{"168963":{"id":"168963","parent":"0","time":"1581588402","url":"http:\/\/newsnet.fr\/168963","source":"http:\/\/www.bastamag.net\/meilleur-revenu-paysans-promesse-non-tenue-gouvernement-Loi-Alimentation-Egalim","category":"documentaires","title":"Un meilleur revenu pour les paysans : encore une promesse non tenue du gouvernement","catalog-images":"6\/\/4\/newsnet_168963_41822c.jpg\/newsnet_168963_110d42.png\/newsnet_168963_501710.png\/newsnet_168963_99693d.png","image":"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168963_99693d.png","hub":"newsnet","url-explicit":"http:\/\/newsnet.fr\/art\/un-meilleur-revenu-pour-les-paysans-encore-une-promesse-non-tenue-du-gouvernement","admin":"newsnet","views":"372","priority":"3","length":"7343","lang":"fr","content":"\u003Cp\u003E\u003Cimg style=\"max-width:100%\" src=\"http:\/\/newsnet.fr\/img\/newsnet_168963_41822c.jpg\" \/\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa loi Alimentation adopt\u00e9e en 2018 devait permettre aux agriculteurs de vivre de leur m\u00e9tier. Un an et demi apr\u00e8s les annonces pr\u00e9sidentielles, rien n'a chang\u00e9. Les n\u00e9gociations commerciales se sont m\u00eame durcies, au profit des industriels et de la distribution dont les marges continuent de progresser.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est depuis le march\u00e9 de Rungis qu'Emmanuel Macron avait promis en octobre 2017 une revalorisation des revenus des agriculteurs. La loi Alimentation (dite loi \u00ab EGalim \u00bb) adopt\u00e9e en octobre 2018 devait permettre \u00e0 ce que la valeur soit mieux r\u00e9partie au sein de la fili\u00e8re (\u003Ca href=\"https:\/\/www.bastamag.net\/L-alimentationselon-Macron-une-dose-de-communication-unsoupcon-d-ambitiont\"\u003Enotre d\u00e9cryptage\u003C\/a\u003E).\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EConcr\u00e8tement, g\u00e9n\u00e9rer de meilleurs revenus pour les agriculteurs implique une mod\u00e9ration des marges par les industriels et la distribution. Un an et demi apr\u00e8s, quel bilan ? \u003Ci\u003E\u00ab Depuis, rien n'a chang\u00e9 : les prix pay\u00e9s aux producteurs s'effondrent \u00bb\u003C\/i\u003E, d\u00e9plore \u00c9milie Jeannin, \u00e9leveuse de viande bovine en C\u00f4te d'Or. Le m\u00eame constat est tir\u00e9 par les producteurs dans toutes les fili\u00e8res, qu'ils soient \u00e9leveurs laitiers, de volailles, maraichers ou arboriculteurs.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EAucun moyen de pression de l'\u00c9tat vis \u00e0 vis des industriels et de la distribution\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EParmi les leviers, le gouvernement voulait r\u00e9\u00e9quilibrer les n\u00e9gociations commerciales entre agriculteurs, industriels et distribution. Prenons l'exemple du lait. En 2017, le demi-\u00e9cr\u00e9m\u00e9 est vendu 75 centimes d'euros en grande et moyenne surface, quand il est achet\u00e9 environ 37 centimes aux \u00e9leveurs. La marge d\u00e9gag\u00e9e b\u00e9n\u00e9ficie exclusivement \u00e0 l'industrie qui transforme le lait (en vert dans le graphique ci-dessous), et aux distributeurs (en rouge).\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003ESelon les donn\u00e9es de \u003Ca href=\"https:\/\/observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr\/resultats\/Pages\/ResultatsFilieres.aspx?idfiliere=6&sousmenuid=495&type=Graphique\"\u003El'Observatoire de la formation des prix et des marges alimentaires\u003C\/a\u003E, les marges financi\u00e8res des industriels et de l'industrie sur le lait n'ont cess\u00e9 d'augmenter depuis 20 ans, quand le prix pay\u00e9 au producteur a lui stagn\u00e9.\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003EPour changer la donne, Emmanuel Macron a propos\u00e9 d'inverser la construction des prix : ne plus partir de la marge que souhaitent d\u00e9gager les transformateurs et les distributeurs aux d\u00e9pens des producteurs, mais sanctuariser la prise en compte des co\u00fbts de production pour garantir un revenu aux paysans. L'ex\u00e9cutif a ainsi confi\u00e9 en 2018 aux interprofessions la responsabilit\u00e9 de r\u00e9diger des plans de fili\u00e8res. Or, comme le r\u00e9v\u00e8le notre enqu\u00eate (\u003Ca href=\"https:\/\/www.bastamag.net\/Bigard-charal-viande-bovine-bidochesteak-hache-CICEleveurs-management\"\u003E\u00e0 lire ici\u003C\/a\u003E), les n\u00e9gociations au sein de l'interprofession viande bovine se sont heurt\u00e9es aux blocages des industriels et de la distribution. Ces derniers ont utilis\u00e9 leur droit de veto pour bloquer tout calcul.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EC'est ce dont t\u00e9moigne Emilie Jeannin. Cette \u00e9leveuse si\u00e8ge \u00e0 Interbev, l'interprofession de la viande bovine, o\u00f9 elle repr\u00e9sente le syndicat de la Conf\u00e9d\u00e9ration paysanne [\u003Ca href=\"#nb1\" id=\"nh1\"\u003E1\u003C\/a\u003E]. Autour de la table figure aussi le groupe Bigard qui si\u00e8ge sous la banni\u00e8re \u00ab Culture viande \u00bb [\u003Ca href=\"#nb2\" id=\"nh2\"\u003E2\u003C\/a\u003E]. \u003Ci\u003E\u00ab Certaines organisations disposent d'un droit de veto et c'est le cas de Culture Viande. Avec la f\u00e9d\u00e9ration des distributeurs, ils ont tout bloqu\u00e9 \u00e0 chaque r\u00e9union, que ce soit la m\u00e9thode de calcul, la prise en compte des co\u00fbts, etc. \u00bb\u003C\/i\u003E, d\u00e9nonce t-elle. Aucune contrainte n'\u00e9tant pr\u00e9vue dans la loi, l'\u00c9tat ne s'est pas dot\u00e9 de v\u00e9ritable moyen de pression.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ELes industriels continuent d'acheter le litre de lait aux \u00e9leveurs au m\u00eame prix qu'il y a 30 ans\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ENon seulement le r\u00e9\u00e9quilibrage des n\u00e9gociations commerciales n'a pas eu lieu, mais les n\u00e9gociations se sont m\u00eame durcies avec la distribution et l'industrie. Le prix des aliments vendus en grandes surfaces en t\u00e9moigne. Pour le lait UHT par exemple, les consommateurs paient aujourd'hui le lait 4 % plus cher qu'en 2017. Cette hausse du prix n'a pas profit\u00e9 aux paysans, mais aux b\u00e9n\u00e9fices que se d\u00e9gage la grande distribution.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EPire : la part du prix revenant \u00e0 l'\u00e9leveur a diminu\u00e9 de 5 % depuis deux ans, quand la marge des distributeurs augmentait de 8 % ! Quant \u00e0 l'industrie, elle continue d'acheter 34 centimes le litre de lait aux producteurs, quand le prix de revient est de 40 centimes [\u003Ca href=\"#nb3\" id=\"nh3\"\u003E3\u003C\/a\u003E].\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELe m\u00eame constat est \u00e9tabli en fruits et l\u00e9gumes. \u003Ci\u003E\u00ab La grande distribution, profitant de la concurrence avec les productions import\u00e9es bien moins cher, impose des tarifs inf\u00e9rieurs de 8 % au prix de revient pour les abricots, de 9 % pour les p\u00eaches blanches et de 3 % pour les tomates rondes bio \u00bb\u003C\/i\u003E, d\u00e9noncent l'association de consommateurs UFC Que Choisir et la Conf\u00e9d\u00e9ration paysanne.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003EUn ch\u00e8que en blanc d'1,6 milliards d'euros aux distributeurs\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ELa loi issue des \u00c9tats g\u00e9n\u00e9raux de l'alimentation p\u00e9naliserait m\u00eame les consommateurs, selon l'UFC Que Choisir. L'une des dispositions phare de la loi, le rel\u00e8vement du seuil de revente \u00e0 perte, pr\u00e9voit qu'un produit alimentaire doit \u00eatre revendu au moins 10 % plus cher que le prix auquel il a \u00e9t\u00e9 achet\u00e9. Sur la base d'une \u00e9tude de prix r\u00e9alis\u00e9e sur la totalit\u00e9 des grandes enseignes, les prix alimentaires auraient subi une brutale augmentation de + 0,83% en un mois seulement, lors de l'entr\u00e9e en vigueur de la mesure au 1er f\u00e9vrier 2019. Selon les calculs de l'association de consommateurs, c'est un ch\u00e8que en blanc de 1,6 milliards d'euros sur deux ans \u00e0 la distribution qui a \u00e9t\u00e9 sign\u00e9 par le gouvernement.\u003C\/p\u003E\u003Cfigure\u003E\u003Cspan class=\"philum ic-img2\"\u003E\u003C\/span\u003E\u003Cfigcaption\u003ECliquez sur l'image pour l'agrandir.\u003C\/figcaption\u003E\u003C\/figure\u003E\u003Cp\u003ELa loi Alimentation n'a pas non plus permis davantage de transparence. L'UFC Que Choisir et la Conf\u00e9d\u00e9ration paysanne d\u00e9plorent que l'Observatoire de la formation des prix et des marges, cens\u00e9 faire la lumi\u00e8re sur la r\u00e9partition des marges, se contente de donner des moyennes, sans divulguer les niveaux de marges par enseigne ou par fabricant.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003EDe la m\u00eame mani\u00e8re, l'obligation de publication des comptes des entreprises demeure mal respect\u00e9e, du fait notamment d'amendes peu dissuasives. Lactalis et Bigard, respectivement num\u00e9ro un de la fili\u00e8re laiti\u00e8re et de la viande bovine, ont tous deux \u00e9t\u00e9 assign\u00e9s en justice pour que le voile sur leurs comptes soit lev\u00e9. C'est l'une des raisons qui les conduit \u00e0 \u00eatre nomin\u00e9s aux prix Pinocchio de l'agriculture. Les votes sont ouverts jusqu'au 18 f\u00e9vrier sur le site \u003Ca href=\"https:\/\/www.prix-pinocchio.org\"\u003Eprix-pinocchio.org\u003C\/a\u003E.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003ESophie Chapelle\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Cbig\u003ENotes\u003C\/big\u003E\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh1\" id=\"nb1\"\u003E1\u003C\/a\u003E] Les repr\u00e9sentants de la profession sont r\u00e9partis dans 4 coll\u00e8ges : production, mise en march\u00e9, abattage commerce de gros transformation, distribution.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh2\" id=\"nb2\"\u003E2\u003C\/a\u003E] Le conseil d'administration de Culture Viande est pr\u00e9sid\u00e9 par Jean-Paul Bigard. Voir \u003Ca href=\"https:\/\/www.cultureviande.fr\/culture_viande\/nos-missions\"\u003El'organigramme\u003C\/a\u003E de Culture Viande.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E[\u003Ca href=\"#nh3\" id=\"nb3\"\u003E3\u003C\/a\u003E] Lire \u00e0 ce sujet l'\u00e9tude \u003Ca href=\"https:\/\/www.quechoisir.org\/action-ufc-que-choisir-loi-alimentation-un-chequen-blanc-a-la-distribution-de-1-6-milliard-duros-n71555\/?dl=50563\"\u003EPrix agricoles en berne et inflation en rayon\u003C\/a\u003E r\u00e9alis\u00e9e par UFC Que Choisir et la Conf\u00e9d\u00e9ration paysanne, octobre 2019.\u003C\/p\u003E\u003Cp\u003E\u003Ca href=\"http:\/\/www.bastamag.net\/meilleur-revenu-paysans-promesse-non-tenue-gouvernement-Loi-Alimentation-Egalim\"\u003Ebastamag.net\u003C\/a\u003E\u003C\/p\u003E","_links":[]}}