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Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, le 21 octobre 2025. [Photo d'illustration]
Au terme d'une journée houleuse, à l'Assemblée nationale, la taxe Zucman, qui concentre le gros des discussions sur le Projet de loi de finances 2026, a été rejetée ce 31 octobre. La chef de file des députés LFI, Mathilde Panot, a appelé à la censure du gouvernement Lecornu et au «départ» d'Emmanuel Macron.
« La seule solution qu'il reste, face à ce pouvoir, c'est la censure de Monsieur Lecornu et le départ d'Emmanuel Macron ». Lors d'une suspension de séance, ce 31 octobre, la chef de file des députés La France Insoumise (LFI) a appelé « l'ensemble des députés à la gauche de cet hémicycle » à censurer « le plus rapidement possible » le gouvernement Lecornu II.
Quelques instants plus tôt, les députés avaient rejeté à 228 voix, contre 172, la fameuse taxe Zucman qui ambitionnait d'instaurer une imposition planchée de 2 % sur les patrimoines d'au moins 100 millions d'euros, outils de travail inclus.
« Il n'y a absolument rien à négocier avec un pouvoir macroniste, qui - depuis qu'ils ont perdu les élections - décide d'appliquer leur programme, tout leur programme, rien que leur programme », a fustigé la députée du Val de Marne face au rejet de ce « minimum de justice fiscale ».
Celle-ci s'en est notamment prise au Rassemblement national (RN), accusé d'avoir « changé de position » en votant contre la taxe Zucman plutôt que de s'abstenir. Les Socialistes n'étaient pas en reste, Mathilde Panot évoquant des « réunions secrètes » entre cadres socialistes et le Premier ministre, au cours desquelles ils n'auraient « absolument rien obtenu » et fustigeant un « pouvoir » qui refuserait « que l'on touche à un seul cheveu des ultra riches de ce pays ».
« Dans cet hémicycle, il y en a qui sont devenus fous »
Dans l'hémicycle, le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, à l'origine de l'amendement portant cette fameuse taxe Zucman, a dénoncé « l'intransigeance » du camp gouvernemental. « Il n'y a pas, depuis que nous sommes dans cet hémicycle, le moindre compromis », a-t-il fustigé en s'adressant à Sébastien Lecornu, présent à l'Assemblée nationale.
À l'opposé de l'hémicycle, à l'instar de Laurent Wauquiez, on se félicite d'avoir « protégé les Français » d'« un budget socialiste d'augmentation d'impôts». La taxe Zucman « aurait juste tué de l'emploi et de l'activité économique » dans notre pays, a déclaré le député de Haute-Loire, se déclarant « très content qu'on ait fait le travail ».
« Dans cet hémicycle, il y en a qui sont devenus fous », a poursuivi le président du groupe Droite républicaine, lors de la suspension de séance : « on a le record des impôts, on a le record des taxes - partout dans le monde - et il y a des députés qui passent leur temps dans cet hémicycle juste à se demander : est-ce que par miracle il n'y aurait pas encore une petite taxe supplémentaire qu'on pourrait encore augmenter ? »
« Ça va finir par voir le jour »
L'article 3 du projet de loi de finances est adopté par l'Assemblée, qui introduit une taxe sur les holdings, a été adopté à 224 voix pour, seuls 10 députés s'étant prononcés contre. Censée, initialement, taxer à hauteur de 2 % les holdings patrimoniales détenant 5 millions d'euros d'actifs, celle-ci cible désormais les biens ne pouvant « manifestement pas être affectés à une activité économique réelle » qui vont être soumis à une imposition de 20 %.
Si l'amendement de la taxe Zucman a été écarté, ses partisans - au premier rang desquels Gabriel Zucman - ne se déclarent pas vaincus. « Ça va finir par voir le jour », a-t-il assuré au micro de « C'est à Vous », arguant que « toutes les batailles de cette nature mettent du temps avant d'être gagnées ». « Dans tous les cas, ce qui est clair », a-t-il poursuivi, « c'est que ce sera un enjeu majeur de l'élection présidentielle de 2027 ».