par SEPH
La ville d'Alep avait été libérée en 2016 lors d'une opération conjointe des forces syriennes et russes, mais des groupes djihadistes s'étaient repliés dans la périphérie et les villages voisins qu'ils utilisaient comme base pour frapper les habitants d'Alep.
Le 16 février 2020, l'armée syrienne a repris le contrôle des 28 poches qui étaient contrôlées par les terroristes HTC (Hayat Tahrir al-Cham qui est une ancienne branche syrienne d'al-Qaïda) à l'ouest et au nord d'Alep. Ainsi, cette ville et sa banlieue sont entièrement libres permettant la réouverture de son aéroport.
I - Bref rappel historique
C'est en mars-avril 2011 qu'a commencé l'invasion de la Syrie par des groupes terroristes. En effet, dans la ville de Deraa au sud ouest du pays, les terroristes avaient introduit, à l'insu de son vieil imam presque aveugle, des armes dans la mosquée principale de la ville. Après avoir bien « chauffé » les fidèles, ils les appelèrent à descendre dans la rue. Des snipers qui étaient postés ont tiré à la fois sur la police et sur les manifestants. C'est ainsi que cette étincelle mis le feu à toute la plaine.
Ensuite les terroristes ont envahi la Syrie depuis la Jordanie au sud et la Turquie au nord. C'est environ 250 000 à 300 000 djihadistes qui se sont emparés de quartiers entiers dans les grandes villes : la Goutha dans la banlieue de Damas, Alep est, Deraa, Hama, Homs, Raqua, Der ez- Zor.
Ces terroristes sont venus d'environ 88 pays. Ils ont été financés par les monarchies du Golf (Arabie Saoudite, Qatar, EAU,..) et armé par l'Otan et Israël. En fait, ce sont des mercenaires pour déstabiliser et détruire la Syrie. La Syrie a du pétrole mais surtout d'énorme réserves de gaz, ceci expliquant largement cela.
Les terroristes ont chassé les gens de leurs maisons ou de leurs appartement, ils ont commis d'innombrables d'exactions : ils ont tué ceux qui leur résistaient, violé, enrôlé de force et multiplié des mariages forcés,.....
La situation était catastrophique en juin 2015, le gouvernement syrien a donc fait appel à la Russie,
au Hezbollah libanais et à des conseillers iraniens pour l'aider à combattre les terroristes de Daesh et d'Al-Qaïda.
Le Hezbollah, craignant que le Liban soit à son tour déstabilisé par le terrorisme, a préféré anticiper et le combattre sur le sol syrien. Il a été très efficace, dans une région très montagneuse, il a anéanti Al-Qaïda tout le long de la frontière entre le Liban et la Syrie.
Aujourd'hui la situation est complètement renversée. Daesh a été vaincu, il ne reste que quelques groupes éparpillés dans le désert syrien à l'est de Palmyre.
Al-Qaïda aussi a été chassé pratiquement de partout : de la province de Deraa au sud ouest - des banlieues des grandes villes : Damas (La Goutha), Homs, Hama - des quartiers est d'Alep -......(voir ci-dessous la situation au 20 février 2020)
A l'Ouest de la Syrie, il ne reste plus que la province d'Idlib occupée par Al-Qaïda qui est soutenu par la Turquie.
A l'est, il reste l'occupation US de la base militaire d'Al-Tanf et des puits de pétrole situés entre l'Euphrate et la frontière avec l'Irak qui sont spoliés par l'armée américaine et ses alliés kurdes associés à des anciens membres de Daesh.
II - La situation dans la province d'IDLIB
Dans cette province ont été regroupé les terroristes qui se sont rendus à l'armée syrienne. En effet, lors des différentes libérations des zones occupées par les terroristes, l'armée syrienne offert aux djihadistes de se rendre. Dans ce cas, ils abandonnaient leurs armes lourdes et étaient transportés en car dans la province d'Idlib. Le gouvernement syrien ne voulait surtout pas d'être accusé de génocide des terroristes ce qui en auraient fait des martyrs. Déjà en Occident ces enfants de cœur sont pudiquement appelés des rebelles qui se battent pour la liberté !!!!
Il ne restait donc plus que cette province à libérer des terroristes. La libération était d'autant plus urgente que les habitants d'Alep, d'Hama et autres villes recevaient quotidiennement des roquettes qui tiraient sur les civils.
Au début de cette année, l'armée syrienne a lancé une grande offensive qui lui a permis de reconquérir plus de 40 % du territoire occupé en un mois et demi.
LA REACTION TURQUE :
Le 19 février 2020, le président turc Recep Tayiip Erdogan a prétendu : « la Turquie va prendre en main l'affaire d'Idlib et l'opération militaire dans le nord-ouest de la Syrie n'est qu'une « question de temps » »
Or la Turquie qui a toujours eu des visées territoriales sur le nord de la Syrie n'était pas satisfaite de la tournure des événements qui voyaient ses protégés reculer puis partir en débandade.
C'en était trop pour Erdogan qui ne laisserait pas la région aux mains du « régime Assad et de ses partisans ». Il a rappelé qu'il ne restait que quelques jours avant la fin du mois de février, délai donné par Ankara aux forces syriennes pour arrêter les opérations contre les groupes armés à Idlib.
Si les Syriens ne se retirent pas, la Turquie a promis d'attaquer et de repousser l'armée syrienne de ces zones. Ah bon !!!!
Pour ce faire, l'armée turque a envahi la zone encore tenue par les terroristes, amenant une centaine de tanks, des véhicules blindés, des pièces d'artillerie, des systèmes lance-roquettes multiples et des missiles sol-air pour abattre les avions ou les hélicoptères.
Depuis le 2 février 2020, la Turquie a déployé 2 315 camions et véhicules militaires ainsi que 7 000 soldats. Pendant ce temps, la Turquie a positionné environ 30 000 soldats le long de la frontière syrienne. Les troupes de l'armée turque sont renforcées par un nombre remarquable de forces spéciales.
De plus, l'armée turque a érigé, à l'intérieur de cette zone, des postes qui sont de véritables positions militaires avec des chars de combat, des obusiers, des mortiers et des structures fortifiées.
Quant aux groupes terroristes qui participent déjà activement à la lutte contre l'armée syrienne, ils ne dépassent pas 10 000 à 20 000 hommes. Mais ils sont très bien équipés par la Turquie et utilisent le matériel militaire amené par les turcs : tanks, missiles,...De fait ils servent de chair à canon pour les turcs.
LA RESISTANCE SYRIENNE :
L'armée syrienne a repoussé une importante offensive lancée le jeudi 20 février 2020 par les groupes terroristes soutenus par la Turquie, à l'est de la province d'Idleb.
Ainsi selon Al-Ikhbariya,chaîne arabe d'actualités basée à Riyad : « Plus de 250 terroristes et que plusieurs soldats turcs ont été abattus autour d'al-Neyrab lors d'une contre-attaque de l'armée syrienne »
Visiblement les turcs tentent de falsifier la réalité du terrain afin de camoufler leurs échecs. Ils crient que des millions de personnes sont sur les routes alors que cette province n'a jamais compté plus de un million et demi d'habitants, sachant que beaucoup sont partis à l'arrivée des terroristes, tout ceci est de la propagande pour que les USA interviennent.
D'ailleurs la Russie a démenti les informations turques selon lesquelles des centaines de milliers de syriens ont fui la province d'Idleb en direction de la Turquie.
« Il n'y a aucune photographie ni vidéo qui puisse le confirmer, ni aucune preuve qui soutient l'information sur le départ de près d'un million de personnes des zones de désescalade à Idleb, en direction de la frontière syrienne avec la Turquie », a affirmé le chef du centre russe de réconciliation en Syrie, Oleg Jouravlev.
Il a aussi appelé la Turquie à garantir l'évacuation des habitants syriens de la province d'Idleb vers les zones contrôlées par le gouvernement syrien en empruntant les couloirs humanitaires qui ont été installés à cette fin.
III - LES EVENTUALITES DANS LES PROCHAINES SEMAINES
La Turquie semble ne pas en rester là et aller encore plus en avant dans l'erreur.
En effet, ell aurait demandé aux États-Unis d'effectuer des patrouilles aériennes dans son espace aérien limitrophe de la province syrienne d'Idlib pour démontrer leur soutien aux opérations militaires en cours contre les forces syriennes. Cette demande aurait été faite lors de la récente visite de l'envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, James Jeffrey à Ankara qui a exprimé publiquement un FERME SOUTIEN à son allié de l'OTAN.
De plus, lors d'un entretien téléphonique, le président turc aurait également fait pression sur Donald Trump, exigeant qu'il lui apporte un soutien militaire. Mais pour l'instant, la partie US n'a fait aucun commentaire en la matière, d'aucun estimant que Washington rejetterait la demande turque afin d'éviter une confrontation directe avec Moscou.
Or la Russie et la Syrie ont hermétiquement fermé le ciel d'Idlib aux avions de chasse turcs et otaniens pour les empêcher de protéger leurs mercenaires, En réaction, les États-Unis auraient demandé à la Turquie d'abattre par Patriot (missiles anti-avions US) interposé, les chasseurs russes.
Mais Erdogan souhaite une aide américaine directe car il craint que tôt ou tard la Syrie et la Russie commencent simplement à abattre ses avions de combat dans l'espace aérien syrien.
Toujours est-il que l'Amérique ferait attendre la Turquie.
Dans ces conditions, c'est à Erdogan de décider lui-même s'il veut perdre une partie de ses forces aériennes en Syrie ou recourir à un retrait honteux de ses troupes de Syrie. C'est aussi simple que cela.
Je pense que Erdogan bluffe pour plusieurs raisons :
- la situation économique de la Turquie n'est pas brillante, faire une guerre ouverte à la Syrie et surtout à son allié russe est déraisonnable voir suicidaire.
- sa situation politique est instable, il a perdu les dernières élections et son parti l'AKP est en perte de vitesse.
Tout ceci, ne plaide pas pour aller vers une confrontation qui risque d'être non maîtrisable et très aventureuse pouvant tourner au désastre.
CONCLUSION
Alors que l'armée syrienne a reconquis Alep et toute sa banlieue, une normalisation de la vie est actuellement à l'œuvre en Syrie. Toutefois, l'ampleur des dégâts est telle que la reconstruction du pays pourrait durer plusieurs décennies.
Le 19 février 2020, l'aéroport d'Alep a été remis en service depuis presque 9 ans de conflit. D'apparence anodine, cette réouverture de l'aéroport et la récente reconquête de l'autoroute M5, vitale car elle relie Damas à Alep, représentent une victoire stratégique mais aussi commerciale et économique pour la Syrie.
Le gouvernement syrien est aujourd'hui bien engagé dans la reconstruction, d'autant plus que les réfugiés rentre au pays en provenance de Jordanie et du Liban.
Pour cela deux choses :
- il est nécessaire que l'État syrien récupère ses puits de pétrole qui sont aux mains des États-Unis de l'autre côté de l'Euphrate près de la frontière irakienne.
- Que les États-Unis lèvent l'ignoble blocus économique qu'ils imposent à la Syrie. Car la Syrie, privée de 80 % de ses puits de pétrole, ne peut pas importer du pétrole de l'extérieur. Un comble !!
La Syrie a beaucoup souffert et Bachar Al-Assad a su très bien résister au terrorisme qui ronge notre époque comme un cancer. Ce pays multiculturel-multiconfessionnel très attachant, berceau de notre civilisation, mérite de revivre en paix. Honte a ceux qui ont voulu lâchement le détruire par mercenaires interposés.
Non la guerre n'est malheureusement pas finie. Il va falloir finir de chasser les turcs et les GI's qui spolient ce pays. Le peuple syrien et son gouvernement en ont la très ferme intention.
Les syriens sont bien à l'image exemplaire du Général Qassem Soleimani. Ce combattant lâchement assassiné par les US était la Résistance même pour l'expulsion du colonialisme américain de tout le Proche Orient
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ANNEXE : les grandes réalisations d'Al-Qaïda
Une base souterraine des terroristes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (anciennement Al-Qaïda) a été découverte à 20 kilomètres au nord d'Alep, en Syrie, dans une zone récemment libérée de l'emprise des radicaux, rapporte un correspondant de Sputnik sur place.
Il s'agit d'une véritable cité souterraine creusée dans la roche par les djihadistes, avec une large entrée qui peut laisser passer un camion. Les couloirs ont sans doute été creusés à l'aide de matériel spécial, apparemment des boucliers utilisés normalement pour construire un métro.
Les travaux auraient été réalisés il y a quatre ou cinq ans, a expliqué aux journalistes le colonel syrien Rami Mauvas. Ils avaient tout ce qu'il faut: l'électricité, l'eau courante, des canalisations et même Internet.
À l'intérieur, se trouvent des rues et des ruelles, des casernes, des salles de bain, des toilettes. Les murs sont renforcés par des briques, parfois même recouverts de faïences murales.
L'état-major des terroristes
Abou Mohammed al-Joulani, le fondateur du Front al-Nosra et de Hayat Tahrir al-Cham, a enregistré ses allocutions dans une des pièces de cette cité. Son état-major se trouvait également ici, ainsi qu'un dépôt de munitions. Des mines, des obus et des cartouches de différents calibres y sont encore entreposés. À en juger par les inscriptions sur les caisses, ils étaient de fabrication étrangère.
Le régime de cessez-le-feu établi dans la zone de désescalade d'Idlib continue d'être violé par des formations armées illégales, selon le chef du Centre russe de réconciliation des parties en conflit en Syrie Oleg Jouravlev.