© YURI CORTEZ Source: AFP
Visé par une tentative d'attentat en août, Nicolas Maduro entame son second mandat malgré les tentatives de déstabilisation. Dernière en date, un groupe de soldats appelant à le renverser a été arrêté après avoir volé des «armes de guerres».
Dans un communiqué publié ce 21 janvier et cité par l'AFP, le ministère de la Défense du Venezuela a annoncé que les forces de sécurité vénézuéliennes avaient procédé à l'arrestation d'un «groupe réduit d'assaillants» de la Garde nationale bolivarienne responsable d'un vol d'«armes de guerres» dans un poste militaire à Petare, près de Caracas. Selon ce même communiqué, citant le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino Lopez, ces individus subiront «tout le poids de la loi». Ils ont été livrés aux services de renseignement et devront répondre de leurs actes devant la justice militaire.
Auteur: RT France
Quelques heures plus tôt, le groupe avait réussi à prendre le contrôle d'une caserne de Cotiza, dans le nord de la capitale, où les militaires avaient pris en otage deux officiers et deux soldats. C'est dans ce lieu qu'ils avaient par la suite enregistré une vidéo dans laquelle ils incitaient la population à se lever contre le président Nicolas Maduro.
«Nous sommes des soldats professionnels de la Garde nationale opposés à ce régime que nous désavouons complètement, nous avons besoin de votre soutien, descendez dans la rue», avait déclaré un homme qui affirmait face caméra être un sergent de la Garde nationale. Quelques habitants du quartiez de Cotiza se sont rassemblés, avant d'être dispersés par la police et des militaires. Le mouvement de rébellion, lui, ne s'est pas étendu aux autres unités militaires.
Déployées autour de la caserne, la police et l'armée ont procédé à l'arrestation du groupe de soldats, qui a décidé de se rendre après avoir opposé une «ferme résistance».
«Ils ont été neutralisés, se sont rendus et ont été arrêtés en un temps record, ils sont en train de donner des informations. Ce qu'ils ont dit en premier, c'est qu'on leur avait offert des villas, des châteaux et qu'ils ont été laissés seuls, qu'ils ont été trompés. Nous vaincrons !», s'est félicité Diosdado Cabello, président de l'Assemblée constituante, sur Twitter. Il a ajoute que 27 militaires avaient été arrêtés.
Cette tentative de coup d'Etat intervient seulement dix jours après la cérémonie d'investiture de Nicolas Maduro. Réélu le 20 mai 2018 pour un deuxième mandat, le président vénézuélien fait face aux pressions d'une partie de la communauté internationale, les Etats-Unis en tête. A l'instar de ses alliés sud-américains et européens, Washington ne reconnaît pas la légitimité du successeur d'Hugo Chavez, pourtant élu par les urnes, dans ce pays qui possède des réserves de pétrole parmi les plus importantes au monde.
Un énième coup de force militaire mis en échec
Ce n'est pas la première fois que les autorités vénézuéliennes mettent en échec une attaque fomentée contre Nicolas Maduro. Le 4 août, en pleine cérémonie militaire retransmise en direct sur la télévision publique vénézuélienne, le chef de l'Etat vénézuélien avait dû interrompre son discours, alors qu'une explosion retentissait non loin de l'estrade présidentielle. «Un objet volant a explosé devant moi, une grande explosion», avait par la suite décrit le chef de l'Etat du Venezuela.
L'attaque avait été revendiquée quelques heures plus tard par un groupe rebelle se faisant appeler «Mouvement national des soldats en chemise», inconnu jusqu'alors et qui serait composé de civils et de militaires. Dès le lendemain, le gouvernement vénézuélien affirmait que Washington avait servi de base arrière à l'attentat manqué, ce qu'avait démenti les Etats-Unis.
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Son prédécesseur, Hugo Chavez, avait également essuyé une tentative de renversement militaire en 2002. Avec la bénédiction de Washington et une couverture très partiale des grands médias privés du pays, des soldats sous les ordres de Pedro Carmona, un homme d'affaires et opposant au pouvoir, avaient ainsi temporairement démis le leader bolivarien. Détenu pendant près de 48 heures, ce dernier avait par la suite réussi à être réinvesti dans ses fonctions grâce à une importante mobilisation populaire et au refus de l'ensemble des officiers de l'armée de soutenir les rebelles.
Malgré ce coup de force anti-démocratique, Hugo Chavez, a été confronté comme Nicolas Maduro, à l'hostilité des Etats-Unis qui n'ont jamais caché leur souhait de voir le Venezuela être dirigé par l'opposition de droite libérale, et ce peu importe le procédé utilisé...
Composée de 365 000 soldats et 1,6 million de réservistes, l'armée, élément clé de tout coup d'Etat, a assuré à plusieurs reprises sa loyauté envers le chef de l'Etat depuis sa première investiture.
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