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Un laboratoire clandestin de fabrication de pilules d'ecstasy a été découvert à proximité d'une base militaire belge, qui abrite aussi des armes nucléaires sous contrôle américain, dans le cadre du dispositif de l'Otan.
Selon les informations communiquées par la Défense belge et rapportées par le Huffington Post, le laboratoire se trouvait si près que la Défense a d'abord cru qu'il était dans la base. Un premier communiqué du parquet de la province belge du Limbourg (nord) avait souligné dans l'après-midi que le laboratoire clandestin, découvert la semaine dernière, se situait « sur le domaine militaire ».
« Le mercredi 22 juin 2022, la police locale de la Campine a découvert un laboratoire de drogues synthétiques, situé sur le domaine militaire (Otan) à Peer » et « utilisé pour la production de MDMA » (ou ecstasy), pouvait-on lire dans ce communiqué. Le laboratoire « a été démantelé par les services spécialisés de la police fédérale, en collaboration avec l'Institut national de criminologie (NICC) et la Protection civile », précisait ensuite le texte. Il semblerait qu'« une maison voisine » soit impliquée dans la création de ce laboratoire clandestin.
Dans la soirée, la Défense belge a rectifié l'information du parquet auprès de l'AFP. Selon les autorités belges, cette infrastructure se situe « sur un ancien terrain militaire, à proximité de la base », mais pas sur la base aérienne elle-même.
Selon cette même source, deux personnes ont été interpellées sur place lors de la découverte de l'installation. Ces deux suspects, remis en liberté après avoir été interrogés par les enquêteurs, « ne sont pas employés de la Défense », a-t-elle indiqué.
Une base longtemps tenue secrète
La Belgique, membre de l'organisation politico-militaire qui est dans les faits dirigée par les États-Unis, a longtemps choisi de maintenir secrète la présence d'armes nucléaires sur la base de Kleine-Brogel, où opère un contingent de l'armée américaine. Un secret qui ne l'est plus depuis la fin des années 1980 ; un ministre belge avait alors reconnu la présence de ces armements. Toutefois, leur nombre exact n'a jamais été divulgué. Les abords du site - un large périmètre d'environ 4 km sur 3 km, selon une porte-parole de la Défense - ont fait maintes fois l'objet de manifestations qui dénoncent ce manque de transparence.
En 2019, le député belge Samuel Cogolati avait estimé que « de 10 à 20 » ogives nucléaires étaient entreposées sous contrôle américain sur cette base.