21/11/2024 ssofidelis.substack.com  5min #261492

 Les troupes israéliennes bombardent et assiègent le nord de Gaza, selon le « plan des généraux »

Des corps démembrés : Israël tue 66 personnes lors du dernier massacre au nord de Gaza

Par  Mera Aladam, le 21 novembre 2024 à 08:47

Le bombardement d'une zone résidentielle près de l'hôpital Kamal Adwan fait des dizaines de blessés sans accès aux services d'urgence.

Les avions de combat  israéliens ont bombardé en tapis un bloc résidentiel près de l'hôpital Kamal Adwan, en proie à la guerre, dans le nord assiégé de Gaza, jeudi, tuant au moins 66  Palestiniens et en blessant plus de 100, selon des responsables de la santé.

Quelques heures plus tôt, au moins 22 autres personnes, dont 10 enfants, ont été tuées lors de bombardements distincts dans le quartier Sheikh Radwan de la ville de Gaza.

Selon des témoins oculaires, les attaques ont rasé des immeubles résidentiels entiers et laissé des dizaines de blessés sans assistance en raison de l'obstruction imposée par les Israéliens à l'intervention d'urgence.

"Ce qui arrive à l'hôpital, ce sont des restes des victimes et des corps démembrés, pour la plupart des enfants et des femmes" ssofidelis.substack.com,

 a déclaré à  Al Jazeera le Dr Hussam Abu Safiya, directeur de l'hôpital Kamal Adwan, après l'attaque dans le nord de Gaza.

Il a précisé qu'en l'absence d'ambulances, le personnel médical a dû traiter et transporter les victimes de l'attaque par ses propres moyens.

"Il y avait 200 personnes sur le site du massacre, et un nombre considérable de morts, de blessés et de disparus se trouve sous les décombres", a-t-il expliqué.

Les maisons appartenant à cinq familles, al-Madhoon, Khadr, Abu Wadi, Shakoorah et Nassar, ont été touchées par l'attaque, selon le correspondant d'Al Jazeera, Anas al-Sharif.

"Nous parlons de la destruction totale d'un bloc résidentiel entier dans cette zone qui se trouve à proximité de l'hôpital Kamal Adwan", a rapporté Anas al-Sharif.

Il a ajouté que ces maisons abritaient de nombreuses personnes déplacées du camp de réfugiés de Jabalia et du reste du nord de Gaza, expulsées de force par les forces israéliennes au cours des dernières semaines.

"Ils [les Palestiniens déplacés] se sont dirigés vers les camps de Beit Lahia. Les avions de combat israéliens les ont suivis et se sont livrés à un grand nombre de massacres au cours des derniers jours, le dernier en date étant cette gigantesque tuerie".

Personne ne nous écoute

À Sheikh Radwan, dans la ville de Gaza, le bombardement a touché un immeuble de cinq étages appartenant à la famille al-Arouqi, le détruisant intégralement, selon les médias locaux.

Les équipes de recherches et de secours de la Défense civile ont indiqué qu'elles se battent pour retrouver les personnes piégées et disparues sous les décombres.

"Dites au monde entier qu'il n'y a plus de structures, plus de moyens, qu'il n'y a plus rien avec quoi nous pourrions travailler. Personne ne nous écoute",

a déclaré à Al Jazeera un membre de la défense civile qui tentait de sortir des décombres un cadavre décapité.

"Il y a actuellement un grand nombre de disparus, de morts et de blessés. Seul un petit nombre de victimes a été évacué, mais la majorité d'entre elles sont mortes et blessées".

Le 5 octobre, l'armée israélienne a lancé une nouvelle offensive sur le nord de Gaza, décrite par les groupes de défense des droits et les experts comme partie du plan de nettoyage ethnique des Palestiniens dans la région.

Tout a commencé après la présentation au gouvernement israélien d'une proposition controversée baptisée  "Plan des généraux", selon laquelle les zones situées au nord du couloir de Netzarim, qui coupe Gaza en deux, seraient vidées de leurs habitants afin qu'Israël puisse y établir une "zone militaire interdite".

Selon ce plan, toute personne choisissant de rester est considérée comme un agent du Hamas et prend le risque d'être tuée.

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l'Unrwa, estime qu'il reste environ 400 000 personnes dans le nord de Gaza, y compris dans la ville de Gaza.

Les zones assiégées sont soumises à un blocus dévastateur et à un black-out médiatique depuis le lancement de l'attaque, les forces israéliennes étant accusées de provoquer la famine et la malnutrition dans le cadre de leur plan de nettoyage ethnique des Palestiniens.

Les forces israéliennes ont tué plus de 2 200 personnes au cours de l'assaut en cours, expulsé des dizaines de milliers de personnes, effectué des raids dans les hôpitaux et forcé les équipes de recherche et de sauvetage à cesser leurs activités.

Au total, les forces israéliennes ont tué au moins 44 000 personnes et en ont blessé plus de 100 000 depuis le début de la  guerre contre Gaza, il y a près de 13 mois.

Au moins 17 000 enfants et 12 000 femmes figurent parmi les victimes, selon le bureau des médias du gouvernement basé à Gaza.

Ndt : Fin juin 2024, la prestigieuse revue médicale britannique, The Lancet,  a déclaré qu'il n'est pas irréaliste d'estimer que jusqu'à 186 000 décès, voire plus, pourraient être attribués au conflit actuel dans la bande de Gaza. Si l'on se base sur l'estimation de la population de la bande de Gaza en 2022 (2 375 259 habitants), cela représenterait 7 à 9 % de la population totale de la bande de Gaza.

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