© ADEK BERRY Source: AFP
Pilules d'ecstasy montrées par un policier en Indonésie (image d'illustraton).
28 juin 2022, 21:00
La justice belge a fait savoir qu'un laboratoire servant à fabriquer de la MDMA (ecstasy) a été découvert sur un site militaire notoirement connu pour abriter des ogives nucléaires américaines mises à disposition de l'OTAN.
Un laboratoire de fabrication de pilules d'ecstasy a été découvert sur une base militaire belge connue pour héberger une partie de l'arsenal nucléaire à la disposition de l'OTAN, a appris l'AFP de source judiciaire le 28 juin.
Deux personnes ont été interpellées sur place, qui «ne sont pas employées de la défense», a précisé à l'AFP une porte-parole du parquet de la province belge du Limbourg. Elles ont été remises en liberté après avoir été interrogées par les enquêteurs, selon le parquet, qui ne précise pas s'il y a eu inculpation.
«Le mercredi 22 juin 2022, la police locale de la Campine a découvert un laboratoire de drogues synthétiques, situé sur le domaine militaire [OTAN] à Peer» et «utilisé pour la production de MDMA» (ou ecstasy), a indiqué le parquet dans un communiqué.
Le laboratoire, ajoute le communiqué, «a été démantelé par les services spécialisés de la police fédérale, en collaboration avec l'Institut national de criminologie [NICC] et la Protection civile». Il semblerait qu'«une maison voisine» soit impliquée dans la création de ce laboratoire clandestin, est-il souligné.
Des armes nucléaires américaines et une zone prisée par les trafiquants de drogue
Si le sujet est très rarement évoqué par la défense belge ou l'exécutif, ce domaine militaire de Kleine-Brogel sur la commune de Peer est connu dans le pays pour héberger des armes nucléaires américaines dans le cadre du dispositif de défense de l'OTAN, avec d'autres bases en Europe.
Dès la fin des années 1980, un ministre belge avait reconnu la présence d'armes nucléaires sur la base de Kleine-Brogel, où opère un contingent de l'armée américaine. Mais aucune précision n'a jamais été donnée sur leur nombre.
Les abords de la base belge sont régulièrement le théâtre de manifestations de pacifistes et d'écologistes qui dénoncent ce manque de transparence.
En 2019, le député belge Samuel Cogolati (Ecolo) avait estimé que «de 10 à 20» ogives nucléaires étaient entreposées sous contrôle américain sur cette base.
Par ailleurs, la province du Limbourg, limitrophe des Pays-Bas, à mi-chemin entre le port d'Anvers et la Ruhr allemande, est une zone principalement rurale qui est prisée des trafiquants pour y nicher des entrepôts de stockage ou laboratoires clandestins de transformation de drogues.