© Mahmoud AL-ZAYYAT / AFP
Immeuble détruit au Sud-Liban par une frappe israélienne dans la nuit du 13 au 14 juin.
Au lendemain d'une frappe israélienne au Sud-Liban, le bilan continue de s'alourdir. Dans la soirée du 13 au 14 juin, des avions de guerre israéliens ont ciblé une maison de trois étages entre les localités de Jennata et Deir Kanoun el-Nahr, dans le caza de Tyr, faisant deux victimes civiles et une vingtaine de blessés.
Selon L'Orient-Le Jour, une source de la défense civile de l'Association scoute Al-Rissala, affiliée au mouvement Amal, a fait état d'une victime, une femme, et de 20 blessés, tous des civils, dont des enfants. Une seconde femme est décédée peu après, des suites de ses blessures, précise le média francophone libanais. Selon ce dernier, il s'agit de l'une des attaques «les plus meurtrières» depuis le début des affrontements frontaliers entre Tsahal et le Hezbollah.
La localité touchée par le raid israélien n'est autre que le village natal de Hachem Safieddine, président du conseil exécutif du parti chiite.
Le Hezbollah redouble ses attaques contre Israël
Plus tôt le 13 juin, le Hezbollah avait revendiqué des attaques contre plusieurs positions israéliennes, notamment une dizaine de cibles militaires à la frontière nord d'Israël, y compris des cibles qui seraient liées au renseignement israélien.
Dans un communiqué relayé par son site, Al-Manar, le Hezbollah a annoncé avoir lancé plusieurs attaques simultanées avec des missiles Katioucha et Falaq ainsi que des drones, contre «six» casernes et sites militaires israéliens : la caserne al-Zaoura, la caserne Kaila, la caserne Yoav, la base Katsavia, la base de Nafah et le bataillon du Sahel à Beth Hallel.
Depuis la mort Taleb Sami Abdallah, tué dans une frappe israélienne le 11 juin à Jouaya avec trois autres combattants du Hezbollah, le Hezbollah a intensifié ses frappes contre Israël. Selon un article de L'Orient-Le Jour, ce haut gradé du parti chiite était un ténor du mouvement depuis les années 1990. D'ailleurs, dans une infographie publiée le 13 juin, le Hezbollah a revendiqué 2 125 «opérations militaires» depuis le 8 octobre, affirmant avoir occasionné 2 000 pertes côté israélien.
Dans ce document, le parti chiite affirme également avoir contraint par ses actions 230 000 Israéliens à se déplacer, les obligeant à évacuer plus de 40 villages après avoir frappé jusqu'à 35 kilomètres à l'intérieur d'Israël. Au Liban-Sud, les échanges de tirs ont poussé 94 126 personnes à prendre la fuite, selon un décompte dressé fin mai par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Sud-Liban : Washington redoute un dérapage du conflit frontalier
Selon le décompte de L'Orient-Le Jour, 344 membres du Hezbollah ont été tués par Israël au Liban et en Syrie depuis le 8 octobre, tandis que le ministère libanais de la Santé a comptabilisé 414 morts au Liban-Sud depuis la même date.
Les tensions sont de plus en plus croissantes entre les deux belligérants. Benjamin Netanyahou, Isaac Herzog et les hauts gradés de l'armée israélienne ont même ouvertement menacé le Liban d'une opération terrestre pour chasser le Hezbollah de la zone frontalière. Les États-Unis seraient particulièrement préoccupés par une escalade à la frontière israélo-libanaise qui conduirait à une «guerre totale», selon un haut responsable américain, cité par Reuters.
«Nous avons tous partagé une préoccupation sur la situation à la frontière avec le Liban et en particulier avec les États-Unis d'Amérique», a déclaré de son côté Emmanuel Macron, le 13 juin, lors d'une conférence de presse en marge du G7 à Borgo Egnazia, dans le sud de l'Italie. «Nous avons acté le principe d'une trilatérale Israël/États-Unis/France pour avancer sur la feuille de route que nous avons proposée», a également déclaré le président français. Avant d'ajouter : «Nous ferons de même avec les autorités libanaises.»