18/12/2025 francais.rt.com  3min #299355

Maroc : la société civile exige la fin de la domination du français au profit de l'arabe et de l'amazigh

© Fred de Noyelle Source: Gettyimages.ru

Des élèves de primaire dans une école marocaine. [Photo d'illustration]

Au Maroc, la Coalition nationale pour la langue arabe appelle à l'instauration d'une politique linguistique officialisant l'emploi de la langue arabe et amazighe dans les domaines de l'éducation, de l'économie et dans toutes les entreprises publiques et privées du pays, en application de l'article 5 de la Constitution.

Un communiqué de la Coalition nationale marocaine pour la langue arabe, publié le 17 décembre à l'occasion de la Journée mondiale de la langue arabe, a exhorté les autorités du pays à mettre fin à la domination de la langue française dans l'éducation et l'administration, entre autres secteurs, et à instaurer l'usage de la langue arabe.

Un avenir linguistique plus inclusif au Maroc ne peut être atteint sans la mise en œuvre effective du statut officiel de l'arabe dans tous les domaines de la vie, a indiqué la Coalition, qui a souligné la nécessité d'adopter une « politique linguistique claire et décisive » afin de faire de l'arabe la langue principale de l'enseignement, de la gouvernance, de la finance, des affaires et de tout autre secteur clé.

La Coalition a également appelé à l'utilisation de la langue arabe ou de l'amazigh dans les documents officiels, les services et la correspondance au sein des institutions publiques et des entreprises privées, conformément à la loi.

L'usage du français critiqué

Le maintien de l'usage de la langue française dans les institutions de l'État, les organisations non gouvernementales (ONG) et les banques revient régulièrement dans le débat public au Maroc. La langue arabe est inscrite à l'article 5 de la Constitution du royaume, qui stipule que « l'arabe est la langue officielle de l'État, et l'État œuvre à sa protection, à son développement et à la promotion de son usage ». La langue amazighe constitue également une langue officielle du pays, faisant partie du patrimoine commun.

L'introduction d'une loi, en août 2019, réformant l'enseignement et autorisant l'enseignement de certaines matières en langue française a suscité la controverse dans les milieux académiques et au sein de l'opinion publique marocaine. Plusieurs partis politiques et organisations de la société civile ont vivement exprimé leur opposition à cette décision, considérant le français comme un héritage colonial et plaidant pour son abandon dans le système éducatif.

La Coalition nationale marocaine pour la langue arabe a, par ailleurs, adressé des missives et des pétitions regroupant les signatures de mouvements politiques ainsi que de figures littéraires, politiques, diplomatiques et de militants associatifs, appelant le gouvernement à défendre le statut officiel de la langue arabe dans le royaume.

 francais.rt.com