"L'antisémitisme, instrumentalisé". Ou comment une lutte essentielle est détournée pour une mauvaise cause » + Exposition de photographies
Cette Journée d'étude est co-organisés par l'Institut Marcel Liebman, l'Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB), l'Association belgo-palestinienne (ABP), Bruxelles-Laïque, le Cercle du Libre Examen et Actions in the Mediterranean. Elle sera également l'occasion de proposer aux participant.es une visite commentée de l'exposition de photographies - « Palestine, de la Nakba 1948 à la Naksa 1967 à aujourd'hui », initiée par une Paix Juste au Proche-Orient » (PJPO-Ittre). La journée d'étude sera introduite, la veille, le vendredi 1er mars, par une rencontre (à l'IHECS) intitulée « L'état d'Israël contre les juifs ?«, avec le journaliste Sylvain Cypel (ancien rédacteur en chef du Monde auteur entre autres du livre « l'Etat d'Israël contre les Juifs »), Rony Brauman (médecin et ancien président de Médecin Sans Frontière) et Esther Benbassa (Historienne, directrice d'études émérite à l'École pratique des hautes études).
En ce moment, la noria des crimes contre l'humanité commis par Israël contre le peuple palestinien dépasse l'imaginable. Le capital de sympathie dont pouvait encore bénéficier l'État hébreu est en train de s'éroder, y compris dans l'opinion européenne qui lui était particulièrement favorable.
Pour restaurer son image, la riposte est particulièrement perverse : critiquer vigoureusement Israël serait la forme contemporaine de l'antisémitisme. Et l'Europe se prête à la manœuvre ! Des actions et des manifestations pacifiques sont interdites. De grandes associations de défense des droits humains, comme Amnesty International, Human Rights Watch ou la FIDH, se voient qualifiées d'antisémites, hier pour avoir documenté l'apartheid infligé au peuple palestinien, aujourd'hui pour avoir dénoncé un risque de génocide. Aux yeux des relais de la propagande israélienne, même le gouvernement belge n'échappe pas à l'opprobre tandis que l'extrême droite se frotte les mains.
Pour réfléchir autour de ces enjeux, l'Institut Marcel Liebman, l'Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB), l'Association belgo-palestinienne (ABP), Bruxelles-Laïque, le cercle du libre-examen et Actions in the Mediterranean organisent une journée d'étude, le samedi 2 mars de 9h30 à 18h.
Entrée libre pour les deux activités mais inscriptions vivement souhaitées via les liens :
- Rencontre 1er mars 2024 (18h30-20h30 à l'IHECS)
- Journée d'étude 2 mars 2024 (9h30-18h), à l'ULB !!!! date limite pour la commande de sandwichs pause de midi journée d'étude : le 28 février 12h !!!
Programme :
9h30 |Accueil et présentation générale : Pourquoi cette journée ? - Mateo Alaluf [Institut Marcel Liebman], Simone Susskind [Actions in the Mediterranean] et Inès Taraft [Cercle du Libre Examen]
10h00 |Panel 1: Antisémitisme et sionisme: adversaires ou complices ? - Nitzan Perelman [Université de Paris Cité] et Esther Benbassa [EPHE, Sorbonne]. Animation : Cécile Piret [ULB]
11h30 |Panel 2: IHRA et déclaration de Jérusalem: la querelle des définitions - Patrick Charlier [UNIA] et François Dubuisson [ULB]. Animation : Florence Delmotte [FUSL]
12h30 |Pause lunch
13h30 |Panel 3: Qui donne le ton en Europe : Allemagne, France...Belgique ? - Sonia Combe [Centre Marc Bloch, Deutsch-Französisches Forschungszentrum für Sozialwissenschaften], Henri Goldman [UPJB], Dominique Vidal [journaliste et essayiste]. Animation : Gregory Mauzé [ABP]
15h30 |Panel 4: Géopolitique, antisémitisme, islamophobie - Sadia Agsous Bienstein [ULB et Sorbonne Nouvelle Paris 3], Sylvain Cypel [journaliste, Orient XXI] et Reza Zia-Ebrahimi [King's College London]. Animation : Julien Truddaïu [Bruxelles Laïque]
17h |Synthèse et conclusions - Gilbert Achcar [University of London]
17h30 |Visite commentée de l'exposition de photographies (voir description ci-dessous) - « Palestine, de la Nakba 1948 à la Naksa 1967 à aujourd'hui »* (en accès libre au bâtiment H, du 21 février au 11 mars).
Cette Journée d'étude fait suite à la rencontre "L'État d'Israël contre les Juifs" le vendredi 1er mars à l'IHECS (voir institut-liebman.be)
*Cette exposition donne les repères historiques nécessaires, propose des cartes explicatives, et aborde 6 thématiques : la NAKBA et l'expulsion de plus de 750.000 Palestiniens ; la NAKSA et la seconde expulsion massive de 300.000 Palestiniens ; l'occupation militaire israélienne et les colonies juives illégales en Cisjordanie ; la bande de GAZA sous blocus israélien depuis 2007 et actuellement victime d'une guerre de destruction massive par Israël ; la résistance des Palestiniens et leurs soutiens internationaux.
Lieu : Université libre de Bruxelles, auditoire Ferrer (H.2215), bâtiment H, avenue Paul Héger, 1050 Ixelles. Voir plan du campus ulb.be
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Post-Scriptum
Commentaire du physicien et essayiste Jean Bricmont:
Nième conférence de lutte contre l'antisémitisme et l'instrumentalisation de cette lutte par Israël.
Comme je les connais depuis des années et que je suis victime de cette "lutte", je sais qu'ils ne donneront jamais de définition de l'antisémitisme.
-Peut-on (sans être accusé d'antisémitisme)
- Critiquer ou se moquer de la religion juive (comme on le fait pour le catholicisme ou l'Islam)? critiquer ou se moquer des sentiments identitaires juifs (comme on le fait pour les sentiments identitaires français)?
- Défendre la liberté d'expression pour tous, y compris sur ce qui s'est passé pendant la 2e guerre mondiale?
- Défendre la thèse de Mearsheimer et Walt sur le rôle essentiel du lobby dans la politique américaine au Proche Orient?
- Critiquer le racisme intrinsèque à la notion de peuple élu?
Désolé, mais si on me dit, ce qu'on fait sans arrêt, que l'antisémitisme est un délit pas une opinion, alors il faudrait au moins définir de quoi il s'agit.
En plus que veut dire 'lutter" ? Débattre des questions ci-dessus? Moi je veux bien mais eux ne le veulent jamais.
Cette "lutte" consiste en fait à des campagnes de calomnie, à des interdictions de parler, à des annulations de conférence etc. et c'est bien à cela que j'objecte.