par Dominique Delawarde.
Quelques heures après que le G7 ait indiqué son intention d'appliquer un prix plafond à l'achat de gaz russe, applicable bien sûr en fin d'année, au moment choisi par les pays membres du G7 pour s'assurer que leurs réserves soient pleines et suffisantes pour terminer l'hiver 2022-2023, Gazprom a « découvert une fuite de Gaz sur le gazoduc North Stream 1 » et a donc été « contraint » d'arrêter toute livraison de gaz à l'Europe par North Stream 1 [1], [2].
Cet incident fâcheux aurait dû être prévu par les pays membres du G7 dont les dirigeants, bardés de certitude, croient pouvoir imposer leur volonté à la Russie sans avoir à craindre la moindre réaction de sa part.
Fermer le North Stream 1 pour une durée indéterminée en cette fin d'été risque fort d'avoir des conséquences considérables pour l'Europe toute entière.
1. Les prix du marché du gaz vont être considérablement impactés, et sûrement pas à la baisse, dans les jours prochains. L'Allemagne qui conserve la plus grande dépendance au gaz russe sera la plus affectée, mais, solidarité européenne oblige, tous les pays de l'UE seront sommés de voler au secours de l'Allemagne en se tirant, eux-mêmes, des balles dans le pied.
2. Les prix du Gaz restant liés à ceux de l'énergie en général sur le marché mondial, les prix des carburants et de l'électricité seront également impactés.... et en forte hausse.
3. L'Europe devra acheter le gaz russe revendu par la Chine, l'Inde ou la Turquie au prix fort. Le gaz sera donc bien russe, mais plus cher. Les pays « intermédiaires » vont, évidemment, prendre leurs commissions... On mesure là toute la clairvoyance et l'intelligence des gouvernances des pays membres du G7, mais aussi le degré de leur servilité à l'égard de leur patron US [3].
4. Nombre d'entreprises européennes, dont le fonctionnement est lié à une forte consommation d'énergie, devront mettre la clef sous la porte. Cela ouvrira « un boulevard » à la concurrence (entreprises chinoises, indiennes et plus généralement BRICS+).
5. Des troubles sociaux liés à l'explosion de l'inflation et à celle de la hausse des prix, mais aussi à une remontée du chômage liée à la fermeture d'entreprises, pourraient bien survenir en Europe occidentale.
En conclusion, l'hiver qui s'annonce risque fort d'être « chaud » sans qu'on puisse incriminer, cette fois, le réchauffement climatique. Mais attendons lundi pour observer les réactions du marché et celles des dirigeants occidentaux...