Par Naram Sargon
Nous avons tous lu l’article de l’auteur Recep Tayyip Erdogan publié par le New York Times. Comme d’habitude, je ne veux pas rater un article écrit par Erdogan, parce que je considère que tous les propos ou écrits de cet homme sont une campagne pour exécuter la vérité par l’épée du mensonge et des massacres massifs à la machette pour tuer tous les témoins et preuves qui font le tour du monde, témoignant des crimes de cet homme, de sa violence et de son immoralité. Tous les événements du printemps arabe portent ses empreintes. Il est dans chaque balle et son nom est gravé sur chaque obus. Son visage hideux est peint sur les canons de l’enfer et les obus de mortier. Car si l’Occident et le Mossad ont été ses dessinateurs, concepteurs et designers, le printemps arabe a été exécuté par les Frères musulmans et leurs dérivés wahhabites sous la houlette du néo-ottomanisme, dont Erdogan fut le premier sultan. Il est le directeur exécutif du grand projet terroriste.
Qui lit l’article de Erdogan doit sans doute entendre son rire derrière les portes. Cet article est digne de faire partie de la collection des manuels apprenant aux illettrés et aux minables comment écrire des lettres d’amour. Ils recopient des expressions qui ne leur appartiennent pas comme (je t’écris ma chérie alors que je vois ton image dans la beauté de la mer et j’entends ta voix dans le murmure des ruisseaux)… Bien sûr, l’homme écrit dans une chambre d’un quartier pauvre où il n’y a mer ni ruisseau, mais des trottoirs remplis de pauvres porches et de trous négligés par la municipalité, où l’on n’entend pas le murmure de l’eau, mais le gargouillis des narguilés mêlé aux voix des marchands ambulants et de la foule. La lettre d’Erdogan ressemble aux fascicules du genre « Comment écrire une lettre pour postuler à un emploi et comment rédiger un CV ». Qui lit l’article découvre que Erdogan présente son CV au lecteur américain Il se présente comme celui qui a vaincu Isis et que, sans lui, ISIS aurait atteint l’Afrique du Nord. Mais nous savons que cet amateur de l’héroïsme est celui qui vendait et achetait le pétrole qu’ISIS transportait par citernes dans des convois à perte de vue à travers le désert, jusqu’à ce qu’ils soient déchiquetés par les Sukhoi russes et détruits jusqu’au point de passage de la frontière turque. Il ne nous dit pas comment les convois d’armes et les terroristes sont arrivés de Turquie jusqu’à ISIS. Chaque membre d’ISIS avait un tampon d’entrée turc sur son passeport et touchait son salaire via des banques turques. De plus, Erdogan se présente comme un ange dans la ville syrienne d’Al-Bab. C’est lui qui y a restauré les services, les emplois, la sécurité et la stabilité, mais il ne nous dit pas pourquoi ses services de renseignements avaient envoyé les tueurs et les criminels envahir la ville d’Al-Bab, dont l’horreur a culminé dans la fameuse scène où les ouvriers et les employés de la poste étaient jetés du haut des immeubles. Pourquoi tous ceux qui ont tué les postiers et les ont jeté des hauteurs, sans autre forme de procès, vivent-ils en Turquie ? La réponse est que ceux qui lui ont ouvert les portes d’Al-Bab sont les assassins des postiers … Ses propres gangs …
Erdogan veut présenter une politique où il est le centre du monde, si bien que toutes les parties sont à distance égale par rapport à lui. Ce qui est impossible, pour la simple raison que Erdogan a écarté la Turquie de cette position et l’a mise en confrontation avec tout le monde. Même les Américains, qui ont facilité son accès au pouvoir en faisant pression sur les militaires pour que les islamistes se présentent aux élections, peuvent s’entendre avec lui sur tout sauf sur l’affaire kurde. La question kurde est le bâton américain qui menace plusieurs pays de la région et l’Amérique ne voit les Kurdes que comme un bâton et non comme un État. Jusqu’à présent, les Américains n’ont pas l’intention de fonder un État kurde, mais ils n’ont aucune objection à combattre leurs adversaires par les Kurdes. Ils sont le bâton contre l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie. Et bien que les Turcs comprennent cette tactique américaine, ils ne peuvent se permettre, ne serait-ce qu’un instant, laisser cette aventure les encercler sans que les Kurdes ne soient pieds et poings enchaînés. Du point de vue des nationalistes touraniens turcs, y compris Erdogan avec sa connotation islamiste, le mieux est de les éliminer même si la méthode arménienne est la solution finale, comme le suggèrent les déclarations racistes, fascistes et fanatiques des militaires turcs … Parce qu’en vérité, le Kurdistan est en Turquie et le Kurdistan est la dernière ethnie nationaliste qui sera amputée du vieux corps seldjoukide, après la perte de l’élément arabe durant la Première Guerre mondiale. La Terreur habite toujours le cœur de la Turquie qui a peur que le scénario de Lawrence d’Arabie se répète et qu’un Lawrence du Kurdistan apparaisse à un certain moment et qu’il découpe un morceau de la Turquie pour nourrir les Kurdes.
Le problème de Erdogan est qu’il a conçu un projet aussi stupide que tous les projets coloniaux ratés qui ne prennent pas en compte l’histoire et la géographie. Il a pensé que l’affaiblissement de l’État en Syrie et en Irak était la première étape qui ferait tomber toute la région dans le chapeau turc, et que le parapluie islamique absorberait tous les fragments. Mais le plus stupide des idiots aurait dû savoir que briser les pays et les régions c’est comme casser du verre dont les débris tranchants ne sont pas faciles à absorber … Que les forces du chaos, échappant à toute discipline, se fraieraient un chemin pour s’installer. C’est précisément ce que veut l’Occident : détruire l’État national pour libérer les forces du chaos qui s’entredéchirent et rongent toutes les composantes de l’Orient. Il était naturel que ces nouvelles forces se coalisent pour former de nouveaux blocs partagés entre les puissances régionales ou les puissances coloniales internationales … Des forces ethniques, des forces sectaires et des forces religieuses illimitées … Il était normal que les forces kurdes soient les plus grands bénéficiaires parce que leur projet séparatiste est ancien et enraciné.
L’État syrien a eu la sagesse de laisser les Kurdes tranquilles et de ne pas s’en soucier, parce que l’ennemi le plus proche était plus dangereux et se trouvait aux portes de la capitale et était à Alep, au milieu du pays et aux abords du Golan. La thèse de l’Etat était que la conduite des Kurdes les ferait succomber à la tentation de la force et la tentation de la sécession, ce qui en soi provoquerait la terreur et la panique en Turquie, qui réaliserait que la seule solution est que l’Etat syrien revienne dans les zones kurdes de quelque manière que ce soit. Erdogan a tenté de jouer un sale jeu en posant des conditions pour accepter le déploiement de l’armée syrienne à l’Est, transformant l’Etat national syrien et son armée en police contre la communauté kurde et en garde-frontière pour la Turquie. Lors de ses rencontres avec les Russes, il déclarait qu’Israël utilisait les Arabes et les armées arabes en Égypte et en Jordanie comme gardes-frontières et comme policiers contre les insurgés palestiniens dans leur terreau populaire voisin.
La situation est similaire à celle de la Turquie qui craint le terrorisme kurde et n’acceptera le retour de l’État syrien qu’en tant que force répressive policière traquant les Kurdes conformément à un nouvel accord de sécurité semblable à celui d’Adana. Nous savons que celui qui a violé l’accord de sécurité d’Adana est Erdogan lui-même. C’est pour cette raison que, même si quelqu’un accepte un accord de sécurité avec une telle personne sans foi ni loi, l’État national refusera que la relation avec l’une de ses composantes se transforme en une relation entre police et traqués ou que son armée devienne un garde-frontières au service des frontières d’un autre État. La réponse syrienne a été que l’armée syrienne n’occupe pas son propre territoire et n’est pas une légion sous les ordres d’Istanbul, et que ce sont les Kurdes syriens qui doivent être les gardes-frontières syriens contre les visées turques. Le jeu d’Erdogan n’a certainement pas été couronné de succès et le temps joue contre lui. Il a donc décidé que son ambition doit se limiter à ce que la région orientale redevienne telle qu’elle était avant 2011.
Erdogan souhaiterait profiter de la science du clonage et se dupliquer en deux ou plusieurs Erdogan … Un pour Poutine et un pour Trump … Un pour les Frères musulmans et un autre pour l’Arabie saoudite, un pour l’Union européenne et un autre pour les Turcs. Et bien sûr une dernière copie pour Emine (l’épouse d’Erdogan – NdT) … Il pourrait ainsi tromper tout le monde et manipuler tout le monde. Mais au bout du compte, il ne pourra satisfaire tout le monde et devra choisir…
Faire face à la vérité est pour très bientôt. Erdogan ne bénéficiera pas de sa multiplicité ni de ses versions clonées par la technologie de la brebis Dolly. Il faudra qu’il soit un Erdogan et qu’il se débarrasse des autres clones car il ne peut être à mille facettes. Le véritable Erdogan est l’employé de l’OTAN, d’autant plus qu’il n’a pas manqué de mentionner dans son article qu’il était le deuxième membre le plus important de l’OTAN dont il a assuré la protection des frontières. Mais Poutine et ses alliés syriens ne voient pas ce que voit Bolton, l’émissaire de l’OTAN, et Erdogan devra choisir…. Il n’y a pas de milieu entre le paradis de Poutine et l’enfer de Bolton … En conséquence, la seule copie qui ne dérange pas Erdogan est celle qu’il destine à Emine … Nous lui recommandons de passer du temps avec Emine pour s’éviter les maux de tête et les choix du paradis ou de l’enfer … Et puis, pour une personne qui n’aime pas qu’on s’oppose à ses décisions et à ses ambitions, il vaut mieux passer du temps avec Emine. Mais même Emine, Erdogan finira par la perdre, car à force de s’habituer au clonage et vivre dans l’ombre de ses clones, il finira par perdre son caractère originel.
Article en arabe :
En 2017, à l’occasion de la fête des mères, Asma Assad est allée à la rencontre des mères des martyrs et leur a parlé d’Alep libérée. Pendant une minute, elle a parlé de Erdogan en des termes peu élogieux :
traduit par Rania Tahar