05/11/2025 francais.rt.com  3min #295409

À droite, le retour du débat sur la primaire ravive les divisions chez Les Républicains

© Getty Images

Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez

Les Républicains rouvrent le débat sur une primaire pour 2027, symbole de leurs divisions persistantes. Wauquiez, Copé, Bertrand ou Retailleau défendent chacun une vision différente de la droite. Entre quête d'unité et crainte d'une nouvelle élimination, le parti cherche encore son champion.

Chez Les Républicains, le mot « primaire » agit comme un électrochoc. Philippe Juvin, député et médecin, le résume sans détour : « C'est pavlovien chez nous. » Après deux échecs cuisants en 2017 et 2022, l'idée semblait enterrée.

Pourtant, à dix-huit mois de la présidentielle, le sujet fait son retour. Bruno Retailleau, président du parti, veut accélérer la désignation du candidat LR avant l'été 2026. Mais rien n'est encore tranché : mardi 4 novembre, le conseil stratégique du parti s'est contenté d'acter la création d'un groupe de travail, à l'initiative de Gérard Larcher, pour réfléchir aux modalités. La décision finale reviendra aux adhérents, conformément aux nouveaux statuts votés en septembre.

Les Républicains plus que jamais divisés

Ce débat réactive les fractures internes. En 2022, Eric Ciotti promettait la fin des primaires pour laisser la voie libre à Laurent Wauquiez, « candidat naturel » de la droite. Depuis, Eric Ciotti s'est tourné vers une alliance avec le Rassemblement national, tandis que Laurent Wauquiez tente un retour, prônant désormais une primaire « de la droite et du centre » allant de Gérald Darmanin à Sarah Knafo, mais excluant Edouard Philippe, jugé trop macroniste.

D'autres ténors, comme Jean-François Copé, défendent une primaire ouverte, seule façon selon lui d'éviter « l'élimination dès le premier tour ». David Lisnard, maire de Cannes, plaide pour un large rassemblement incluant l'UDI et Reconquête, tandis que Xavier Bertrand rejette toute idée de primaire, misant sur les sondages pour départager les prétendants.

Dans ce climat de méfiance, Bruno Retailleau reste indécis. Son image affaiblie par son départ du gouvernement en octobre compromet ses ambitions présidentielles. Michel Barnier, de retour à l'Assemblée, s'affiche comme une option de stabilité, sans précipiter sa décision.

Au-delà des rivalités, la droite s'inquiète de la montée de Jean-Luc Mélenchon et du Rassemblement national, qui menacent de reléguer LR hors du second tour. L'unité devient donc un enjeu vital : tous savent qu'en arrivant divisés, ils condamneraient la droite à un nouveau désastre électoral.

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