Par RT - Le 5 septembre 2024
Le président russe Vladimir Poutine a prononcé un long discours jeudi lors de la session plénière du Forum économique oriental (EEF) à Vladivostok. Le discours s'est concentré sur le développement de l'Extrême-Orient, la coopération avec les partenaires de la Russie dans la région Asie-Pacifique, ainsi que sur d'autres sujets de politique intérieure et étrangère.
L'impasse actuelle avec l'Occident et le conflit ukrainien - en particulier l'incursion de Kiev dans la région de Koursk - ont occupé une place importante dans l'ordre du jour. Un certain nombre de hauts fonctionnaires étrangers, dont le premier ministre malaisien Anwar Ibrahim et le vice-président chinois Han Zheng, ont assisté à la session.
Voici les principaux points à retenir de l'allocution du président.
La priorité économique de la Russie pour le siècle en cours
Dans son discours d'ouverture aux participants du FEE, Poutine a souligné l'importance de l'Extrême-Orient pour la Russie, le décrivant comme la principale voie de coopération avec l'Asie et les pays du Sud. « Nous avons défini le développement de l'Extrême-Orient comme une priorité nationale pour l'ensemble du XXIe siècle. L'importance de cette décision a été confirmée par la vie elle-même, par les défis auxquels nous avons été confrontés récemment », a déclaré Poutine, notant que la "région nous permet de surmonter les barrières que certaines élites occidentales tentent d'imposer au monde entier".
Dans cette optique, le dirigeant russe a expliqué comment Moscou avait lancé plusieurs projets d'infrastructure extrêmement ambitieux. Il a noté que les efforts entrepris pour améliorer le réseau ferroviaire, par exemple, dépassent en ampleur même les mégaprojets de l'ère soviétique.
La dédollarisation, une tendance mondiale
Poutine a souligné que la Russie n'a jamais cherché à abandonner le dollar et que ce sont les sanctions occidentales qui l'ont obligée à trouver d'autres moyens d'effectuer des transactions avec ses partenaires internationaux.
Il a fait remarquer que le dollar était devenu la monnaie mondiale dominante après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ayant réussi à tirer parti de leur position à la fin de la guerre. Toutefois, selon Poutine, la situation commence à changer.
« Par exemple, nous et nos partenaires des BRICS utilisons des monnaies nationales, déjà pour environ 65 % [des transactions]. Il s'agit d'un processus naturel », a-t-il déclaré, ajoutant toutefois que les États-Unis accéléraient ce changement tectonique par leurs "actions non professionnelles et stupides", tout en refusant de reconnaître leur erreur.
L'incursion ukrainienne à Koursk : un désastre total
L'armée russe a le « devoir sacré » d'expulser les forces ukrainiennes de la région de Koursk, a déclaré le président russe. Il a noté que l'Ukraine espérait rendre Moscou « nerveuse », saper le moral de la population et forcer le redéploiement des troupes d'autres secteurs du front, mais qu'elle avait fait un mauvais calcul à tous égards.
En lançant l'offensive de Koursk, a poursuivi Poutine, l'Ukraine a affaibli ses forces dans le Donbass, ce qui a permis aux troupes russes de progresser rapidement dans la région. Entre-temps, les forces de Kiev ont subi de lourdes pertes lors de l'opération de Koursk, a-t-il ajouté.
Les « étrangers » ukrainiens
Le refus de l'Ukraine de signer un accord de paix avec la Russie en 2022, sous la pression de l'Occident, permet de soupçonner que le pays est gouverné par des « aliens ou des étrangers », a suggéré Poutine, estimant que le fait que Kiev se soit détourné d'un accord démontre son mépris pour les citoyens ordinaires qui meurent dans le conflit.
La seule option qui reste à Kiev pour compenser ses « pertes colossales » est d'abaisser à nouveau l'âge de la conscription. Cela lui permettrait de « recruter des enfants, comme les nazis allemands l'ont fait avec les Jeunesses hitlériennes. Mais cela ne résoudra pas le problème... La prochaine étape consistera à appeler des étudiants, pour saigner le pays à blanc », a-t-il déclaré.
Favoriser Harris
Lorsqu'on lui a demandé s'il avait un candidat préféré à l'élection présidentielle américaine après le retrait de Joe Biden, qu'il favorisait auparavant, Poutine a indiqué [un grand sourire narquois aux lèvres, NdT] qu'il préférerait voir la vice-présidente Kamala Harris l'emporter en novembre.
RT
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.