© Bernd Wuestneck Source: AP
Un navire en mer Baltique travaille sur le gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne, le 11 novembre 2018 (illustration).
27 sept. 2022, 15:24
«Ce soir, les opérateurs du centre de contrôle Nord Stream 1 ont enregistré une baisse de pression sur les deux lignes du gazoduc. Les raisons sont en train d'être déterminées», a annoncé le 26 septembre Nord Stream AG l'opérateur du gazoduc.
Plus tôt, un problème similaire avec une forte chute de pression s'était produit sur l'autre gazoduc d'exportation Nord Stream 2, qui n'est pas en service. L'incident s'est produit la nuit, dans la zone économique exclusive danoise au sud-est de l'île de Bornholm. Plus tard, l'autorité maritime danoise a signalé une fuite de gaz non loin de l'île de Bornholm.
Copenhague a immédiatement placé en état d'alerte ses infrastructures énergétiques, tout en estimant qu'il était «trop tôt» pour s'exprimer sur les causes de ces incidents simultanés. Le ministre danois du Climat et de l'Energie, Dan Jorgensen a confirmé dans la matinée du 27 septembre «deux autres fuites dans le gazoduc Nord Stream 1, qui n'est pas non plus opérationnel, mais qui contient du gaz».
Un porte-parole de l'autorité maritime suédoise a de son côté confirmé à l'AFP la détection des deux nouvelles fuites, localisées comme pour Nord Stream 2 au large de l'île danoise de Bornholm. Les fuites sur Nord Stream 1 ont lieu hors des eaux territoriales mais se trouvent pour l'une dans la zone économique exclusive du Danemark, l'autre dans celle de la Suède.
Pour la Première ministre danoise Mette Frederiksen, «il est difficile d'imaginer que c'est accidentel» et un sabotage ne doit pas être «exclu».
Les autorités allemandes n'ont pas fait de commentaire dans l'immédiat. Mais selon une source proche du gouvernement allemand, citée par le quotidien allemand Taggesspiegel «tout parle contre une coïncidence». «Nous ne pouvons pas imaginer un scénario qui ne soit pas une attaque ciblée», a souligné cette source.
«Extrêmement préoccupés»
«Nous sommes extrêmement préoccupés par ces nouvelles», a déclaré pour sa part déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov qualifiant les informations disponibles de «très alarmantes».
Interrogé sur la possibilité d'un acte de sabotage, il a répondu : «Il est évident qu'il y a une sorte de panne []..., mais il est impossible d'exclure quoi que ce soit avant que les résultats ne soient disponibles », soulignant que le fonctionnement de Nord Stream 1 était une question de «sécurité énergétique du continent [européen] tout entier».
Construit en parallèle au gazoduc Nord Stream 1, dont la capacité à plein régime est de 55 milliards de mètres cubes par an, le pipeline Nord Stream 2 était destiné à doubler la capacité d'importation de gaz russe en Allemagne. Mais sa mise en service imminente a été suspendue, depuis le début de l'opération militaire spéciale en Ukraine.