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Le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, à Matignon. [Photo d'illustration]
Dans un courriel transmis aux ministres, Matignon a demandé aux ministres et à leurs collaborateurs «de ne pas procéder pour 2026 à l'envoi de cartes de vœux papier». Une mesure perçue comme symbolique au regard du budget de l'État, qui a notamment fait réagir un secteur de la carterie en France.
« Il est demandé au gouvernement de ne pas procéder pour 2026 à l'envoi de cartes de vœux papier. » Dans un courriel, ébruité le 4 décembre par BFMTV, Matignon a récemment exhorté les ministres - ainsi que l'ensemble de leurs collaborateurs - à recourir au numérique afin d'adresser leurs vœux pour 2026.
Chaque fin d'année, les membres du gouvernement envoient traditionnellement des cartes de vœux aux parlementaires, élus locaux ainsi qu'aux différents acteurs institutionnels. « Ça peut aller jusqu'à plusieurs milliers de cartes de vœux envoyées », a confié à la chaîne privée un conseiller ministériel. Le Premier ministre invite ainsi les ministères à formuler leurs vœux pour l'année 2026 sous forme de courriel.
« Ce sera une ligne microscopique sur le budget de l'État, ces cartes de vœux en papier, mais cela veut dire qu'il n'y a pas de futilité », a déclaré sur le plateau de LCI l'éditorialiste Christophe Barbier, y voyant l'expression de « la marque Lecornu ». « Nous n'avons pas d'estimation de l'économie que cela représente », soulignait quant à lui le chef adjoint du service politique de BFMTV, Alexis Cuvillier.
Une entreprise propose d'offrir 170 000 cartes de vœux aux ministères
« Faire de la carte de vœux le bouc émissaire du déficit excessif de l'État ne nous paraît ni raisonnable ni crédible », a de son côté déclaré le patron du groupe Editor, Henry Condamine, proposant d' offrir 170 000 cartes de vœux aux 34 ministères.
« La carte de vœux n'est pas un gadget. C'est du temps pris pour écrire, un objet que l'on aime offrir et garder. Une carte papier crée un vrai moment d'émotion là où un message instantané disparaît des esprits en quelques secondes », a plaidé, d'après un message relayé par la presse spécialisée, cette entreprise se revendiquant « leader européen en carterie, emballage cadeau, papeterie et objets cadeaux ».
Le 29 novembre, le Journal du Dimanche ébruitait un projet de circulaire dans lequel Matignon reconnaissait que la communication de l'État avait coûté 1 milliard d'euros en 2024, « soit plus du double des estimations officielles qui l'évaluaient à 450 millions », soulignait alors l'hebdomadaire. Une communication sur laquelle le Premier ministre français envisage de faire 300 millions d'euros d'économies dès 2026.
La parution de ces informations survient en pleine séquence budgétaire, à l'issue de laquelle le gouvernement espère récolter près de 14 milliards d'euros de recettes fiscales nouvelles. Dans les rangs de l'opposition de droite, les critiques fusent régulièrement à l'égard d'un gouvernement qui, à leurs yeux, aurait tendance à créer de nouveaux prélèvements plutôt qu'à couper dans le train de vie de l'État.