21/04/2020 les-crises.fr  15min #172685

 Actualité Charles de Gaulle - Covid à bord, le porte-avions rentre directement à Toulon

668 marins positifs : le « Charles de Gaulle », nouveau foyer du Covid-19

Source :  Midi Libre, Jennifer Franco

Le navire n'a pas été en contact avec l'extérieur depuis le 15 mars et pourtant dimanche 12 avril, on apprenait que cinquante membres de l'équipage du Charles-de-Gaulles avaient été testés positifs au coronavirus. Un chiffre finalement bien en deçà de la réalité comme l'a annoncé le ministère des Armées.

 Depuis dimanche 12 avril, le porte-avions Charles-de-Gaulle a regagné son port d'attache à Toulon. Alors que le navire n'a eu aucun contact avec l'extérieur depuis la mi-mars, on apprenait que 50 marins étaient contaminés par le Covid-19.

668 marins contaminés

Un chiffre finalement bien en-dessous. Le communiqué du ministère des Armées est tombé peu avant 20 h, mercredi 15 avril. À bord du groupe aéronaval (GAN) le Charles-de-Gaulle, le nombre de marins touchés par le coronavirus s'avère beaucoup plus important que supposé.

30 % des tests n'ont pas encore livré leurs résultats

Les tests réalisés en ce début de semaine ont révélé que 668 marins se trouvent contaminés à ce jour. Mardi soir, 1 767 militaires avaient été testés sur les quelque 1 900 qu'embarque le groupe aéronaval (1 700 pour le porte-avions et 200 pour les navires qui l'accompagnent). Par ailleurs, mercredi, le résultat de 30 % des tests n'était pas encore connu.

Au total, trente-et-un marins ont été hospitalisés dont un dans un service de réanimation.

Une enquête ouverte

Les premiers cas sont apparus début avril sur le Charles de Gaulle, qui avait effectué une dernière escale à Brest du 13 au 16 mars.

Source :  Midi Libre, Jennifer Franco


Contamination au Covid-19 sur le Charles de Gaulle : deux enquêtes ouvertes

Source :  LCI

ARMÉES - Selon Eric Lavautlt, capitaine de vaisseau et porte-parole de la Marine Nationale, « 20 marins sont encore hospitalisés » sur les 668 membres d'équipages du Charles de Gaulle et de la frégate Chevalier Paul testés positifs au coronavirus.

« Vingt marins sont encore hospitalisés, dont un en réanimation » selon les dernières informations transmises par le Capitaine de vaisseau, Eric Lavault, ce jeudi matin sur LCI. Comme le reste de l'équipage du porte-avions Charles de Gaulle et de la frégate Chevalier Paul, les victimes du virus ont débarqué à Toulon dimanche 12 avril, et ont été pris en charge à l'hôpital militaire Saint-Anne.

Mais si 668 marins ont été déclarés positifs au coronavirus sur les 1767 militaires qui étaient à bord des deux navires, le nombre de contaminés pourrait être revu à la hausse. Le porte-parole de la Marine Nationale a confirmé que les résultats de 30% des tests étaient encore attendus. Ils devraient être connus « d'ici trois à quatre jours ».

Deux enquêtes sont en cours

Mais comment le virus est-il arrivé sur les navires ? Le porte-avions et sa frégate, en mission depuis le mois de janvier, auraient fait escale à Chypre fin février, puis à Brest, du 13 au 16 mars. A ce stade, selon le témoignage d'un marin auprès de nos confrères de  France Bleu, le commandant du Charles de Gaulle aurait demandé d'interrompre la mission car plusieurs membres d'équipage avaient déjà des symptômes. D'après ce militaire, désirant rester anonyme, le ministère aurait alors refusé. Pour lui, c'est un « manque de transparence », qui lui donne l'impression que « l'armée a joué avec [leur] vie ».Est-ce véridique et si oui, pourquoi cette décision a-t-elle été prise ? Selon Eric Lavault, deux enquêtes sont actuellement conduites et si pour l'instant, « toutes les hypothèses sont sur la table », seules leurs conclusions répondront à ces interrogations.Eric Lavault précise cependant que « lorsque le commandant a pris conscience de l'augmentation brutale de cas caractéristiques présentant des symptômes du coronavirus, il a immédiatement confiné les malades dans la tranche avant du porte-avions et mis cette zone en dépression » par rapport au reste du navire pour éviter une circulation du virus. A ce stade, seulement « une quarantaine » de marins étaient alors concernés, selon le porte-parole. Le commandant aurait dès lors alerté les autorités, conduisant la ministre des armées, Florence Parly, à ordonner le retour immédiat du porte-avions.

« Une première enquête épidémiologique conduite par le Service de santé des armées (SSA), permettra de faire toute la lumière sur le mode de propagation du virus à bord du porte-avions », a d'abord détaillé le Capitaine de vaisseau. « En parallèle, l'amiral Prazuck, Chef d'Etat-major de la Marine, a demandé une enquête de commandement », a-t-il ajouté. Un collège d'experts, qui inclura un médecin du service des Officiers de santé de la Marine, devront établir et détailler la chronologie des faits. Le porte-parole de la Marine a assuré qu'il s'agissait là « d'un travail très minutieux de plusieurs semaines, dont les armées et la marine en particulier en ont l'habitude ».

« Pour le moment, tout ce qui nous importe c'est la santé de nos marins », a ajouté le porte-parole de la Marine. « J'ai une pensée pour les vingt personnes hospitalisées et leur famille, on est attentifs à ce qu'ils soient soignés pour les renvoyer auprès de leur proches le plus tôt possible ».

Source :  LCI


668 marins du « Charles de Gaulle » positifs au Covid-19 : les opérations militaires rattrapées par le coronavirus

Source :  Le Monde, Nathalie Guibert

L'état-major français, lui, a d'abord suivi ses officiers qui, encore début avril, annonçaient aux marins du navire que la mission continuait en dépit des cas nombreux de Covid-19 détectés à bord. Les premiers marins confinés, une dizaine, l'étaient autour du 10 mars selon certaines sources. Le Charles-de-Gaulle avait été ravitaillé par la Somme et aurait pu être contaminé avant même l'escale de Brest des 13 au 15 mars qui a précipité la contagion, quand les marins ont été lâchés en ville....

L'affaire a créé des tensions entre officiers, avant que vienne de Paris l'ordre de la ministre et de l'état-major des armées, tranchant pour un retour anticipé d'une grosse semaine du porte-avions à Toulon. « L'armée a joué avec notre santé, notre vie », a dénoncé un marin sur France Bleu Provence. Une enquête de commandement a été ordonnée par le chef d'état-major de la marine, a indiqué le ministère mercredi. Selon certaines sources du Monde les trois quarts de l'équipage du groupe aéronaval pourraient être touchés....

En matière de jours d'entraînement, même coup d'arrêt, alors que les armées entendaient remonter aux niveaux de l'OTAN en 2021. Les exercices internationaux sont tous arrêtés au fur et à mesure que le confinement se poursuit, qu'ils soient sous l'égide de l'OTAN ou non. Dernier en date, le grand exercice aérien « Pitch Black », avec douze nations dont la France, autour de l'Australie, en août. « On garde les qualifications et les formations qui permettent à l'armée de l'air de durer », explique le colonel Cyrille Duvivier, son porte-parole. Celle-ci a maintenu de l'ordre de 50 % de son activité aérienne dans la période....

Des critiques se sont exprimées dans les unités envers une hiérarchie qui ne réduisait pas assez le rythme sur les activités prévues au risque de contaminer la troupe.

« Il y a eu une claire sous-estimation de l'effet Covid-19 par les états-majors qui ne réalisent pas qu'au-delà du risque sanitaire les gens arrivent au travail dans un état dégradé car ils mènent de front boulot, garde des enfants, gestion d'un quotidien anxiogène, indique un officier sous couvert d'anonymat. De plus, la notion de porteur asymptomatique du virus est ignorée et on nous dit que, si pour les besoins des missions les personnels doivent se rapprocher, cela ne pose pas de problème tant qu'ils sont en bonne santé. »

Source :  Le Monde, Nathalie Guibert


Coronavirus : Les questions que pose la potentielle épidémie de Covid-19 sur le porte-avions « Charles de Gaulle »

Source :  20 minutes, Mathilde Ceilles

  • Le porte-avions nucléaire est actuellement au large du Portugal. Il est parti depuis le 21 janvier et compte à bord 1.760 membres d'équipages. En fin de mission, il était attendu à Toulon le 23 avril mais il va rentrer une semaine plus tôt suite à l'épidémie en son bord.
  • La Marine nationale reconnaît « la quarantaine de cas » mais précise « ils ne sont pas graves ». Actuellement, l'Armée ne peut expliquer la présence du virus sur le Charles de Gaulle.

Une potentielle épidémie de  coronavirus à bord d'un navire de la Marine nationale française, et pas des moindres : le mythique porte-avions  Charles de Gaulle. Voilà l'annonce qui a été faite par le ministère des Armées ce mercredi dans la matinée. Un scénario parmi les plus redoutés, quand on sait que le Charles de Gaulle est un vaste espace clos dans lequel des centaines de marins français se côtoient dans une certaine promiscuité.  Une épidémie qui suscite également de nombreuses interrogations. 20 Minutes fait le point.

Combien y a-t-il de malades du coronavirus à bord ?

« Une quarantaine de marins est aujourd'hui sous observation médicale renforcée, écrit le ministère dans un communiqué. Ils présentent des symptômes compatibles avec une possible infection par le  Covid-19. Ces premiers symptômes sont apparus récemment ». Depuis quand exactement ? Quel chiffre exact ? Contactée, la Marine nationale n'est pas en mesure d'apporter ces précisions, mais se veut rassurante. « Il y a une quarantaine de cas seulement, et qui ne sont pas graves », tient à préciser le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l'état-major des Armées.

Pour rappel, actuellement dans l'Atlantique au large du Portugal, le porte-avions nucléaire était parti depuis le 21 janvier et compte à bord 1.760 membres d'équipages. En fin de mission, il était attendu à Toulon le 23 avril.

Comment expliquer la présence de ce virus à bord ?

La question, pourtant cruciale, demeure pour l'heure une énigme, y compris pour l'Armée elle-même. Une équipe épidémiologique du Service de santé des armées (SSA) a été dépêchée à bord et aura notamment pour fonction de répondre à cette interrogation à travers une enquête fouillée. « L'urgence est de faire le point sur la situation », rappelle le colonel Frédéric Barbry.

Selon le colonel, le dernier contact à l'extérieur remonte au mois dernier. Entre le 13 et le 19 mars, le Charles de Gaulle a effectué une escale à Brest. « A l'époque, les Français allaient dans les bureaux de vote et le pays n'était pas dans la logique de  confinement, encore moins dans une logique de tests de la population, rappelle le colonel Barbry. Toutefois, nous avions annulé la journée familles prévue, compte tenu de la situation. Tous les transferts avaient été annulés et les mesures avaient été prises pour limiter les contacts. »

Quelles mesures vont être prises en charge à bord pour éviter la propagation ?

« Dès aujourd'hui, une équipe de dépistage avec des moyens de tests sera acheminée à bord du porte-avions afin d'investiguer les cas apparus et d'entraver la propagation du virus à bord du navire », selon un communiqué du ministère.

D'importantes mesures sanitaires ont été prises à bord, comme la désinfection des rampes et poignées de portes, ou la réduction du nombre de réunions et de participants à ces réunions. Une tranche de l'avant du bâtiment, d'une capacité de 127 personnes, a été isolée pour accueillir les marins confinés. La zone a été mise en dépression, suivant des méthodes déjà utilisées par le porte-hélicoptères Tonnerre lorsqu'il avait évacué des patients de Corse fin mars, selon une source militaire à l'AFP.

Le bateau est-il équipé pour faire face à une épidémie ?

Des masques ont été distribués à titre préventif à ceux qui pourraient présenter des symptômes. Et pour les autres ? « Il y a des masques chirurgicaux à bord, comme dans tout hôpital, mais j'ignore combien, et s'il y a des masques FFP2 », reconnaît le colonel Barbry.

L'équipe médicale comprend une vingtaine de soignants (médecins, infirmiers, chirurgiens), qui disposent d'une salle d'hospitalisation d'une douzaine de lits, de respirateurs et d'un scanner. « C'est une vraie petite ville, avec à son bord un hôpital conçu pour de la médecine de guerre et prendre en charge des blessés de combat, reconnaît le colonel Barbry. Aucun hôpital sur un tel bateau militaire n'a été désigné pour faire face à une épidémie, mais tout comme l'hôpital de Mulhouse n'était pas forcément préparé à vivre une épidémie de coronavirus. »

Pourquoi précipiter le retour du porte-avions à Toulon ?

Le Charles de Gaulle a vu sa date de retour être avancée à la semaine prochaine, au lieu du 23 avril initialement prévu. Il « était déjà en train de rentrer, il fait au plus court », a souligné le cabinet de la ministre Florence Parly auprès de l'AFP, relevant que cette « décision de bon sens » ne posait pas de problème stratégique ou opérationnel. Mais dans quelle optique précisément ? « C'est une décision de l'Armée », répond le colonel Barbry. Quid des marins à leur arrivée ? Vont-ils pouvoir retrouver leurs familles ? « Il est trop tôt pour le dire », estime le colonel Barbry.

Source :  20 minutes, Mathilde Ceilles


Coronavirus : contamination mystérieuse sur le porte-avions Charles de Gaulle

Source :  Les Echos, Anne Bauer

Le ministère des Armées a annoncé mercredi le retour en France du porte-avions français Charles de Gaulle, en raison de l'apparition chez les membres de l'équipage de signes du Covid-19. Par chance, le bâtiment,  parti de Toulon le 21 janvier dernier, navigue actuellement au large du Portugal et pourra donc revenir rapidement sur sa base de Toulon.

En 48 heures, une quarantaine de marins ont déclaré des signes d'états grippaux, qui font penser au Covid-19. Ils ont été mis à l'isolement à l'avant du navire dans une zone qui a été mise en dépression, afin d'éviter toute contamination aérienne du navire. Aucun des marins confinés ne présente pour l'heure de signes graves de la maladie et le porte-avions dispose d'une salle d'hospitalisation de 12 lits avec un scanner et des respirateurs.

Principe de précaution

Le retour est donc avant tout une mesure de précaution, d'autant plus facile à mettre en oeuvre que le Charles de Gaulle était en fin de mission, à la suite d'exercices menés en Atlantique Nord, dans le cadre de l'Otan, pour la protection des Etats baltes.

Son rappel n'a donc aucune conséquence militaire, mais suscite en revanche de nombreuses interrogations sanitaires. Car l'équipage du Charles de Gaulle n'a pas mis pied à terre depuis sa dernière pause à Brest, du 13 au 15 mars. En raison de la pandémie, l'accès au bâtiment avait été interdit à tous les visiteurs, les quelque 1.900 marins et pilotes du navire étant toutefois autorisés à débarquer pour rejoindre leurs proches. S'ils ont été infectés à cette occasion, cela signifierait que le temps d'incubation du virus Covid-19 dépasse largement le délai de quatorze jours généralement admis comme la zone à risque.

Préserver les équipages

Une équipe médicale du Service de santé des Armées a été envoyée mercredi sur le porte-avions pour dépister les malades et entraver au plus vite la propagation du virus. Mais à bord, les gestes barrière sont strictement imposés depuis la mi-mars : désinfection des rampes et poignées de portes, réduction du nombre de réunions, distribution de masques, distanciation sociale, « tout est mis en vigueur comme sur terre », précise le porte-parole de la Marine.

Une propagation rapide du virus à bord serait désastreuse, au moment  où la Marine sollicite comme jamais ses équipes. Tandis que sa flotte doit poursuivre ses missions habituelles, la Marine mobilise aussi ses porte-hélicoptères pour le transport des malades, la logistique et, surtout, pour partir  en renfort dans les territoires d'outre-mer. Doté d'un stock important de masques, gels, respirateurs, le Dixmude est en mer en direction des Antilles françaises, tandis que le Mistral vient de quitter Mayotte pour La Réunion.

Pour l'heure, la Marine affirme ne pas avoir détecté de malades du Covid-19 à bord de ses principaux bâtiments. En revanche, elle compte quelque 200 personnes touchées dans les bases à terre. Samedi dernier, la ministre des Armées, Florence Parly, évoquait quelque 600 civils et militaires infectés au sein de tous les corps d'armée.

Peu d'analogie avec le porte-avions américain

En tout cas, le voyage du Charles de Gaulle devrait être plus serein que le débarquement sur l'île de Guam dans le Pacifique des troupes du porte-avions américain USS Theodore Roosevelt. L'affaire a tourné au vrai bras de fer politique. Le secrétaire d'Etat de la Défense américain, Mark Esper, a annoncé mardi la démission du secrétaire à l'US Navy Thomas Modly. Celui-ci était responsable du limogeage du capitaine du porte-avions, Brett Crozier, à qui il était reproché d'avoir averti, avec trop de publicité, de la présence du virus à bord.

Brett Crozier voulait débarquer d'urgence ses hommes sur l'île de Guam, ce que refusait la hiérarchie de la Navy, qui aurait préféré ne débarquer que les malades. Elle a finalement évacué le porte-avions, mais révoqué le commandant Crozier, au grand désaccord de l'équipage et de la majorité des Américains. L'actuel sous-Secrétaire à l'Armée de terre, Jim McPherson, devient secrétaire à la Navy par intérim.

Source :  Les Echos, Anne Bauer

 les-crises.fr