L'Association Avocats pour la Justice au Proche-Orient
Communiqué de presse de l'Association Avocats pour la Justice au Proche-Orient (AJPO).
Au cours de la nuit du 1er au 2 octobre 2025 les navires et embarcations plus légères constituant la
Flottille ont été violemment attaqués, dans les eaux internationales, par l'armée israélienne, notamment
au moyen de canons à eau déstabilisant dangereusement les embarcations les plus légères. Les bateaux
de la flottille ont été arraisonnés et les passagers ont été kidnappés pour être emmenés sur le territoire
israélien, lequel n'a jamais été leur destination.
L'Association Avocats pour la Justice au Proche-Orient (AJPO), ne peut que condamner ce nouvel
acte illégal de violence qui s'ajoute à la multitude des crimes de guerre et crimes contre l'humanité déjà
commis par l'armée israélienne.
En effet, cette attaque caractérise une nouvelle violation du droit international humanitaire et du droit
de la mer.
Dès lors, nous ne pouvons que déplorer la réponse du gouvernement français.
La France se devait d'accompagner militairement les bateaux de la flottille et non se contenter de
« suivre de près le parcours de la flottille », afin de les protéger de tout acte de piraterie, puisque ce
crime était annoncé par les autorités israéliennes avant même sa commission.
En tant que juristes, nous ne pouvons que protester à la lecture de l'annonce faite sur le site du Ministère
de l'Europe et des affaires étrangères selon laquelle « l'Ambassade et le Consulat de France à Tel Aviv
est (sic) en contact constant avec les autorités israéliennes compétentes afin de solliciter (sic) dès
l'arrivée de nos compatriotes sur le sol israélien, l'exercice de la protection consulaire et permettre
leur libération et leur retour en France dans les meilleurs délais. »
Comment admettre ces échanges qui ont précédé le déplacement illégal de nos compatriotes et qui
caractérisent l'acceptation par l'exécutif français, de l'enlèvement dans les eaux internationales, de
citoyens français, par une puissance étrangère.
Cette acceptation crée un précédent, qui autorise n'importe quel Etat à kidnapper nos
compatriotes partout où il se trouvent !
Comment admettre que l'exécutif français qui se présente comme soucieux de la sécurité de ses
compatriotes puisse se contenter de « solliciter » la possibilité qu'ils bénéficient d'une assistance, ainsi
la libération de ceux-ci et non d'exiger une libération immédiate et sans condition.
Comment peut-on admettre le transfert illégal de français dans un état sur le sol duquel ils ne se
trouvaient pas et qui n'était pas leur destination.
Nous rappelons que, par le passé et malgré ces enlèvements, les autorités israéliennes ont eu
l'audace d'exiger de français kidnappés dans des conditions similaires qu'ils signent,
préalablement à leur libération, des documents par lesquels ils reconnaissaient être illégalement
entrés en Israël.
Nous demandons aux autorités françaises de s'opposer à ces manœuvres visant à obtenir sous contrainte
la signature de déclarations mensongères.
À la lumière de ces considérations, nous exhortons, une fois de plus, les autorités françaises à
prendre les mesures suivantes :
- Envoyer immédiatement des navires français pour protéger les bateaux non encore
- attaqués ;
- Exiger la libération immédiate et sans condition des citoyens français kidnappés par Israël
- et prendre des sanctions appropriées au regard de la gravité du crime commis, lesquelles
- sanctions ne sauraient se limiter au rappel de l'Ambassadeur ;
- Agir immédiatement afin que l'Europe s'engage dans des livraisons d'aide humanitaire
- par voies maritimes, directement à Gaza, nonobstant le blocus illégal organisé par le
- gouvernement israélien.