Par The Cradle
L'armée israélienne mène une opération militaire majeure dans le camp de Jabalia à Gaza dans le cadre d'une opération plus large visant à expulser de force les 300 000 Palestiniens restants dans le nord de Gaza vers des zones dites humanitaires dans le sud de l'enclave.
L'armée israélienne a déclaré que les troupes des 401e et 460e brigades blindées de la 162e division ont encerclé le camp de Jabalia pendant la nuit et qu'elles opèrent dans le secteur
"à la suite de renseignements sur les agents et les infrastructures du Hamas, ainsi que sur les efforts déployés par le groupe terroriste pour se regrouper dans ce secteur".
Le blocus de Jabalia fait suite à une nuit d'intenses frappes aériennes et de bombardements d'artillerie israéliens sur le nord et le centre de la bande de Gaza, qui ont fait des dizaines de morts, notamment une frappe sur une mosquée abritant des personnes déplacées à Deir al-Balah tôt ce dimanche, qui a tué au moins 19 personnes, ont indiqué des responsables palestiniens.
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Les habitants ont comparé les bombardements et les tirs d'artillerie de la nuit aux bombardements effectués au début de la guerre contre la bande de Gaza.
Israël a affirmé que les frappes auraient ciblé des dizaines de sites du Hamas à Jabalia, notamment des dépôts d'armes, des tunnels, des cellules d'agents et d'autres infrastructures.
"L'opération se poursuivra aussi longtemps que nécessaire tout en frappant systématiquement et en détruisant complètement l'infrastructure terroriste dans la région", a déclaré l'armée israélienne.
L'opération a marqué la quatrième invasion de Jabalia par l'armée depuis le début de la guerre il y a un an.
Pendant l'invasion et le blocus de Jabalia, l'armée a ordonné l'évacuation des civils de tout le nord de Gaza, y compris la ville de Gaza, en les appelant à se rendre au sud, dans la zone dite humanitaire d'Al-Muwasi, près de Khan Yunis.
L'armée a demandé aux Palestiniens d'évacuer les deux routes principales menant au sud, la rue Salahuddin au centre de l'enclave, et la route Rashid le long de la côte.
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Quelque 300 000 Palestiniens vivent toujours dans le nord de la bande de Gaza et ont refusé d‘obéir aux multiples ordres israéliens leur enjoignant d'abandonner leurs maisons depuis plus d'un an que dure la guerre.
Le ministère de de l'Intérieur et de la Sécurité nationale de la bande de Gaza a publié dimanche un communiqué appelant les Palestiniens du nord de la bande de Gaza à ne pas obéir aux menaces israéliennes et à se rendre dans la zone résidentielle voisine la plus proche jusqu'à ce que le danger soit passé afin qu'ils puissent regagner leurs maisons dès que possible.
"Nous confirmons les mensonges de l'occupant concernant l'existence de zones dites sûres dans le sud de la bande de Gaza, car tous les gouvernorats de la bande sont attaqués, et l'occupation commet des crimes et des massacres contre les citoyens dans tous les secteurs sans exception, y compris ceux où se trouvent les tentes des personnes déplacées", peut-on lire dans la déclaration.
La dernière offensive d'Israël destinée à vider le nord de la bande de Gaza semble être une tentative de nettoyage ethnique du nord de l'enclave et d'affamer tous ceux qui restent, y compris les civils et les combattants du Hamas, en imposant un blocus total sur la zone.
Le 23 septembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu'il réfléchissait au "plan des généraux" visant à imposer un blocus total au nord de Gaza et à expulser tous ses habitants palestiniens.
Lorsque le général de division à la retraite Giora Eiland a présenté ce plan une semaine auparavant, il a affirmé qu'il "changerait la donne" sur le terrain à Gaza.
"Nous devons dire aux habitants du nord de Gaza qu'ils ont une semaine pour évacuer le territoire, qui devient alors zone militaire, [une zone] dans laquelle chaque personne devient une cible et, plus important encore, sans aucun approvisionnement entrant dans ce territoire".
Les civils et les combattants du Hamas restants seraient alors contraints de se rendre ou de mourir de faim, selon cette stratégie.
M. Eiland est l'ancien directeur du Conseil de sécurité nationale et l'ancien patron du ministère de la Défense d'Israël.
Le mouvement des colons religieux israéliens cherche à nettoyer le nord de la bande de Gaza de ses habitants et à détruire leurs foyers afin que les Israéliens juifs puissent établir des colonies à leur place.
En mai, une coalition de groupes de colons israéliens bénéficiant d'un financement gouvernemental a organisé une conférence pour discuter d'un plan "pratique" visant à construire les premières colonies juives à Gaza.
Harey Zahav, une société immobilière israélienne notoirement connue pour la construction de colonies illégales en Cisjordanie occupée, a dévoilé un plan de construction de maisons pour les colons juifs à Gaza.
"Une maison sur la plage n'est pas qu'un rêve",
pouvait-on lire dans la publicité de l'entreprise.
Le génocide perpétré par Israël sur les Palestiniens de Gaza depuis le 7 octobre dernier a tué 41 870 personnes, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé. D'autres estimations parlent de chiffres considérablement plus élevés.
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Traduction : Spirit of Free Speech
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