastien Lecornu, son successeur, pour sa passation.
Crise politique chez les LR
Il a remercié les personnels du ministère: «Avoir été pendant ces 12 mois votre chef aura été le plus grand honneur de toute ma vie, parce que vous incarnez la République exemplaire». Il a rendu hommage à leurs valeurs que sont, à ses yeux, « la loyauté d'un engagement, la fidélité à un idéal et la sincérité à une parole donnée ».
Il a insisté sur l'importance de «rétablir le sens et la vérité des mots», estimant que «la crise de la démocratie était aussi celle de la parole publique». Manière pour lui de critiquer en creux la classe politique et d'expliquer le désaveu dont elle est l'objet actuellement dans l'opinion publique.
Bruno Retailleau, chef des Républicains (LR), a déclenché une crise politique majeure le 5 octobre 2025 en publiant un tweet contestant la nomination de Bruno Le Maire à la Défense. Sa décision d'exclure les ministres LR du gouvernement Lecornu II a aggravé la situation, ternissant son image et diluant le capital politique accumulé depuis son accession au ministère de l'Intérieur en septembre 2024, où il était vu comme un sérieux candidat pour la présidentielle.
Malgré la défense de proches comme Marc-Philippe Daubresse, qui y voit une rupture de confiance, son choix, motivé par un différend personnel plutôt qu'une ligne politique claire (comme l'immigration), est perçu comme illisible et risqué, menaçant le gouvernement d'une nouvelle dissolution et renforçant de facto l'instabilité politique en France.