Par Association de Palestiniens en Ile de France
La décision d'annexer au moins 30% des territoires palestiniens occupés en 1967, est l'aboutissement d'un long processus d'implantation de colonies de peuplement par les différents gouvernements de l'Etat colonial Israël, qu'ils soient travaillistes ou du Likoud.
De 1977 à 1984, le Likoud créé 115 colonies en Cisjordanie, Gaza et autour de Jérusalem.
Manifestation de masse à Gaza le 1er juillet pour protester contre le plan d'annexion du territoire palestinien par l'occupation sioniste (source Quds News Network)
En 1984, le nombre de colons est de 44.000. En juin 1992, quand les travaillistes reviennent au pouvoir, le nombre de colons en Cisjordanie passe de 112.000 en 1992 à 150.000 en 1995, tandis que les colonies de Jérusalem-Est comptent 170.000 habitants juifs. Après les accords d'Oslo en 1993, le gouvernement construit des routes de contournement, réservées aux colons, pour relier directement les colonies à l'Etat colonial. A l'arrivée au pouvoir d'Ehud Barak en mai 1999, 180.000 colons résident dans 123 implantations de Cisjordanie et de Gaza.
En 2008, selon la Foundation for Middle East Peace le nombre de colons en Cisjordanie et Jérusalem-Est est de 475.400. En juillet 2010, un rapport révélait que le demi-million de colons occupe 42% du territoire de la Cisjordanie dans 121 colonies, une centaine de colonies (outposts), et les 12 faubourgs annexés par la municipalité de Jérusalem avec l'aide du gouvernement.
A la fin 2016, selon le bureau palestinien des statistiques (PCBS), il y a 636.452 colons dont 222.325 à Jérusalem-Est, c'est deux fois plus qu'en 1995, date de la signature des accords d'Oslo II.
Ces derniers instituent de fait une pré-annexion, puisqu'ils déterminent les zones A (sous autorité palestinienne), B (sous autorité conjointe israélo-palestinienne) et C (zones autour des colonies de peuplement sous la seule autorité de l'occupant et donc interdites aux Palestiniens).
L'annexion des territoires commence donc avec la mise en place des accords d'Oslo II en septembre 1995 qui instituent le découpage des territoires occupés en 1967, et la mise en place d'une autorité palestinienne qui aura pour objectif la sécurité des colons Israéliens et de leurs colonies.
Cette collaboration sécuritaire existe depuis 25 ans et ne s'est jamais arrêtée. Dans ce cadre, les accords précisent - article XIII - « 6) La police palestinienne et les forces militaires israéliennes mèneront ensemble des activités de sécurité sur les routes principales (...). » Il est aussi précisé dans l'article XIV : « 3. A l'exception de la police palestinienne et des forces armées israéliennes, aucune autre force armée ne sera établie ou n'opérera en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. »
C'est dans le cadre du paragraphe ci-dessus que l'autorité palestinienne perquisitionne et arrête les résistants palestiniens et les transfère aux autorités d'occupation israéliennes qui les emprisonnent à leur tour. Aujourd'hui plus de 5.000 prisonniers palestiniens croupissent dans les geôles israéliennes dont des femmes et des enfants.
Dans l'article XV qui s'appelle PREVENTION D'ACTES HOSTILES : « 1. Les deux parties adopteront toutes les mesures nécessaires afin de prévenir les actes de terrorisme, les crimes et actes hostiles dirigés contre l'une et l'autre. »
C'est aussi dans ce cadre qu'Israël et l'autorité palestinienne de Ramallah demande le désarmement des organisations palestiniennes armées situées dans les TO et surtout à Gaza. C'est dans ce cadre que le blocus est maintenu contre cette dernière et surtout les guerres contre la résistance palestinienne.
Rappelons aussi que la décision de transférer l'ambassade américaine à Jérusalem date du 24 octobre 1995, soit un mois à peine après la signature des accords d'Oslo II.
Dans ce cadre, l'autorité palestinienne collabo des autorités israéliennes d'occupation a toujours déclaré par la voix de son président Mahmoud Abbas que la collaboration sécuritaire est sacrée, et cette même autorité n'a jamais empêché les bulldozers israéliens de travailler à la construction des colonies, pire, elle les a protégé.
Dans le même processus de colonisation-annexion, le parlement israélien adopte en juillet 2018 une loi fondamentale déterminant le caractère juif de l'Etat d'Israël pour ses seuls citoyens juifs justifiant par une mesure discriminante raciste sa politique de colonisation érigée en Institution depuis l'occupation d'une première partie de la Palestine en 1948 et le nettoyage ethnique qui s'en est suivi avec l'expulsion de près d'un million de Palestiniens de leurs terres. Ils sont aujourd'hui près de 7 millions qui attendent l'application de leur droit au retour dans leurs foyers d'origines.
Dans ce cadre, la solution à deux Etats n'était qu'un leurre afin de gagner du temps pour Israël et de finir la colonisation et l'annexion de toute la Palestine historique. Les Palestiniens vivant dans les territoires occupés en 1948 ont subi la confiscation de près de 97% de leurs terres et sont considérés comme citoyens de seconde zone.
Aujourd'hui, Il faut préciser que la France et l'Europe, ne font rien contre cette politique de colonisation et soutiennent résolument l'Etat colonial Israël.
Notre message aujourd'hui c'est que l'occupation est un crime de guerre, la colonisation est un crime de guerre, l'annexion des territoires palestiniens est un crime de guerre, l'arrestation des Palestiniens sous occupation est un crime de guerre, la non application du droit au retour des réfugiés palestiniens depuis 1948 est un crime de guerre et Israël est et restera un Etat illégitime dont le système colonial et raciste doit être aboli.
En tant que Palestiniens nous voulons saluer le mouvement de Boycott Désinvestissement Sanctions et demandons au mouvement de solidarité avec la Palestine en France de dénoncer clairement les crimes cités ci-dessus et de soutenir la résistance du peuple palestinien sur sa terre.
Notre association des Palestiniens en France soutient l'instauration sur la terre de Palestine de la mer au Jourdain, d'un seul Etat démocratique pour tous ses citoyens de toutes confessions avec Jérusalem pour capitale, comme le préconise la charte nationale palestinienne de 1968.
Palestine vivra, Palestine vaincra