22/11/2024 arretsurinfo.ch  4min #261607

 Les troupes israéliennes bombardent et assiègent le nord de Gaza, selon le « plan des généraux »

Israël tue 66 personnes dans le nord de la bande de Gaza: des corps démembrés

Par  Mera Aladam

Le bombardement d'une zone résidentielle près de l'hôpital Kamal Adwan laisse des dizaines de blessés sans accès aux services d'urgence.

Des avions israéliens ont bombardé un quartier résidentiel près de l'hôpital Kamal Adwan, en proie à la guerre, dans le nord de la bande de Gaza assiégée jeudi, tuant au moins 66 Palestiniens et en blessant plus de 100 autres, selon des responsables de la santé.

Quelques heures plus tôt, au moins 22 autres personnes, dont 10 enfants, avaient été tuées lors de bombardements distincts dans le quartier Sheikh Radwan de la ville de Gaza.

Selon des témoins oculaires, les attaques ont rasé des immeubles résidentiels entiers et laissé des dizaines de blessés sans secours en raison de l'obstruction imposée par Israël aux interventions d'urgence.

« Ce qui arrive à l'hôpital, ce sont des restes de martyrs et des corps démembrés, pour la plupart des enfants et des femmes », a déclaré à Al Jazeera le docteur Hussam Abu Safiya, directeur de l'hôpital Kamal Adwan, après l'attaque dans le nord de la bande de Gaza.

Il a expliqué que, faute d'ambulances, le personnel médical avait dû traiter et transporter les victimes de l'attaque par ses propres moyens.

« Il y a 200 personnes sur le site du massacre, et il y a un grand nombre de martyrs, de blessés et de disparus sous les décombres qui n'ont pas été retrouvés », a-t-il expliqué.

- Dr Hussam Abu Safiya, directeur de l'hôpital Kamal Adwan

Les maisons appartenant à cinq familles, al-Madhoon, Khadr, Abu Wadi, Shakoorah et Nassar, ont été visées par l'attaque, selon le correspondant d'Al Jazeera, Anas al-Sharif.

« Nous parlons de la destruction complète d'un bloc résidentiel entier dans cette zone qui se trouve à proximité de l'hôpital Kamal Adwan », a rapporté Anas al-Sharif.

Il a ajouté que ces maisons abritaient un certain nombre de personnes déplacées du camp de réfugiés de Jabalia et du reste du nord de Gaza, qui ont été expulsées de force par les forces israéliennes au cours des dernières semaines.

« Ils [les Palestiniens déplacés] se sont dirigés vers les projets de Beit Lahia. Les avions de guerre israéliens les ont suivis et ont commis un certain nombre de massacres au cours des derniers jours, dont celui-ci est le dernier en date.

Personne n'écoute

À Sheikh Radwan, dans la ville de Gaza, le bombardement a touché un immeuble de cinq étages appartenant à la famille al-Arouqi, le détruisant complètement, selon les médias locaux.

Les équipes de recherche et de sauvetage de la défense civile ont indiqué qu'elles s'efforçaient de retrouver les personnes piégées ou disparues sous les décombres.

« Dites au monde qu'il n'y a pas d'installations, pas d'outils, qu'il n'y a rien avec quoi nous pourrions travailler. Personne n'écoute », a déclaré à Al Jazeera un membre de la défense civile qui tentait de retirer un corps décapité des décombres.

« Il y a actuellement un grand nombre de disparus, de martyrs et de blessés. Seul un petit nombre de victimes a été retiré. Malheureusement, la majorité d'entre elles sont des martyrs et des blessés.

Le 5 octobre, l'armée israélienne a lancé une nouvelle offensive sur le nord de Gaza, décrite par les groupes de défense des droits et les experts comme faisant partie d'un plan de nettoyage ethnique des Palestiniens dans la région.

Elle a commencé après la présentation au gouvernement israélien d'une proposition controversée appelée « Plan des généraux », qui prévoit que les zones situées au nord du corridor de Netzarim, qui coupe Gaza en deux, soient vidées de leurs habitants afin qu'Israël puisse y établir une « zone militaire fermée ».

Selon ce plan, toute personne choisissant de rester serait considérée comme un agent du Hamas et pourrait être tuée.

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l'Unrwa, estime qu'il reste environ 400 000 personnes dans le nord de Gaza, y compris dans la ville de Gaza.

Les zones assiégées sont soumises à un blocus débilitant et à un black-out médiatique depuis le lancement de l'attaque, les forces israéliennes étant accusées d'exacerber la famine et la malnutrition dans le cadre du plan de nettoyage ethnique des Palestiniens.

Les forces israéliennes ont tué plus de 2 200 personnes au cours de l'assaut en cours, expulsé des dizaines de milliers de personnes, effectué des descentes dans les hôpitaux et forcé les équipes de recherche et de sauvetage à cesser leurs activités.

Mera Aladam, 21 novembre 2024

Source:  MEE Traduction ASI

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