© Ludovic Marin Source: AFP
Président de l'Assemblée nationale, ministre de la Justice, porte-parole du gouvernement : l'exécutif exhorte à ne pas aller manifester ce 15 décembre pour l'acte V de la mobilisation des Gilets jaunes. Le syndicat CFDT leur a emboîté le pas.
Le gouvernement n'a «à ce stade pas décidé d'interdire les manifestations» des Gilets jaunes qui devraient se tenir ce 15 décembre, mais les appelle à être «raisonnables» après l'attentat de Strasbourg et à «ne pas manifester», a fait savoir ce 13 décembre son porte-parole Benjamin Griveaux.
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Maintenant que leur colère s'est «exprimée», «a été entendue» par le gouvernement, et qu'il y a «répondu», «ce que nous vous demandons, en responsabilité, c'est d'être raisonnables samedi et de ne pas aller manifester», a-t-il poursuivi.
Si une organisation syndicale était responsable d'autant de violences dans un mouvement qu'elle a déclenché, on la mettrait au ban pour au moins une vingtaine d'années
«Il n'est pas raisonnable de manifester», a insisté le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, car «nos forces de l'ordre et de sécurité ont été mises à contribution énormément ces dernières semaines». «Il faut maintenant que le mouvement s'arrête», a embrayé dans la foulée Richard Ferrand, le président LREM de l'Assemblée nationale.
«Ce n'est pas à nous de de dire si un mouvement doit cesser ou pas», avait pourtant expliqué Benjamin Griveaux la veille
Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a également jugé le même jour qu'il serait «de bon ton» que les Gilets jaunes ne manifestent pas le 15 décembre «pour ne pas surcharger la barque des policiers» après l'attentat de Strasbourg.
«Si une organisation syndicale était responsable d'autant de violences dans un mouvement qu'elle a déclenché, on la mettrait au ban pour au moins une vingtaine d'années», a-t-il encore jugé, estimant le mouvement des Gilets jaunes était récupéré par «l'extrême droite».
Nicole Belloubet, ministre de la Justice, avait quant à elle estimé la veille que «le mouvement [devait] cesser», compte tenu de l'«événement dramatique» de Strasbourg et des «réponses apportées par le président de la République» aux revendications des Gilets jaunes. Pourtant, le même jour, Benjamin Griveaux avait alors rappelé : «Ce n'est pas à nous de de dire si un mouvement doit cesser ou pas», tout en estimant, en même temps, que l'exécutif avait «mis sur la table de quoi permettre l'ouverture d'un dialogue».
Par ailleurs, la préfecture de police avait annoncé le même jour que les forces de l'ordre reconduiraient le même dispositif le 15 décembre que celui mis en place le samedi précédent.
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