Comme d'habitude, après la décision de la cour d'appel de Paris dans l'affaire qui opposait Brigitte Macron et son frère Jean-Michel à Natacha Rey et Amandine Roy, on assiste à des commentaires et des manipulations qui se nourrissent de la faible culture juridique et judiciaire de notre pays.
Natacha Rey et Amandine Roy étaient poursuivies en diffamation à la requête de Brigitte Macron et de Jean-Michel Trogneux. C'est une affaire « entre parties » en application de la loi sur la presse, et le parquet n'est pas le déclencheur des poursuites, il donne simplement son avis au cours de la procédure. Curieusement les plaignants avaient pointé plusieurs éléments des diverses déclarations de Mesdames Rey et Roy, mais pas l'imputation selon laquelle Brigitte Macron était un homme. La procédure ne portait que sur des imputations périphériques. Sur un point particulier, imputation de détournement de mineur, la diffamation (bénigne) était constituée et le tribunal correctionnel avait condamné Natacha Rey et Amandine Roy à une minuscule peine de principe de 500 € d'amende avec sursis. Immédiatement tous les fact checkers macronistes habituels s'étaient précipités en présentant la nouvelle de la façon suivante : « accusations transphobes contre Brigitte Macron, les auteurs condamnés pour diffamation ». Présentation calculée permettant de véhiculer un mensonge. Celui que la justice les avait condamnés pour l'accusation portant sur le genre de Brigitte Macron. On trouvait toute la petite bande habituelle des bénéficiaires de l'argent du fonds Marianne (il faut bien qu'il serve à quelque chose) et quelques commentateurs « juridiques » peu regardant sur les méthodes (coucou Me Eolas). Toute la presse système s'était précipitée pour reprendre le « mensonge » à son compte.
La cour d'appel de Paris vient à nouveau de constater que cette diffamation périphérique par rapport au problème principal était constituée. Mais cette fois-ci, compte tenu du caractère bénin de l'imputation, plutôt que de prononcer une condamnation dérisoire, les magistrats ont utilisé « l'excuse de bonne foi » pour prononcer une relaxe.
Catastrophe ! Le piège se referme sur les menteurs de première instance. Lire leurs réactions sur les réseaux est une gourmandise (coucou Reichstadt). Coincés par leur manipulation initiale, ils ont du mal à nous expliquer que la relaxe ne consacre pas judiciairement le fait que Brigitte Macron soit un homme ! Alors que c'est la réalité, la décision ne faisant rien de tel.
Alors pour la clarté (et pas pour les sortir de la merde) on va le faire à leur place. Non le jugement de première instance n'avait pas condamné Natacha Rey et Amandine Roy pour avoir prétendu que Brigitte Macron était un homme. Et par conséquent l'arrêt de la Cour d'appel qui les relaxe, ne porte pas sur le genre de l'épouse du Président de la République.
Donc, concernant toute la polémique (mondiale) autour de Brigitte Macron, on n'est pas plus avancé. Et l'utilisation de la décision de la Cour après celle du Tribunal au profit de telle ou telle thèse est inepte.
En revanche, l'emploi par la Cour d'appel de Paris de « l'excuse de bonne foi » n'est pas inintéressante. Une simple confirmation du jugement initial et de sa peine symbolique aurait été tout aussi judiciairement justifiable. Mais, lorsque comme moi on a mauvais esprit, on peut analyser cette relaxe comme une mauvaise manière des magistrats à Emmanuel Macron.
Histoire de lui gâcher ses ridicules agapes royales en Grande-Bretagne ?