En Irak où de grandes manifestations populaires contre la présence des forces US ont lieu, des centaines d'hommes traquent sans relâche le réseau local ayant piloté l'assassinat du général-major Qassem Sulaimani, ex-commandant de la Force Al-Qods en compagnie du commandant en second des forces de la mobilisation populaire irakienne (Hachd Al-Chaabi). C'est dans ce contexte fort tendu que trois agents français qualifiés d'expérimentés et agissant sous une fausse couverture ont été kidnappés près de l'ambassade de France à Baghdad.
Les trois agents activaient sous une couverture, en se faisant passer pour des membres de l'ONG « Chrétiens d'Orient », elle-même une entité-écran activant généralement dans la zone semi-autonome du Kurdistan irakien (Nord de l'Irak). Leur disparition en service commandé n'a pas été revendiqué et on ignore s'il s'agit d'une action de groupes liés au milieu irakien ou aux dizaines d'organisations paramilitaires parallèles locales et étrangères présentes en Irak.
L'Irak demeure un terrain ouvert aux services spéciaux de tous les pays du voisinage et une chasse gardée de la CIA qui y activent plus ou moins ouvertement. L'entourage du général major Sulaimani et le Hachd Al-Chaabi ont été infiltrés depuis des mois par le recrutement d'éléments irakiens qui avaient accès au plus haut niveau du dispositif sécuritaire de la milice irakienne pro-iranienne. C'est des membres de ce réseau que pourchassent les services de renseignement irakiens, iraniens et syriens.
Washington n'a aucunement l'intention de retirer ses forces militaires d'Irak à court terme même si cette présence est devenue un enjeu majeur de la politique locale irakienne. Dans le scénario le plus défavorable, les Américains et leurs allies pourront toujours compter sur le Kurdistan irakien, pour lequel une présence militaire étrangère est le meilleur gage contre une réaffirmation de l'autorité de Baghdad.
source: strategika51.org