© Service de presse de la présidence russe
Le président russe Vladimir Poutine, le 4 septembre 2024 (photo d'illustration).
Lors de son intervention à la plénière du Forum économique oriental, rendez-vous annuel placé sous la thématique «L'Extrême-Orient russe 2030, unissons nos efforts, créons des opportunités», Vladimir Poutine a fait la part belle au développement de cette vaste région presque aussi grande que deux fois l'UE et frontalière de la Chine. Un développement qui fait figure de «priorité du XXIe siècle» pour la Russie, a insisté la modératrice de cette séquence médiatique de plus de trois heures.
vk.com«L'Extrême-Orient est devenu, sans aucune exagération, le facteur le plus important pour renforcer la position de la Russie dans le monde», a notamment déclaré le président russe lors de son discours, soulignant l'avantage géographique dont jouissait la Russie à l'heure où le centre de gravité géopolitique quitte les économies dites développées. Vladimir Poutine a ainsi égrainé une série d'indicateurs, se félicitant de la multiplication «par trois [...] en dix ans» des investissements dans cette région jouxtant le Pacifique.
Parmi ces chiffres, celui de 96 milliards de roubles (environ 1 milliard d'euros) qui doit être investi dans les infrastructures énergétiques et de transport, afin d'accompagner le développement des sites industriels. Vladimir Poutine est également revenu sur le développement d'un corridor vers l'Est, qui actuellement prend la forme de l'autoroute Moscou-Kazan - itinéraire notamment appelé à être doublé d'une ligne à grande vitesse.
Développement d'un axe de transport à travers toute la Russie
La prochaine étape, le tronçon vers Ekaterinbourg, doit voir le jour d'ici la fin de l'année, a précisé le président russe. Puis suivront Tioumen, Omsk, Novossibirsk : ce corridor doit s'inscrire dans un seul réseau de 10 000 kilomètres, avec des voies d'accès vers les zones frontalières de la Russie, a souligné Vladimir Poutine.
Lors de la séance de questions, d'autres thématiques, liées au développement des capacités industrielles et de transport de la Russie, ont été abordées, notamment la route du Nord, où l'accent sera mis sur la construction de navires capables de l'emprunter. Moscou aspire à ce que cette voie maritime, s'étendant de Saint-Pétersbourg à Vladivostok, soit exploitable toute l'année. «C'est très important pour notre économie et pour l'économie mondiale, l'économie de nos amis», a insisté le président russe.
L'aéronautique était également au menu des échanges. Vladimir Poutine a estimé que son pays devait être en mesure de construire ses propres avions «fiables, de haute qualité et dans les quantités dont nous avons besoin», a-t-il souligné.
La situation économique du pays, dans son ensemble, a également été abordée, des récents arbitrages de la Banque de Russie, rehaussant son taux directeur et revenant sur les hypothèques préférentielles, à l'essor des cryptomonnaies. Concernant ces dernières, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie était devenue un leader mondial dans le minage des cryptomonnaies, notamment «dû à l'excédent de capacité énergétique en Sibérie».
La Russie, quatrième économie mondiale en parité de pouvoir d'achat
Interrogé sur la dédollarisation, Vladimir Poutine a rappelé que la Russie n'avait pas fermé la porte aux paiements en dollars, mais que ce sont ces derniers qui ont été refusés. Soulignant que l'usage d'une monnaie dans l'économie mondiale est intrinsèquement lié à la position dominante du pays qui l'émet, le président russe a souligné que la situation économique globale évoluait, avec des pays du Sud qui pèsent dorénavant 50% du PIB mondial.
vk.com«Avec nos partenaires au sein des BRICS, nous utilisons les devises nationales à hauteur de 65%» des échanges, a par ailleurs déclaré Vladimir Poutine, soulignant que la Chine occupait aujourd'hui la première place du podium en matière de parité de pouvoir d'achat, suivie des États-Unis, la Russie se trouvant en quatrième position.
Quant à la situation à la frontière occidentale de la Russie, située à près de 7 000 kilomètres de Vladivostok, marquée par les tensions avec Bruxelles sur fond de conflit ukrainien, le président russe a déclaré que l'incursion de forces de Kiev dans la région de Koursk avait renforcé la société russe et encouragé davantage de Russes à franchir le pas de s'enrôler sous les drapeaux. Enfin, il a réaffirmé que cette offensive ukrainienne avait échoué à détourner l'attention de l'armée du reste du front et que la libération du Donbass demeurait une priorité absolue.