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Discours d'Ali Khamenei devant des étudiants le 2 novembre 2022 (image d'illustration).
10 nov. 2022, 16:18
L'Iran a averti les pays de la région, notamment l'Arabie Saoudite, qu'il riposterait aux actions de déstabilisation visant la République islamique où des manifestations quotidiennes ont lieu depuis près de deux mois.
«Je voudrais dire à l'Arabie Saoudite que notre destin et celui des autres pays de la région sont liés les uns aux autres en raison de notre voisinage», a déclaré le ministre iranien des Renseignements, Esmaïl Khatib, cité le 9 novembre par le site Khamenei IR.
«Pour l'Iran, toute instabilité dans les pays de la région est contagieuse, et toute instabilité en Iran peut être contagieuse pour les pays de la région», a-t-il dit. «La République islamique d'Iran a jusqu'ici adopté une patience stratégique mais elle ne peut garantir qu'elle maintiendra cette patience stratégique si les hostilités contre elle se poursuivent», a-t-il affirmé.
Et d'ajouter : «Si la République islamique décide de punir ces pays, leurs palais de verre s'effondreront et ils ne connaîtront plus la stabilité.»
Ingérence médiatique de Riyad ?
L'Arabie saoudite est mise en cause notamment pour sa couverture médiatique des manifestations. Selon les informations du quotidien libanais L'Orient Le Jour, Riyad finance le média Iran International à hauteur de 250 millions de dollars. Cette plateforme a été lancée en 2017 depuis Londres en langue persane et couvre les événements sur le territoire iranien avec une ligne éditoriale opposé au gouvernement.
Le 17 octobre, dans une menace à peine voilée à destination de la famille royale saoudienne, le chef du Corps des gardiens de la révolution islamique, Hossein Salami, a lancé : «Faites attention à votre comportement et contrôlez ces médias, sinon, vous en paierez le prix.» Téhéran accuse ainsi ce site d'«interférer avec les affaires internes de l'Iran» et de «pervertir la jeunesse».
Cette charge contre l'Arabie saoudite intervient alors que les deux pays étaient dans un processus d'apaisement pour normaliser leurs relations diplomatiques. Depuis avril 2021, des négociations entre Téhéran et Riyad ont en effet lieu en Irak.
Indépendamment du supposé rôle de l'Arabie saoudite dans les manifestations, le conseiller militaire du Guide suprême, le général des Gardiens de la Révolution Yahya Rahim-Safavi, a mis en garde le 10 novembre les «Américains et leurs complices se trouvant dans le sud du Golfe : s'ils se mêlent de nos affaires, ils en paieront le prix».
Le ministère avait accusé fin octobre la CIA, l'agence de renseignement américaine, et ses «alliés du Royaume-Uni, d'Israël et de l'Arabie saoudite de comploter» contre l'Iran.
Des accusations qui font échos notamment aux récents propos de John Bolton. L'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump a affirmé le 7 novembre lors d'une interview à la télévision persane BBC que «l'opposition est maintenant armée». Connu pour ses positions anti-iranienne, le néoconservateur a même rapporté que les armes provenaient des entrepôts des Bassidjis et du Kurdistan irakien.