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Frappe israélienne au Sud-Liban.
Œil pour œil, dent pour dent ? Dans la nuit du 10 au 11 juin, un raid israélien a ciblé la localité de Hermel à la frontière syro-libanaise, dans le nord du pays du Cèdre, faisant cinq morts, dont trois Syriens.
Dans la matinée de ce 11 juin, des sirènes d'alerte ont retenti dans la ville israélienne de Haïfa, une première depuis janvier. Selon I24, un drone a même été abattu au large de la ville septentrionale, à plus de 30 kilomètres de la frontière libanaise. Une «cible aérienne suspecte» identifiée au large de Haïfa, dans le nord d'Israël, a été abattue par les défenses aériennes, selon l'armée, rapporte The Times of Israël. Le ciblage de cette ville n'a toutefois pas encore été revendiqué par le Hezbollah.
Les médias israéliens ont également fait part d'une salve de roquettes dans le nord d'Israël. Le parti chiite a lui affirmé avoir ciblé dans la matinée de ce 11 juin «un rassemblement de soldats ennemis israéliens à proximité de la colonie de Natawa», tout en précisant avoir fait des morts parmi les militaires de Tsahal.
Dans la nuit du 10 au 11 juin, cinq personnes ont été tuées, dont trois Syriens travaillant avec le Hezbollah, dans des frappes israéliennes visant un convoi de camions-citernes dans le Hermel, qui rentrait au pays depuis la Syrie voisine, selon une ONG et une source militaire cités par l'AFP. De son côté, le Hezbollah a indiqué avoir perdu deux hommes, sans toutefois préciser le lieu de leur décès.
Le 10 juin, le parti chiite avait également affirmé avoir abattu un drone israélien de type Hermes 900 au-dessus de l'espace aérien libanais. Il s'agit d'un modèle relativement sophistiqué, et le cinquième de ce type que le Hezbollah annonce avoir abattu depuis février. L'organisation iranienne a également indiqué que «l'unité de défense aérienne de la Résistance islamique» avait repoussé «un avion sioniste» en lui tirant «un missile sol-air», l'obligeant à se retirer.
19 000 roquettes sur Israël depuis le 7 octobre
De surcroît, le Hezbollah a affirmé avoir mené une «attaque aérienne avec un escadron de drones sur le quartier général de la division du Golan 210 Sha'el, visant des positions des officiers et infligeant des blessures confirmées». Selon le parti chiite, une partie du quartier général a été détruite et incendiée. L'organisation pro-iranienne a également visé, toujours au moyen de drones, le nouveau quartier général de la 146e brigade israélienne à l'est de la localité côtière de Nahariya. Le parti précise que ce quartier général avait déjà été déplacé suite à une précédente attaque, qui a été lancée en représailles aux bombardements israéliens qui ont tué au moins deux combattants du Hezbollah le 8 juin à Markaba et Aïtaroun.
D'ailleurs, un article d'I24 le 10 juin a précisé que, depuis le début du conflit à Gaza, le territoire israélien avait été ciblé par plus de «19 000 roquettes» en provenance de Gaza, du Liban, du Yémen, de l'Irak et de la Syrie. La source a également précisé que plus de «150 drones» avaient été interceptés par la défense israélienne.
«Une escalade pourrait être imminente au Liban»
La semaine passée, Benjamin Netanyahou et des responsables de Tsahal ont menacé ouvertement d'intervenir au Liban suite à la propagation de nombreux feux dans le nord d'Israël en raison des frappes du Hezbollah. «Les déclarations de nos dirigeants ont clairement indiqué qu'une escalade pourrait être imminente au Liban», a indiqué le 10 juin un responsable israélien, cité par Reuters.
Depuis le 8 octobre, l'armée israélienne et le Hezbollah s'affrontent quotidiennement par le biais d'escarmouches et d'attaques ciblées sur des postes d'observation, Tsahal ciblant les cadres du parti chiite. Alors que les deux ennemis se sont d'abord cantonnés à des attaques ne dépassant pas un rayon de cinq kilomètres autour de la zone limitrophe, les opérations ont depuis évolué en intensité et en profondeur.