par Marie-France de Meuron.
Je prends conscience que je mets en opposition dans mon titre des moyens de communication et un groupe d'êtres humains individualisés. Est-ce justifié ? Je vais étayer cette formule par ce que j'ai perçu au sujet de la manifestation du 12 septembre sur la Place des Nations à Genève.
D'une part j'ai reçu des informations par quatre sites différents et d'autre part le témoignage d'une septuagénaire qui s'est déplacée depuis Lausanne et qui avait déjà une expérience de ce genre de manifestation dans la mesure où elle s'était rendue à celle de Zürich deux semaines avant.
Trois sites ont publié le même texte. Ce fait m'interpelle dans la mesure où les rédacteurs se contentent de répéter certains aspects relatés par une agence. Ainsi, face à des êtres humains qui consacrent une bonne partie de leurs journées à s'engager par leurs présences, les journalistes ne semblent pas plonger dans l'ambiance très vivante de ce rassemblement riche en couleurs, afin de rencontrer les différentes personnalités avec tout ce qui les anime dans leurs élans vitaux et dans leurs souffrances sur différents plans, et pas seulement cueillir le mode de la fin : « Il s'agit uniquement se mobiliser pour sortir d'une situation « ahurissante », afin de revenir à une vie digne d'être vécue, où il est possible de « respirer et de se déplacer librement ». Si le mot « ahurissant » est mis entre guillemets, cela dénote bien la minimisation des moments vécus insoutenables.
Il est bon aussi de souligner que dans une période où le système politique impose des mesures de distanciation, une telle rencontre permet de vivre de joyeuses retrouvailles et de partager des points communs où l'essentiel est dans la relation entre les humains. Deux femmes médecins présentes ont pu exprimer à quel point des confrères n'osent pas manifester leurs oppositions à ce que l'État leur impose.
Le Temps rajoute un lien avec l'article de Daniel Kubler, politologue à l'Université de Zürich qui développe le thème : « Il y a un besoin de dialogue sur les mesures sanitaires, et non d'un monologue ». Toutefois, un débat peut rester sur un plan rationnel et ne prend pas forcément en profonde considération les cris du cœur et du corps des individus. Du reste, la conclusion de D. K. met bien en évidence qu'il s'agit d'obtenir une meilleure adhésion du peuple : « Les débats publics autour de ce qu'on peut faire ou non, de ce qu'on sait ou non, des limites, renforcent l'adhésion de la communauté aux messages préventifs. C'est parce qu'elle aura été impliquée, qu'elle acceptera d'appliquer ces mesures et de changer ses comportements ». On est ainsi loin d'un débat au sujet des mesures pour renforcer la santé et s'intéresser aux différentes thérapies qui soutiennent en profondeur les organismes afin de ne pas être envahis dangereusement par des micro-organismes.
Dans le même ordre d'idée, les manifestants présentaient aussi leurs refus à l'égard d'un vaccin qui menace d'être obligatoire. Une pancarte avertissait : « le vaccin, c'est pas anodin ! » Une autre pancarte mentionnait les différents livres qui attirent l'attention sur les conséquences des vaccins, comme celui de la pédiatre Dr Françoise Berthoud ou celui du Dr Michel de Lorgeril.
La RTS pour sa part rajoute un interview de 3 minutes avec la Dr Samia Hurst qui explique très posément les grandes lignes de la politique officielle avec des éléments présentés comme évidents. En fait, elle n'est pas un médecin de terrain mais représente la bioéthique dans différentes institutions. Son discours se limite à des concepts mais n'évoque pas le vécu des masques dont souffrent les enfants à l'école par exemple. Elle citera la mortalité de cas plus jeunes que la norme, sans mentionner les comorbidités. Évidemment, un interview de 3 minutes avec une seule invitée ne reflète guère l'intensité des expériences d'un millier de participants qui sont connaisseurs de bien plus de paramètres existentiels que ceux publiés par l'OFAS depuis des mois, limités aux mesures préventives.
Un site sort de ce lot plutôt uniforme pour déclarer en titre : « À Genève, le discours abracadabrant des manifestants anti-masques » et plus loin : « aux revendications plurielles où la cohérence a joué la grande absente ». Je me demande quelle était l'intention de la journaliste pour réduire ainsi à des manifestants anti-masques tous ceux qui exclamaient leurs désirs de liberté. Si elle n'y a pas vu de cohérence, c'est sans doute qu'elle a préféré juger de haut ce rassemblement plutôt que d'entrer vraiment dans le vécu profond des personnes présentes.
source : https://mfmeuron.blog.tdg.ch