Je sais déjà ce que vous allez dire, j'entends les casseroles de votre pensée de là où je suis : "ce type est un furieux, c'est normal que personne ne veuille l'écouter. Il doit sûrement avoir une demi, un quart ou une vague portion d'idée qu'il croit, par pure bêtise, être la solution à tout. Il ne faut pas écouter les gens comme ça, c'est une perte de temps. Et en plus il se ridiculise".
Bon voilà, maintenant que nous avons posé les bases, passons si vous voulez bien aux choses sérieuses, éprouvées, testables, évidentes, logiques et fondamentales, voire salvatrices comme je l'avance.
Je ne cesse, ces temps-ci, d'entendre les mouches (et des gros frôlons) se cogner contre la vitre après être entrées en suivant la trace du CO2. C'est le printemps. Au début j'entends gémir au loin, je ne m'inquiète pas, puis le grognement de la bête devient de plus en plus stressant, jusqu'à ce que je la vois, et qu'elle fonce sur moi, de rage, en disant "Je suis en colère ! Sors-moi de là !". Et là, je sais quoi faire. Je me lève, et avec les main je la dirige vers la fenêtre. Une fois bloquée contre la maudite vitre, j'ouvre puis je referme le battant de la fenêtre, et en ouvrant l'autre, en lui disant "allez ma petite Ginette, la sortie est par là !". En s'obstinant contre sa vitre mouvante, elle glisse vers l'extérieur, et de cette manière Ginette voit la lumière, et s'enfuie par l'ouverture ainsi créée, toute contente.
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Bon.
Maintenant se pose la même question pour le système social, le capitalisme, et le salut du monde.
Ce qui est en jeu, est le fait que l'humanité se retrouve confrontée à un choix, vivre ou mourir ; continuer son évolution, ou s'arrêter là. C'est une étape "classique". Elle relève de difficultés très typiques et faciles à déduire. Ce sont des difficultés qui relèvent d'une haute récursivité, c'est à dire que ces choses ne sont possibles que si d'autres, qui en dépendent pourtant, existent auparavant. En termes simples il s'agit d'un petit blocage.
Toutes les civilisations se sont effondrées à cause de ce blocage, et aujourd'hui il s'agit de passer ce cap, qui consiste à muter. Elles se sont effondrées parce qu'elles n'ont rien vu venir, et qu'elle n'avaient aucun moyen de lutter contre leur propre évolution, pourtant souhaitable et nécessaire.
Mais moi, le truc qui m'énerve, c'est que depuis bien longtemps déjà je savais qu'un jour les gens allaient, dans l'urgence évidemment, se rendre fraîchement compte de l'inéluctable déduction selon laquelle tout le système économique tel qu'il existe, provoque un blocage évolutif, carrément mortel pour la survie de l'humanité. Et qu'à ce moment-là, toujours à cause de l'urgence, aucun recul ne pourrait être assez grand pour entrevoir l'ouverture salvatrice, pourtant très simple. Il faut forcément qu'un mec vienne et joue avec les battants de la fenêtre. Mais là ce n'est pas ce qui va se produire. Il faut se débrouiller tous seuls.
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Aparté nécessaire. Petite anecdote.
À trois moments dans l'histoire de l'humanité au moins, s'est produit un phénomène décisif, lors de l'invention de l'écriture en Mésopotamie, lors de l'invention des rois chez les Égyptiens antiques, et lors du premier âge de la raison lors de l'apparition de Jésus : les gens se sont unifiés. Chaque unification engendre un pas évolutif décisif. Je dis cela en faisant un résumé symptomatique, inutile de venir m'expliquer que c'est faux. L'unification est la clef.
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Et depuis le début de la crise virale actuelle, dont l'origine est, quoi qu'on en pense, "la nature" (incluant les actes des hommes), une question est sur toutes les lèvres, celle du système social, dit pour être concis "le capitalisme".
Certains veulent lutter contre le capitalisme, mais cette dénomination n'est que générique, donc ils oublient l'essentiel, ce sur quoi il repose. Et leurs solutions ne sont que des pansements. Elles ne servent que la continuité des crimes.
Certains parlent de paradigme, mais ce mot est comme démodé, et il est rare de le voir employé correctement, si tant est que c'est le genre de mot qu'on ne doit utiliser qu'une seule fois, pour une seule chose, le paradigme, le seul et unique paradigme existant, et en mesure du seul et unique autre paradigme possible. Définir le paradigme actuel relève de millions d'heures de calcul mental, et nécessite de se déplacer dans un autre paradigme, qui lui-même aura du mal à être défini avec justesse sans recul sur lui. En général on utilise les deux paradigmes, l'avant et l'après pour s'aider à mieux les définir l'un-l'autre. Et dans ce cas on ignore tout autre paradigme, et d'ailleurs les angles morts dans la réflexion sont tellement béants, que ce mot est devenu usurpé. Comme tout dans notre paradigme, le mot a été "consommé", son brillant a servi les égos, son mésusage a créé de la déception, et il périt dans la poussière.
Un autre paradigme consisterait à faire qu'au lieu de consommer les choses, on les enrichisse. Au lieu de s'en servir, on les serve. Qu'au lieu de parler, on agisse. Qu'au lieu de subir, on soutienne. Qu'au lieu d'accepter, on contribue. Qu'au lieu de profiter, on fasse profiter. Qu'au lieu de prendre, on donne.
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Bon, maintenant j'en viens, en étant limité par la taille de l'article, qui est très réglementé par le temps disponible dans une journée, et sans trop vouloir embêter les gens, parce que de toutes manières le lecteur intéressé aura largement le temps d'approfondir (grâce à ce que j'ai écrit antérieurement), je veux juste énoncer les faits simples et évidents qui ont l'air d'échapper à la vue de tous. J'espère ne pas être trop violent, mais ressentez la violence qui est la mienne en lisant toutes ces bonnes volontés qui parlent avec tant de brio des limites et contradictions du système capitaliste, sans jamais rien entrevoir des solutions pourtant simples qui permettent de ne pas avoir à s'embêter avec des choses aussi absurdes. Et d'aller de l'avant, plutôt que de passer son temps à critiquer l'existant. Il est comme il est, et il a fait son temps, il nous a amené où nous en sommes. Il nous sert de contre-exemple, mais c'est inutile de lui en vouloir. Il faut utiliser son énergie positivement.
C'est bien de critiquer, ça éveille ceux qui ne le sont pas, mais bon aujourd'hui la masse critique est atteinte, alors il faut passer au cap suivant, proposer des solutions. Et non pas des solutions qui baignent dans ce paradigme de l'argent, qui réclament, qui demandent à consommer, qui subissent, finalement, toujours le même système absurde et voué à l'échec. C'est pour cela que j'ai critiqué violemment des ONG empruntes d'un sentiment de bienfaiteurs de inhumanité. Ils n'ont aucun recul. Ils veulent juste être acceptables et audibles.
Non, il faut de vraies solutions, de celles qui ouvrent des perspectives, qui déploient des horizons inexploités, vierges, où tout est à faire. De celles qui surpassent allègrement tous les problèmes actuels, en les reléguant au passé simple. Il y a bien un moment, où il faut avancer dans le néant, poser un pas dans le vide, et avancer quand même, à l'aventure, avec une légère crainte mais une vraie foi. Tel Indiana Jones sur le pont invisible.
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Vraiment, la leçon numéro un, la seule qui suffise à tout faire changer, est de se demander en quoi consiste la valeur des choses. Et encore, là, la question est mal posée. Le voyez-vous ? Non ? Alors on continue. La question numéro un, la seule qui vaille, est de se demander à quoi rime d'avoir de l'argent ?
Je cite cet article de Jonathan Cook, dont j'ai interrompu la lecture pour écrire ceci, en étant exaspéré, tant il a raison et tort à la fois :
S'il n'est pas persuadé qu'il peut gagner de l'argent facilement ou s'il pense qu'il peut faire des profits plus importants ou plus rapidement en continuant à fabriquer des voitures à un moment où la population a peur de prendre les transports en commun, des patients mourront.
Il est inutile de penser en terme de voitures et de patients. Retenez juste que le gars, le capitaliste, fait ce qu'il faut pour gagner de l'argent, tel un guedin.
Mais pour faire quoi ? Simplement parce que tout le monde accepte qu'il le fasse. Les gens sont prêts à donner à ce criminel leur vie, leur travail, leurs produits, à forcer leur politesse, en échange de son putain de fric, pour avoir le même, l'obligeant du coup à en vouloir encore plus, et encore plus rapidement.
Mais pourquoi les gens font-ils cela ? Pourquoi ce schéma se répète-t-il sans fin ? On dit que l'argent n'existe que grâce à la confiance qu'on a en l'argent, et c'est vrai, même si on l'oublie, et c'est stupide, même si on refuse de le croire, parce qu'à un moment donné, arrive inéluctablement le moment où toute la société est devenue criminelle. Là on en est quand même au stade où, officiellement, on laisse mourir les vieux parce qu'ils coûtent trop cher, en n'ayant aucun remords pour ce qu'ils ont à enseigner aux jeunes pour pas qu'ils ne soient aussi stupides. Macron dit, textuellement "je sais, c'est dommage, mais bon".
Êtes-vous tous devenus fous ? Il vous plaît tant que cela votre argent ?
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Que veut dire l'argent ?
Que veut dire de rentrer dans un magasin avec son bifton à la main. Que si je ne l'ai pas à la main, et si ça ne se voit pas que j'en ai un dans la poche, on m'empêche carrément de rentrer dans la boutique. Mais que si je l'ai à la main, ou si ça se voit que j'en ai un dans la poche, alors on me dit bonjour et on est très poli avec moi (et en général je suis plutôt dans le premier cas, par pur sens de l'honneur).
Tiens, lis ça aussi :
Chambre et pension : 36 heures 23 482,79 $. Je ne vous fais pas marcher. C'était juste pour le lit d'hôpital et peut-être quatre mauvais repas, pas pour l'opération ou les médicaments ou quoi que ce soit d'autre. Tout cela a été facturé en plus. Quoi ?
Imaginez maintenant que vous ayez la chance inouïe de survivre à une infection due au Covid-19, après 21 jours sous respirateur, et de rentrer chez vous. À quoi va ressembler la facture ? Les survivants souhaiteront-ils ne jamais être sortis vivants de l'hôpital ?
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Qu'est-ce que l'argent ? L'argent n'est que, confusément, les moyens et le droit. Ce sont les moyens de faire ce qu'on veut faire, couplé au droit que donne ces moyens. Vous ne trouverez aucun économiste en costard qui vous donnera une meilleure définition. Car celle-ci a l'avantage de mettre en exergue son erreur, le fait de confondre en une seule entité les moyens et le droit. Pour pouvoir limiter ces droits, il faut un législation infinie, et pour contrôler la production, il faut juguler les moyens, en créant des disettes, en rendant rare ce qui est abondant, en rendant les gens malades, et en faisant des gens des robots décérébrés, parce que c'est bon pour le business.
Et comme je le racontais de façon purement hypothétique dans mon livre, ça s'est produit dans la réalité, un jour, des riches ont raflé toutes les boutiques alimentaires, créant des pénuries, et cela, parce qu'ils en avaient "le droit", du fait d'en avoir "les moyens".
C'est donc, si ce n'est totalement stupide, hautement criminel.
Ce que je propose est plus simple, autant au niveau des lois que de l'affectation des moyens. Il s'agit (et ce seul paragraphe était tout le but de cet article en entier) de définir les moyens et le droit, en fait "les droits" - car ils y en a de plusieurs sortes - de façon objective, consciente, et articulée avec des leviers. D'une part, les moyens doivent être produits, et d'autre part, les droits doivent être alloués. L'économie consiste donc à ce que l'affectation de droits permette la création de moyens. Ainsi, parmi les droits essentiels, le seul fait de rester en vie est considéré comme de la plus haute importance, donc prioritaire. Et d'autre part, la production de moyens s'opère par des leviers, qui décident en quoi ces moyens sont utiles, prioritaires, efficaces pour ensuite pouvoir allouer les droits qui permettent la création de moyens et ainsi de suite. Les droits et les moyens sont la même chose, mais à différents endroits du système, un peu comme le sang est bleu une fois que son oxygène a été consommé.
Au final, sur cette base, et mine de rien, il se produit plusieurs basculements de type paradigmatiques.
- L'allocation des droits est centralisé, tous les salaires sont versés uniquement par l'état. cette allocation relève de mécaniques déterministes, qui sont écrites dans la loi. Il n'y a aucune variation ou exception, à moins que cela ne figure explicitement dans la loi, c'est à dire (implicitement), que cela ne soit désiré par tous. Donc, déjà, en faisant comme cela [par la force des choses], on aboli toute forme de richesse injustifiée, de corruption, de désir de richesse, d'association entre richesse et puissance, et on obtient immédiatement une égalité sociale ; d'office.
- Le coût des biens est dissocié du coût humain, puisqu'il est dans un circuit de justification séparé. Les droits alloués aux humains, sur la base des biens es justifié par la loi, et le coût des biens, justifié par... plein de trucs (l'effort, la rareté, l'investissement, l'amortissement, etc...).
- La génération des moyens, est le but du travail. Ce travail peut aussi bien être fourni par des humains ou des machines, on s'en moque. Mieux vaut que ce soient des machines. Ce qui compte, est que ce sont les moyens existants, les produits, les biens et les services, qui constituent l'ensemble de la richesse qui peut être affectée aux individus via les droits. En réalité, et ce ne sont que des mathématiques, les individus ne peuvent accéder qu'à la quote-part de richesse qui leur revient de la richesse existante. Donc les droits ne sont qu'une variation de la quote-part initiale et moyenne. Il va de soi que si la richesse globale est faible, les droits sont faibles, et que s'ils sont abondants, alors ils sont gratuits et illimités. Il va de soi également que le but du système est de produire l'abondance, enfin une légère surabondance, mais juste ce qu'il faut, pour que tout le monde ait ce dont il a besoin. Tout dépend de la finesse du calcul.
- Le paradigme de la richesse par la quantité est rendu obsolète. Le but des industries n'est plus la quantité, de biens, de besoins, et de richesse qu'ils en tirent. Cette question de quantité devient inutile et absurde, car elle est régie par les besoins, qui sont largement prévisibles. Ils ne pouvaient pas l'être à l'époque pré-informatique des châteaux, mais aujourd'hui on peut les estimer avec précision. Ce qui, dans le capitalisme, s'appelait (avec la bave aux lèvres) "l'offre et la demande", "qui sont sensés s'équilibrer naturellement" (ô la vilaine croyance absurde), désormais s'appelle "les besoins et la satisfaction des besoins". La problème des quantités n'est pas un motif de réduction des coûts, et ce sera encore moins le cas dans le monde qui arrive, où les biens seront produits, en majorité, par des imprimantes 3D multifonctions. Le vrai enjeu, et là où se trouve le basculement, est la recherche de qualité. En effet, entre deux biens équivalents, celui auquel on aura le plus à cœur d'affecter des moyens, issus du travail des gens, seront ceux qui relèvent d'une industrie qui produise la meilleure qualité. Et pas seulement la qualité du produit, mais aussi celle de sa gestion, de l'extraction des matières premières au recyclage ; c'est toute la chaîne qui est prise en compte pour noter la qualité d'une production. C'est vers elle que les moyens afflueront. Et dès lors, les autres produits, ceux qui sont "obsolètes", tomberont dans la gratuité, puis le recyclage.
Dans ce cadre l'obsolescence est une vertu, puisqu'elle produit de la gratuité, et réduit la tension des besoins. Et en même temps, ce qui est favorisé au niveau industriel, est la recherche de qualité, étant donné que les droits accordés à chacun portent en premier lieu sur les biens existants, non-rares.
- Là encore, le phénomène de la rareté peut être étudié. Comment allouer la rareté ? Ce n'est pas un grand problème. La rareté peut être allouée de la même manière qu'il peut y avoir des droits exceptionnels pour des personnes exceptionnelles, et cela, encore une fois, est consenti socialement, publiquement, et politiquement.
On en vient à l'idée la plus essentielle de toutes, ce que je viens de dire, c'est que la richesse, les moyens d'agir (pour les industries), le droits (pour les individus) sont alloués "socialement". Ils sont le résultat d'un consensus social. Ils sont désirés, et conscients. C'est à dire que si je livre des œufs à un client, et que je sais qu'il a le droit d'en avoir une bonne douzaine, je suis content de les lui donner, car j'ai la preuve, grâce au système social qui me l'indique sur une console, qu'il a ce droit, et que ce n'est pas un escroc qui a volé une vieille dame pour avoir cet "argent". Car quand on donne des biens et service à des escrocs et des voleurs, ce qui se passe de façon complètement habituelle dans notre "système", on est soi-mêmes complice des crimes de cet argent "mal acquit". Le système social, tel qu'il est pensé, doit en premier lieu garantir que les transactions ne se font qu'en mesure de raisons qui sont mûrement réfléchies et sous-pesées. Et pour avoir cette certitude, il n'y a aucune autre solution possible que d'avoir une gigantesque machine, qui surveille tous les flux, et qui grâce à cela est capable d'estimer avec soin les chaines causales, toutes les conséquences de nos actes, afin de leur conférer une "valeur", et ainsi, de prioriser la satisfaction des besoins les plus essentiels, élémentaires, importants, porteurs d'enrichissement global, prometteurs ou désirables, et d'affaiblir les flux de biens et services qui sont calculés causant des pertes, pollutions, destructions et dommages physiques et psychosociaux, qui sont jugés entropiques pour le système (comme la déforestation confisque les futures richesses qu'on peut puiser dans une forêt vierge).
Donc d'office, et pour résumer cette chaîne d'énoncés :
- les droits sont consentis socialement, et les transactions sont avalisées par un système informatique
- on n'est pas obligés d'utiliser tous les droits qu'on a ; il sont calculés pour être "suffisants", et d'ailleurs, vivre sobrement peut donner d'autres droits plus vastes (petite économie personnelle)
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Pour donner ces explications, il a fallu se limiter à ce qui relève de la dimension purement comptable. Cela peut toujours être considéré comme une erreur, mais sachez en gros que tous ces paramètres, qui disent vers quoi il faut orienter "l'énergie humaine", sont des leviers de contrôle. Ce n'est pas "la machine" qui contrôle le système, non, c'est le système qui doit être au service de l'humain. Et si tout va bien, au bout de quelques décennies à peine, on aura fait un premier grand tour de toutes les considérations qui doivent être prises en compte afin de générer un véritable sentiment de justice, et réussir à paramétrer correctement cette machine pour qu'elle puisse remplir son rôle, qui, je vous le révèle en mille, consiste, comme avec l'ancien système de l'argent, à l'époque où tout allait bien et où on ne se souciait de rien, à se faire oublier, et à devenir invisible. Enfin pas trop, mais qu'on moins on n'ai plus à s'en soucier.
C'est à dire, ce que j'explique, c'est qu'il existe une infrastructure systémique qui, selon la façon dont elle est paramétrée, peut aussi bien produire le meilleur comme le pire, mais qui, en elle-même, est absolument neutre, et pourtant, extrêmement essentielle, et vitale à mettre en place. C'est cette infrastructure qui doit être mise en place, en commençant pas des projets-phares. S, comme il le croit, le capitalisme est idéal et parfait, alors cette infrastructure ira automatiquement donner tous les moyens à la guerre et à la pollution. Mais s'il s'avère que le calcul démontre qu'il est plus profitable de tout donner à l'éducation et à la robotisation pour libérer du temps de vie, alors il n'aura aucun scrupule à le dire !
Cette infrastructure consiste, pour résumer en deux mots et trois idées, à tout socialiser, et tout contrôler.
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Épilogue
Depuis des années que je publie ces idées, je n'obtiens que le silence des agneaux. J'admets que certains choses doivent attendre leur temps, ou même, je suis prêt à admettre des erreurs et des corrections à faire, ou encore à céder complètement devant une proposition bien meilleure, mais jusqu'ici, depuis quinze ans que je me creuse la tête, je n'en vois point d'autre poindre à l'horizon. Au contraire, le mieux que je puisse observer, ce ne sont que des mouches qui se cognent contre la vitre de leur propre raison, limitée, formatée, et régie par un monde qui les emprisonne.
C'est vrai que l'idée, même en employant des mots simples, est difficile d'accès. Comment joindre ce qui est proposé avec les résultats qui sont décris, ou promis ? D'abord il faut savoir que j'ai dû sauter des étapes explicatives, mais même sans cela, on devrait pouvoir visualiser l'intérêt de ce qui est proposé. Il y a plein de manière de le dire, mais en gros, l'économie est socialisée, il n'y a qu'un seul porte-monnaie pour tous. On est comme dans une famille où toute la richesse disponible n'a pas besoin d'être exploitée en permanence, mais où elle est gérée à long terme. Le basculement de paradigme se situe dans le fait de créer une bulle d'activité, et non plus de faire des transactions entre des bulles d'activités concurrentes. Et le résultat, extraordinaire, est non plus de devoir s'étendre horizontalement en cherchant la quantité, mais de s'étendre verticalement en cherchant la qualité. Et la méthode, extraordinaire aussi, est non plus d'utiliser un argent constitutif d'une valeur purement psychologique, mais d'utiliser des algorithmes, qui génèrent eux-mêmes la valeur des choses, via des scores compliqués (multi-critères), et dont on se moque puisque tout ce qu'on veut savoir, c'est ce à quoi on a droit ou pas, et comment faire pour y avoir droit.
Bref, le système, c'est une machine, et seule une machine peut faire tourner un système. La raison principale en est la quantité faramineuse de calculs qu'il faut faire, ou qu'il faudrait faire, si on voulait avoir des prix "justes", des transactions "équitables", et des industries "profitables". Ce ne peuvent pas être des mots en l'air, ce ne peuvent être que le résultat de calculs. La civilisation du futur sera informatique, ou ne sera pas. C'est tout !
Et pour tout résumer, et pour conclure, le slogan : Au lieu de la monnaie, utilisons des scores.
Merci.