© Fabrice COFFRINI Source: AFP
Le président Emmanuel Macron a fait le choix d'alterner entre le français et l'anglais dans son discours au forum économique de Davos. L'occasion pour le chef de l'Etat de faire passer des idées très différentes suivant la langue employée.
Au forum économique de Davos le 24 janvier, Emmanuel Macron s'est exprimé pendant un peu moins d'un heure, alternant entre le français et l'anglais lors de son discours. Un moyen pour le président français de tenir des propos très sensiblement différents d'une langue à l'autre.
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Le français a été pour le chef d'Etat l'occasion de s'afficher comme un président attentif à la question sociale et cherchant à protéger la nation française des nuisances de la mondialisation et à surveiller la finance mondiale. Des éléments de langages tels que «le devoir de partager», la «crise du capitalisme», se sont ainsi glissés dans cette partie du discours, lui donnant l'occasion d'insister sur la nécessité d'apporter une protection accrue en matière sociale et climatique. Renouant avec son passé socialiste, le président a dénoncé une croissance «structurellement de moins en moins juste» et a appelé à «arrêter de détricoter le droit social».
Changement de langue, changement de ton : en anglais, Emmanuel Macron a opté pour un discours aux accents bien plus libéraux, soucieux de montrer aux représentants des grandes entreprises mondiales qui composaient une grande partie de son auditoire que la France mettait tout en oeuvre pour les accueillir. Tant et si bien qu'il s'en est pris au modèle social français, estimant que celui-ci avait «affaibli l'attractivité et la croissance» du pays sans lutter contre les inégalités. Le locataire de l'Elysée a rappelé que la France avait adopté une profonde réforme du droit du travail, notant qu'elle engendrait une «baisse du coût du travail et du capital». Les éléments de langage ont alors pris une tournure différente, puisqu'il était désormais question de «garantir la stabilité pour les entrepreneurs et les investisseurs», de «flexibilité», ou encore de «changer de business model pour se réadapter à l'environnement».
Un double discours qui n'a visiblement pas dérangé les chefs d'Etats et grands patrons présents dans le public, qui ont accordé une standing ovation au président français au terme de son intervention. Qui s'est conclue en anglais.
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