28/06/2019 tlaxcala-int.org  16min #158413

Le pari fasciste du grand capital

 Manuel Raposo

Les contacts étroits entre les partis de l'extrême-droite européenne, la réunion qui s'est tenue à Milan pour former un bloc politique, leur concertation dans l'optique des élections pour le Parlement Européen - sans oublier les « conseils » de l'agent fasciste usaméricain Steve Bannon - sont des faits qui révèlent le projet de ces forces de créer une structure internationale qui les rassemble. Ceci les situe bien au-delà des programmes nationalistes qu'elles prêchent, aussi bien que de l'anti-européisme qu'elles professent. Aussi est-il important pour la gauche de bien savoir contre quoi elle doit lutter.

Le piège de la « Nation »

Le « nationalisme », dans le sens de retour à la Nation, grâce auquel ces forces se sont développées, se révèle peu à peu comme un miroir aux alouettes. C'est seulement l'argument utile pour capter des soutiens dans chaque pays, en exploitant l'idée naïve selon laquelle chaque peuple s'entend mieux avec « ses » dirigeants, avec « ses » classes dominantes, et qu'il pourra ainsi mieux décider de ses destins politiques. Ce fut là un des arguments forts du Brexit, tout comme dans le reste de l'Europe.

L'antieuropéisme qu'elles professent, au sens de renoncement à l'Union Européenne, se révèle également comme un masque sous lequel elles essaient de capter, dans chaque pays, le mécontentement populaire à l'égard de la marche de l'UE : la politique d'austérité, la dégradation et la perte de substance des institutions démocratiques, la concentration du pouvoir entre les mains d'une bureaucratie hautement centralisée, la « distance » entre électeurs et élus, etc., leur fournissent de bons arguments.

La concurrence entre bourgeoisies nationales, chacune d'elles luttant pour une position privilégiée sur le plan européen, alimente la concurrence des forces d'extrême-droite. Mais cela n'empêche pas qu'il existe entre elles une coopération effective autour d'un projet : devenir conjointement hégémoniques dans l'UE. Pour paraphraser une formule célèbre, le mouvement que l'extrême-droite venue de diverses directions incarne est nationaliste dans la forme, mais internationaliste dans le contenu et les objectifs.

Il n'y aura rien d'étonnant à ce que les haines exprimées contre l'UE - qui, dans leur expression primaire, sembleraient mener à une séparation des nations, chacune pour soi - se transforment finalement (du moins dans les pays continentaux) en un pro-européisme de caractère fasciste, étant donné que, comme l'a laissé entendre l'Italien Salvini, « nous pouvons dorénavant aspirer à diriger l'Europe à notre manière ». C'est ce qu'il veut dire lorsqu'il parle de « restructurer le pouvoir des États-membres au sein de l'UE ».

En somme, l'impérialisme « démocratique » de l'UE tend ainsi à se transformer en un impérialisme antidémocratique fasciste, sous l'action des éclaireurs de l'extrême-droite, et en comptant sur l'adhésion progressive de la droite traditionnelle à des points clés de son idéologie et de son programme politique.

Un plan global

Pourquoi « fascistes » et pas seulement « populistes », comme les forces bourgeoises de la droite traditionnelle les désignent avec indulgence ?

À vrai dire, ce n'est pas le fascisme ou le nazisme de Mussolini ou Hitler qui rentrent en scène avec leur folklore d'antan. Les nouvelles forces de l'extrême-droite, qui rassemblent des soutiens de masse considérables, ne se présentent pas le bras tendu ni en chemise brune. Leur maturation politique a rendu obsolète cette chorégraphie de petites sectes.

Leur désignation comme fascistes est appropriée parce que, dans leur nature politique de fond, elles défendent le même programme de dépassement des faiblesses du démocratisme libéral (du libéralisme bourgeois en crise) par la voie de l'autoritarisme antidémocratique. Le programme de l'extrême-droite vise l'instauration d'un pouvoir de « type nouveau » ayant pour mission de « restaurer l'ordre » - expressions qui renvoient à une dictature bourgeoise sans démocratie, à la place de la dictature bourgeoise légitimée par des processus démocratiques.

Ce plan n'est pas italien, ou français, ou allemand. C'est un plan à échelle européenne (pour le moment centré sur l'UE), et il est aussi mondial, comme le prouvent les cas de Trump aux USA et, à une autre échelle, de Bolsonaro au Brésil.

L'intervention active de l'équipe de Trump, que ce soit au Royaume-Uni - en promouvant le Brexit à tout prix, en promettant au capital britannique des accords avantageux - ou par le soutien aux forces d'extrême-droite dans toute l'Europe, confirme la concertation et les ambitions globales du mouvement. Plus encore : elle montre la volonté de l'impérialisme usaméricain de devenir l'État-major de ce vaste changement politique.

Essayer de sortir du bourbier

La décomposition de la démocratie capitaliste est patente. Et c'est sur ce terrain instable que l'extrême-droite avance en vue d'établir son « nouvel ordre » tant vanté.

Dans cette décomposition, qui découle d'une crise historique des régimes libéraux, il n'y a pas de retour en arrière. Elle ne peut être dépassée que dans l'une des deux voies suivantes : soit par la voie révolutionnaire, définitive, de dépassement du capitalisme - ce qui veut dire non pas « sortir le capitalisme de la crise », mais « sortir du capitalisme en crise », selon l'heureuse expression de Samir Amin. Soit par la voie réactionnaire, toujours provisoire, qui s'efforce de sauver le capitalisme du bourbier à travers l'instauration d'un « État nouveau »[*].

C'est avec cet « État nouveau » que l'extrême-droite espère éliminer les faiblesses dont souffre le démocratisme bourgeois aux prises avec la grande crise du capitalisme - dans la ligne du fascisme et du nazisme de l'entre-deux guerres, au-delà des différences entre une époque et une autre. Tout comme alors, les grands pouvoirs économiques convergent avec ces mouvements politiques, car ils se rendent compte que l'ordre libéral a vieilli et est devenu incapable de garantir l'accumulation du capital et la sécurité du pouvoir politique. Ils travaillent donc activement, non plus à réformer l'architecture institutionnelle du système politique, mais à la dépasser, à l'abandonner.

Une non-explication

De leur côté, le pouvoir et les commentateurs traitent cette question comme si c'était une simple opposition de conceptions ou de « philosophies » politiques. Ils n'hésitent même pas à savoir gré aux forces fascistes de leur « sentiment démocratique » du fait qu'elles se soumettent aux suffrages des électeurs...

Ils attribuent les succès électoraux de l'extrême-droite à la démagogie et au « populisme ». Mais c'est là, tout au plus, parler des processus utilisés pour gagner des soutiens, et non des causes du phénomène.

Tout reste à expliquer. Notamment ceci : pourquoi la droite perd-elle des soutiens au profit de l'extrême-droite ? pourquoi accepte-t-elle des propositions de l'extrême-droite, en les incorporant même à ses programmes ? pour quelle raison établit-elle des alliances et forme-t-elle des gouvernements avec elle ? pourquoi, enfin, glisse-t-elle vers son terrain ?

La droite traditionnelle suit cette trajectoire qui penche vers l'extrême-droite parce que les forces vives du pouvoir, le grand capital, l'élite des classes dominantes, parient sur des solutions extrêmes et poussent dans ce sens les forces politiques qui peuvent les servir. Quelle est donc la raison de ce changement dans la sphère politique ?

"Pousse !"

Le fond : la crise du capital

Il est impossible de comprendre ce qui se passe si on ne met pas en rapport cette évolution en tant que crise de sénilité avec l'impasse dans laquelle se trouve le capitalisme mondial.

Pour retracer superficiellement la racine de ce problème, il faut répéter que l'accumulation mondiale s'est essoufflée et on ne voit pas de signe à l'horizon qu'elle puisse retrouver les rythmes nécessaires à la valorisation du capital. Le capitalisme a submergé le monde et s'est développé jusqu'où il a pu. Il se heurte maintenant aux limites de sa propre croissance : taux de profit en recul, gigantesques capitaux sans valorisation possible, marasme.

L' « agitation sociale » ou la fin de la « paix sociale », c'est-à-dire la recrudescence de la lutte de classes, sont des facteurs qui accompagnent cette décadence et qui entrent dans les calculs politiques de la bourgeoisie. Anticipant l'éventualité d'actions de masse d'envergure, le capital tente de se doter de moyens qui assurent la stabilité et l'efficacité du pouvoir, en se libérant de règles incommodes.

L'exception démocratique

C'est dans le but de tenter de mettre fin à cette stagnation et de prévenir les risques de vagues révolutionnaires que les projets politiques de la bourgeoisie se transforment. La démocratie représentative, glorifiée comme modèle et sommet de la « civilisation », est finalement périssable, accompagnant de près la décadence du système économique.

En effet, il n'est pas inutile de rappeler que, dans les métropoles impérialistes, le pouvoir exercé dans sa modalité démocratique ne s'est implanté et n'a survécu que dans le contexte d'un progrès matériel continu, c'est-à-dire d'une accumulation croissante du capital. Un tel système politique s'est rarement implanté ou a duré longtemps dans les pays de la périphérie capitaliste.

C'est l'exploitation sans frein, colonialiste et impérialiste, des périphéries qui a permis de nourrir (au double sens matériel et idéologique) les régimes démocratiques établis dans les centres d'accumulation du capital. Le « modèle » démocratique bourgeois est, à l'échelle du monde et de l'histoire, une exception dont jouissent les peuples des métropoles impérialistes.

Globaliser c'est niveler par le bas

À présent, la crise généralisée, la stagnation actuelle, a apporté dans les métropoles capitalistes ce qui était attribué au « sous-développement » : inégalités colossales et croissantes, pauvreté en augmentation, chômage permanent, services sociaux dégradés... En même temps, elle a aussi apporté la crise des systèmes politiques qui fondent leur existence sur le progrès matériel et lui doivent leur stabilité.

La fin de ce progrès matériel a commencé à détruire les bases du réformisme bourgeois, social-démocrate et « socialiste », et de tout l'appareil politique et partisan qui l'avait encadré. C'est ce que montrent les pertes électorales des partis du « centre ». Mais, au-delà, la crise touche maintenant la base du régime démocratique même. La démocratie bourgeoise, la forme la plus parfaite de domination du capital sur les masses travailleuses, est entraînée à sa perte par la crise du système social capitaliste.

Deux pas dans la même direction

Si l'on essaie de mettre les événements en perspective, on voit que l'élan appelé néo-libéral, commencé dans les années 1980, fut un premier mouvement dans la direction d'une libération du capital de ses entraves, dans sa confrontation avec le travail (2) - parvenant de fait à repousser pendant deux décennies l'explosion, en 2007-2008, de la crise qui se prolonge jusqu'à aujourd'hui.

L'épuisement de cet élan exige maintenant de la bourgeoisie un pas de plus vers la droite. Un pas qui, de son point de vue, dépasse, cette fois définitivement, les blocages et l'inefficacité du démocratisme qui subsiste encore (3).

C'est dans cette atmosphère de décadence que les nouveaux fascismes surgissent avec des solutions brutales, dans la tentative de lutter contre l'augmentation des luttes de classe dans leurs diverses manifestations - dont les migrations de masse sont un exemple, et ce n'est par hasard si elles sont tellement attaquées par les fascistes.

L'objectif, il faut le répéter, est de créer un nouveau cadre institutionnel plus favorable à l'exploitation du travail et à la relance du capitalisme - un projet de pouvoir, fondé sur la violence de classe. Il ne faut rien de moins à la grande bourgeoisie de notre époque, de plus en plus réduite en tant que classe, et justement hantée par le fantôme de la révolte sociale. (4)

Ni les réformes ni le passéisme ne sont des solutions

Nous sommes donc devant une vague de fond qui bouscule les équilibres mondiaux qui existaient jusqu'à il y a peu, redessinant la carte des affrontements entre grandes puissances, principalement les puissances impérialistes, et place les travailleurs et les peuples face à de nouveaux défis.

C'est pourquoi la voie de type social-démocrate réformiste, qui permet d'introduire des « améliorations » dans le système politique, n'est pas, en elle-même, une solution, car elle s'obstine à ignorer la racine du problème. La récente tentative des partis socialistes européens de mettre sur pied un « front » avec la droite libérale - comme celle qui est représentée en France par Macron - dans le but de faire opposition au bloc fasciste, est un signe de faiblesse et non de force des partis dits du « centre », qui se trouvent ainsi attachés à la même dérive droitière de la droite traditionnelle.

Le nationalisme et le patriotisme défendus à gauche (5) se montent eux aussi incapables d'arrêter la croissante vague fasciste. Soit parce qu'ils sont une tentative de fuite, irréalisable, vers une époque de « capitalisme national » qui n'existe plus et n'existera plus, soit parce qu'ils alimentent le mirage d'une transformation « par l'intérieur » des institutions du capitalisme européen. Dans leurs diverses tonalités, ils préservent l'illusion que le pouvoir impérialiste de l'UE peut être, ou contourné par un retour au passé national, ou modéré au nom « des personnes », de la « raison » ou des « gains civilisationnels ».

Ces courants, communément appelés de gauche, sont la gauche du régime, il faut le préciser. C'est-à-dire qu'ils sont la gauche possible dans les limites des institutions démocratiques bourgeoises. Et c'est cette situation qui les empêche d'aborder, devant les masses travailleuses, l'objectif de dépasser - à travers une révolution sociale anticapitaliste, socialiste - l'impasse où le capitalisme a conduit le monde d'aujourd'hui.

C'est dans ce vide, auquel a aussi contribué la désorganisation et l'absence de programme de la gauche révolutionnaire européenne, que l'extrême-droite a avancé, sans contrepoids à la hauteur jusqu'à maintenant.

Le capital comme cible

Mais, pour un nombre croissant de travailleurs, ce n'est pas la confiance dans le capitalisme qui les pousse à l'accepter - en témoigne aussi l'abstention croissante aux élections. C'est plutôt l'idée justifiée qu'il n'y a pas de programme politique cohérent pour le remplacer, et qu'il n'y a pas aujourd'hui de force organisée qui soit en situation de l'abattre.

En outre, la démocratie en vigueur, réellement existante, est perçue par la grande masse comme un monopole de la bourgeoisie dans lequel les intérêts des ouvriers et du peuple n'ont pas la possibilité de s'imposer. Le manque de volonté pour la défendre ou la « perfectionner » traduit ainsi un réflexe de classe naturel.

L'évolution brutale que les événements préfigurent rend évident que la lutte de classes ne sera efficace que si elle vise les intérêts du capital, et cela arrivera dès que les classes travailleuses se trouveront à sa tête. C'est le seul moyen pour le mouvement de résistance d'accumuler la force qui lui permettra de faire obstacle à la dérive réactionnaire du pouvoir.

Ainsi donc, relancer la lutte contre le capital n'est pas une utopie, pas plus qu'elle ne représente un rétrécissement du champ de la lutte de masse, comme l'affirme la gauche réformiste contre l' « irréalisme » des banderoles révolutionnaires. Tout au contraire, c'est la condition pour réveiller le sentiment de classe des travailleurs, les placer à la tête de l'action et élargir la résistance.

Il faut stimuler la disposition à la lutte - sur le plan syndical, sur le plan politique, sur le plan social - et refuser le chantage sur les dangers de « convulsion sociale ». Avec l'argument de l' « ordre », les classes dominantes prétendent garantir les conditions nécessaires pour écraser ceux d'en bas. Contre cela, il faut unir toutes les forces qui participent à la lutte des masses et déclarer la légitimité du combat social sous toutes ses formes. Le mouvement populaire a besoin de rompre le blocage qui l'enferme : sa sujétion volontaire à l'ordre capitaliste.

La réponse à la crise du capitalisme, dont les changements mondiaux en cours sont un reflet, n'est pas dans l'habileté ni l'inventivité des solutions proposées, mais dans la force déployée dans l'affrontement des classes. C'est dans la solidité du combat anticapitaliste qu'est la clé pour battre l'extrême-droite et son prétendu « nouvel ordre ».

Notes de l'auteur

1) Le Corporate Europe Observatory, une organisation non suspecte de gauchisme, qui enquête sur l'influence et les privilèges des grandes entreprises dans la définition de la politique de l'UE, affirme, dans son rapport de mai 2019, que, dans des pays comme l'Italie, la Hongrie, l'Autriche, l'Allemagne et autres, « des dirigeants d'entreprise défendent la coopération avec, ou soutiennent activement, les partis autoritaires quand ceux-ci sont au gouvernement ou ont une possibilité réelle d'y arriver ». Le récent scandale qui a ébranlé l'extrême- droite en Autriche a révélé que le FPÖ, un des partis au pouvoir, a été financé par le fabriquant d'armes Glock et par des géants comme la Japan Tobacco International et la British-American Tobacco, en plus d'entretenir des liens étroits avec la Fédération de l'Industrie Autrichienne.

2) Dans les centres impérialistes, bien sûr, car, dans le reste du monde, la sauvagerie d'un capital « dérégulé » a été de règle depuis toujours... En outre, le fait de la décadence et de la chute de l'URSS et des régimes de l'Est européen avait éliminé la pression qui obligeait le capitalisme à faire des concessions sociales dans le but de désarticuler les mouvements révolutionnaires.

3) C'est-à-dire l'essentiel de l'État social mis en place dans le deuxième après-guerre dans les métropoles impérialistes, à savoir : droits et protection du travail, défense des femmes et des minorités, droits individuels, système fiscal « redistributif », limites légales à l'action du capital. Le droit de vote peut même être maintenu ad aeternum (étant donné qu'il est largement manipulé) en tant que façade pour légitimer le « nouvel ordre ».

4) Toutefois, vus de près, les mots d'ordre par lesquels l'extrême-droite attire les masses mécontentes (nation, racisme, haine religieuse, plus la corruption et l'insécurité) sont des signes de reconnaissance limités qui ne constituent pas des propositions réelles pour un avenir nouveau. Le programme est court : gérer par d'autres moyens le même capitalisme sénile et en fin de vie. Contrairement à ce qui est arrivé en Europe et au Japon il y a près de cent ans, les perspectives de redressement de la croissance économique ne sont pas en vue, ni dans les grands blocs capitalistes-impérialistes, ni, bien moins encore, dans chaque nation isolée. Et ce sera là le principal point faible de leur tant vanté « nouvel ordre » qui prononcera, à terme, sa condamnation à mort.

5) Soit, chez nous, dans la version « dure » du Parti communiste portugais, la sortie de l'UE et de l'euro, au nom d'un « patriotisme de gauche » ; soit dans la version « douce » du Bloc de gauche, calquée sur le réformisme social-démocrate, consistant à « revendiquer » des avantages à Bruxelles. On peut voir la même chose, à quelques différences près, dans les positions de Podemos en Espagne, de La France Insoumise, de Syriza en Grèce et de Die Linke en Allemagne...

* O Estado Novo : c'est ainsi que se désignait le régime fasciste de Salazar an Portugal (1933-1974) [NdÉ]

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Source:  jornalmudardevida.net
Publication date of original article: 20/06/2019

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