12/11/2023 reseauinternational.net  12min #237110

 Gaza c'est le ghetto de Varsovie : Partie 1 - Benjamin Netanyahou : de la rage au carnage

Gaza c'est le ghetto de Varsovie : Partie 2 - Le sang de Gaza est sur nous tous

 Partie 1 - Benjamin Netanyahou : de la rage au carnage

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La quasi-totalité du monde est horrifiée et révoltée par ce qu'Israël fait à Gaza. L'attaque terroriste du Hamas est au moins explicable, sinon excusable : traitez les gens comme des animaux, en les enfermant dans une cage, et ils commenceront à se comporter comme des animaux. Gaza, ne l'oublions pas, est un camp de concentration d'une taille qui ferait grincer les dents des nazis allemands par jalousie.

Quiconque s'élève contre les atrocités commises par Israël à l'encontre des Palestiniens est automatiquement accusé d'antisémitisme [voir Annexe 3].

C'est évidemment absurde : les Palestiniens sont des «sémites» au même titre que les juifs. Je fais également une différence entre les juifs et les Israéliens. Un juif est une désignation ethnique, un Israélien est une nationalité. J'ai connu de nombreux juifs et pas mal d'Israéliens. J'ai trouvé la plupart des juifs parfaitement adaptés à une coexistence pacifique, tandis que j'ai trouvé que beaucoup d'Israéliens étaient, pour ne pas dire plus, des trous du cul enragés : grossiers, arrivistes, bruyants, belliqueux et vulgaires. Il y a quelque chose dans le fait que beaucoup de juifs vivent à proximité les uns des autres qui fait qu'ils subissent une sorte de transition de phase : de sauterelles à criquets.

Dmitry Orlov

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par Seph

1. L'origine du 7 octobre 2023

Picasso avait peint un grand tableau, «Guernica», sur une ville détruite par des bombardiers fascistes. Gaza est un Guernica des temps modernes.

«En 1948, l'État israélien s'est abattu sur les terres palestiniennes comme une météorite, brûlant tout autour de lui et laissant un cratère géant. Depuis lors, Israël a chassé les Palestiniens de leurs terres natales pour les placer dans des camps de réfugiés, tout en remplissant ses prisons d'insurgés palestiniens. Les Palestiniens sont des martyrs, des guerriers, des prophètes de la justice. La bataille des Palestiniens contre Israël est une bataille des opprimés contre leurs tortionnaires et leurs bourreaux.

Les sionistes prétendent qu'en 1948, Israël est rentré dans sa patrie historique. La Bible raconte comment cette «patrie historique» a été créée. Les juifs conduits par Moïse ne sont pas arrivés dans un endroit vide ou dans un désert : ils sont arrivés sur des terres habitées par un peuple prospère - les Cananéens - qui avait construit des villes et planté des oliveraies. Et les juifs ont ruiné les villes cananéennes, les ont tous massacrés, les ont jetés dans des fosses remplies de chaux vive.

Ils ont exterminé les Cananéens avec la même cruauté que celle avec laquelle ils exterminent aujourd'hui Gaza. Gaza est une ville de fantômes, une chambre à gaz où les enfants et les vieillards expirent dans l'angoisse.

Si vous voulez comprendre l'impiété et la cruauté, regardez les ruines de Gaza, qui suintent le sang, où chaque pierre pleure la voix d'un enfant assassiné, où chaque vestige d'un mur en ruine est rempli des prières de femmes et de vieillards assassinés...

Sous les yeux du monde entier, Gaza est assassinée, tandis que l'humanité marmonne des préoccupations humanitaires et réunit le Conseil de sécurité de l'ONU, tandis que les bombes et les roquettes réduisent Gaza en ruines».

Alexandre Prokhanov (écrivain Russe)

«Regardez les ruines de Gaza, qui suintent le sang, où chaque pierre pleure la voix
d'un enfant assassiné, où chaque vestige d'un mur en ruine est rempli
des prières de femmes et de vieillards assassinés...»

2. Le journaliste israélien Gideon Levy a donné son explication sur les atrocités que son pays commet contre les Palestiniens

Selon le journaliste, non seulement les autorités israéliennes, mais aussi la société israélienne, se sont entourées de murs «mentaux» en plus des murs de béton. Levy estime que ces murs permettent aux Israéliens de se sentir normaux et de vivre dans la dure réalité qui existe autour d'eux.

Levi a noté que la base des murs «mentaux» d'Israël repose sur trois principes principaux :

1. Il s'agit de la croyance profonde de presque tous les Israéliens dans leur choix de Dieu et, par conséquent, la croyance qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent ;

2. Israël est le seul occupant de l'histoire à se présenter comme une victime. Selon Levy, il y a eu de nombreuses occupations plus brutales dans le passé, mais aucun des occupants ne s'est présenté comme une victime ;

3. Déshumanisation systématique des Palestiniens pour convaincre tout le monde qu'ils ne méritent aucun droit humain.

Levi considère le troisième signe comme le plus important et le pire. Il estime que presque tous les Israéliens ne traitent pas les Palestiniens comme des personnes égales.

Après tout, combien d'Israéliens ont déjà essayé de se mettre ne serait-ce qu'un instant à la place des Palestiniens, un instant, une journée ?

Qu'ils passent de l'autre côté du mur de la Honte

Le mur de la Honte de séparation entre la Palestine et Israël

3. L'interview de Dominique de Villepin, du 8 novembre 2023

Sur le plateau de France info, l'ancien Premier ministre français fustige la politique israélienne et dénonce la triple guerre menée par Benjamin Netanyahou. En voici des extraits :

«Nous sommes essentiellement dans une politique de vengeance, la légitimité de défense n'est pas un droit indiscriminé à tuer des populations civiles».

«Benjamin Netanyahou mène une guerre pour que la solution politique ne vienne pas sur la table, c'est là où cette guerre n'est pas acceptable», a-t-il critiqué.

Dominique de Villepin déplore des massacres et cite notamment l'ambulance prise pour cible, affirmant qu'«Israël atteint l'inverse de ce qu'il souhaite ; la force ne permet pas d'assurer la sécurité d'un peuple. Ce qui assure la paix et la sécurité, c'est la justice. Cette guerre menée aujourd'hui est l'illusion d'une paix possible, ça n'arrivera pas», insiste Dominique de Villepin. «Israël se met en danger avec ce type de guerre et ce type de frappes».

«Arrêtons de poser la question de la responsabilité ! La faute, nous la laisserons aux historiens. Ce que nous voulons, c'est arrêter ces massacres», affirme Dominique de Villepin.

Selon l'ancien Premier ministre français, le régime israélien porte «une responsabilité directe dans ce qui s'est passé» le 7 octobre parce qu'il n'a pas su «protéger le peuple israélien».

Israël est responsable, selon Dominique de Villepin, parce que le régime a «encouragé une politique d'occupation et de colonisation en Cisjordanie».

D'après l'ancien Premier ministre français, la direction qu'il faut suivre, c'est d'empêcher Benjamin Netanyahou de continuer sa logique suicidaire.

«La politique de séparation doit être digne et conférer aux Palestiniens un État où ils pourront vivre, un État viable et véritable», indique de Villepin avant de poursuivre : «Israël doit commencer à faire ce qu'il a peu fait dans son histoire : écouter la communauté internationale», a-t-il souligné.

Conclusion

Les paroles de l'éducateur et philosophe brésilien Paulo Freire :

«Avec l'établissement d'une relation d'oppression, la violence a déjà commencé. Jamais dans l'histoire, la violence n'a été initiée par les opprimés. Comment pourraient-ils être les initiateurs, s'ils sont eux-mêmes le résultat de la violence ?

Il n'y aurait pas d'opprimés s'il n'y avait pas eu au préalable une situation de violence pour établir leur assujettissement. La violence est initiée par ceux qui oppriment, qui exploitent, qui ne reconnaissent pas les autres comme des personnes - et non par ceux qui sont opprimés, exploités et non reconnus».

«À Gaza et à Jénine, nous refusons de marcher comme des moutons vers les chambres de la mort israéliennes. À Gaza et à Jénine - en fait, dans toute la Palestine historique - nous avons dit très clairement que nous résisterons au régime colonial et d'apartheid des colons entre le Jourdain et la Méditerranée». Haidar Eid (est écrivain et professeur de littérature postcoloniale à l'université Al-Aqsa à Gaza)

Encore un effort et vous allez être au ban de l'humanité à force de tuer des innocents auquel vous avez volé leurs terres

Non le peuple palestinien ne vivra pas une nouvelle «NAKBA»

(«Le concept de Nakba («catastrophe» en arabe), qui désigne le déplacement forcé de 700 000 Palestiniens à la création de l'État d'Israël en 1948)

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Annexes

Annexe 1 : Les victimes au 8 novembre à GAZA

  • 10 022 Palestiniens tués, dont 4800 enfants, et 24 808 blessés à Gaza
  • 155 Palestiniens tués en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, et 2100 blessés

Principaux développements :

Au moins 144 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 7 octobre en Cisjordanie occupée, dont 43 enfants, ce qui représente «plus d'un tiers de l'ensemble des [383] décès palestiniens en Cisjordanie en 2023», a rapporté OCHA.

Sept installations d'eau dans la bande de Gaza ont été «directement touchées et ont subi des dommages importants» samedi et dimanche. Il s'agit de deux puits d'eau à Rafah, de trois canalisations d'eaux usées dans la ville de Gaza et de deux réservoirs d'eau, selon OCHA.

88 membres du personnel de l'UNRWA ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, ce qui en fait «le nombre le plus élevé de morts de l'ONU jamais enregistré dans un seul conflit», a déclaré l'UNICEF.

175 membres du personnel médical et 24 membres de la défense civile ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, selon le ministre palestinien de la Santé.

16 des 36 hôpitaux et 51 des 72 cliniques de l'enclave assiégée ne sont pas opérationnels en raison des bombardements israéliens en cours, du refus d'autoriser l'entrée de carburant et du manque de médicaments, selon le ministre palestinien de la santé.

Dimanche, des frappes aériennes israéliennes ont visé leur troisième camp de réfugiés en l'espace de 24 heures : le camp d'al-Bureij, tuant au moins 20 personnes, selon Al Jazeera.

Une frappe aérienne israélienne dans le sud du Liban a tué trois enfants et leur grand-mère, selon AP news. Le Hezbollah a riposté à l'attaque en tirant sur Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël, tuant un Israélien. Les forces israéliennes arrêtent Ahed Tamimi à son domicile pendant la nuit, l'accusant d'«incitation» sur les médias sociaux. Sa famille nie ces accusations.

Selon l'armée israélienne, au moins 346 soldats israéliens ont été tués depuis le 7 octobre, dont 32 lors d'incursions militaires israéliennes au sol dans la bande de Gaza.

Annexe 2 : le nettoyage ethnique de la Palestine à ses débuts

«À la fin de 1947, la Palestine compte près de 2 millions d'habitants : un tiers de Juifs, deux tiers d'Arabes. La résolution 181 des Nations unies décide sa partition en deux États : l'un doit être presque exclusivement peuplé d'Arabes ; dans l'autre, les Juifs seraient légèrement majoritaires.

Un an plus tard, c'est un État à très forte majorité juive, Israël, qui occupe 78% de la Palestine. Plus de 500 villages ont été rasés, de nombreuses villes ont presque entièrement perdu leur population arabe. Et 800 000 Arabes palestiniens originaires des territoires qui font désormais partie d'Israël peuplent des camps de réfugiés hors de ses frontières.

En quelques mois, forts de leur supériorité militaire, de leur accord secret avec le roi de Jordanie, de la passivité complice des soldats britanniques et de l'impéritie de l'ONU, les dirigeants du mouvement sioniste ont organisé le «transfert», par la violence et l'intimidation, d'une population arabe plutôt pacifique, sans défense, abandonnée de tous».

Ilan Pappe historien israélien

Annexe 3 : À propos de l'antisionisme et l'antisémitisme

Le sionisme et l'antisémitisme qui sont deux notions différentes. En effet, l'antisionisme n'est pas de l'antisémitisme.

En effet, on doit pouvoir critiquer la politique d'un État qui pratique une colonisation par des crimes envers le peuple palestinien.

Car le sionisme c'est cela  :

L'un des principaux théoriciens du sionisme, Vladimir Jabotinski, résumait parfaitement le projet israélien : «Toute colonisation, même la plus réduite, doit se poursuivre au mépris de la volonté de la population indigène. Et donc, elle ne peut se poursuivre et se développer qu'à l'abri du bouclier de la force, ce qui veut dire un Mur d'acier que la population locale ne pourra jamais briser. Telle est notre politique arabe... La force doit jouer son rôle - brutalement et sans indulgence... et cela jusqu'à ce qu'il ne reste aucun espoir, jusqu'à ce que nous ayons supprimé toute ouverture visible dans le Mur d'acier».

L'antisionisme n'a rien à voir avec l'antisémitisme.

En effet, en toute rigueur, les juifs ne sont pas les seuls Sémites. Le terme a été popularisé en 1781 par l'orientaliste allemand August Ludwig Schlözer, à partir du nom d'un des fils de Noé, Sem, pour désigner des langues dont la parenté avait été établie dès le Moyen-Âge par les savants juifs : l'hébreu, l'araméen, l'arabe. Les spécialistes ont ensuite regroupé sous l'appellation de «sémite» tout un ensemble de peuples qui, dans le courant du IIIe millénaire avant Jésus-Christ, émigrèrent de la péninsule Arabique vers la Mésopotamie, la Syrie, la Palestine, puis, vers 700 avant Jésus-Christ, vers la corne de l'Afrique. Ils se caractérisent par leur appartenance à une même famille linguistique, mais ne présentent pas nécessairement d'autre parenté.

Aujourd'hui, les peuples qu'on peut qualifier de sémites sont essentiellement les juifs et les Arabes, mais, dans l'Antiquité, on comptait également les Assyriens, les Babyloniens, les Araméens, les Cananéens et les Phéniciens.

Les Sémites donnèrent naissance à des alphabets et à des dialectes qui se répandirent dans toute la Méditerranée orientale, le Proche-Orient et l'Afrique du Nord-Ouest.

De plus, pour Raymond Aron : Ceux que l'on appelle les juifs ne sont pas biologiquement, pour la plupart, des descendants des tribus sémites... !!! En effet des peuples d'Europe centrale se sont convertis au judaïsme bien plus tard : au VIIe siècle.

On ne peut pas occulter les souffrances palestiniennes qui augmentent chaque jour à mesure que les territoires palestiniens diminuent sous la terreur de Tsahal et les exactions des colons israéliens. Un État palestinien est inenvisageable pour Israël car il priverait les colons juifs de terres palestiniennes.

En effet, cet État s'est développé sur la théorie du sionisme qui est la base du projet israélien.

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