21/06/2024 reseauinternational.net  4 min #250914

 Une nouvelle campagne électorale démarre en France pour les législatives anticipées

Macron : une interminable fin commence

par Jean de Joinville

Au soir du dimanche 9 juin, le résultat des élections européennes en France a confirmé la victoire attendue du Rassemblement national qui, avec 31,4% des suffrages, augmente son poids de douze sièges au parlement européen quand le parti présidentiel en seconde position avec 14,6% en perd cinq. 30 à 13... Joli score ! Trois jours après la diffusion en boucle d'images flatteuses du président de la République française le 6 juin sur les plages de Normandie au milieu des grands de ce monde réunis pour la commémoration le 80ème anniversaire du débarquement anglo-américain, le retour sur la terre des vivants est rude pour Emmanuel Macron.

Initialement prévues pour envoyer des députés français sur les bancs du Parlement de Strasbourg, la consultation de dimanche dernier a tourné au référendum et au plébiscite contre le chef de l'État dont l'arrogance et l'immaturité exaspère désormais une grande majorité de Français tous bords politiques confondus. Dans un pays frappé par une crise existentielle qui atteint sa substance vitale, le résultat du 9 juin marque le rejet de la politique du chien crevé au fil de l'eau conduite par presque tous les partis politiques au pouvoir depuis un demi-siècle et qui ont conduit la nation dans l'impasse où elle se trouve aujourd'hui. Ce résultat est aussi un désaveu cinglant à l'égard d'un président qui incarne plus en plus mal sa fonction.

Reléguant les débats européens au second plan, la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale a sifflé la fin de la soirée électorale et pour tout le monde l'heure d'aller se coucher. Le chef de l'État est apparu à l'écran le visage fermé comme un homme atteint dans son amour-propre. Vexé, il s'est donc donné trois semaines pour repousser au début du mois de juillet les conclusions qu'il devra tirer d'une élection qui montre qu'un scrutin européen est toujours un rendez-vous politique national, car la nation est le seul lieu d'exercice de la souveraineté et de la démocratie. Les Français, lorsque l'on a bien voulu les consulter, ont montré par le passé qu'ils ne consentiraient jamais volontiers au transfert de leur souveraineté vers l'Union européenne ni vers aucune autre organisation internationale. C'est donc un avertissement sérieux qu'ils viennent d'adresser au premier des citoyens de la République. Pas sûr cependant que ce prince solitaire et froid qui n'écoute personne ne l'entende de cette oreille. Au contraire, il tente de manœuvrer encore. S'il en avait été autrement il aurait soigné une sortie par le haut en cessant immédiatement d'exercer ses fonctions comme le général de Gaulle l'avait fait en 1969. Mais sur ce point comme sur bien d'autres toute ressemblance ou similitude avec un général ayant existé et une époque désormais révolue est totalement exclue. Emmanuel Macron reste ce qu'il est, c'est-à-dire un banquier d'affaire qui organise des tours de table tout en se rêvant en même temps un destin de chef de guerre européen. Cependant, il a beau agiter son sabre de bois sous le nez de la Russie, il est impossible pour les Français d'adhérer à sa croisade tant il parait dépourvu d'esprit de sacrifice, de générosité et même tout simplement d'amour du pays. Selon les nouvelles dispositions constitutionnelles du quinquennat Emmanuel Macron est le premier président de la République depuis 1958 à ne pas être en mesure de se représenter au terme de son second mandat. Aucun projet d'avenir n'est plus possible pour la France avec cet homme énigmatique, sans racine et sans enfant, étranger aux hommes et à l'Histoire du pays qu'il a pourtant l'honneur de présider.

Cette dissolution ressemble à la fuite en avant d'un homme qui a perdu toute autorité mais qui ne renonce cependant pas au pouvoir. Emmanuel Macron joue le tout pour le tout pour les deux ans et demi qui lui reste à l'Élysée. Après l'adoption du quinquennat puis la limitation à deux mandats présidentiels consécutifs la constitution atteint aujourd'hui ses limites. Le président n'est plus en situation d'avenir ni en mesure d'insuffler au pays une dynamique et un cap politique. Pour tenir il ne reste au chef de l'État que le pouvoir toxique qui lui permet d'entretenir la crise de régime qu'il aura provoqué. Comme une huitre à son rocher, il s'accroche désormais à la lettre de la Constitution et à son droit en prenant le risque, si aucune majorité absolue ne devait sortir des urnes au soir du 7 juillet prochain, de voir le pays devenir ingouvernable de l'intérieur pour justifier peut-être qu'il le soit de l'extérieur... Serait-ce là tout l'objet de son étrange manœuvre ? Avis de fort de coup de vent 1 probable sur la France et sur la république. À tous les Français, soyez attentifs !

source :  Stratpol

  1. Force 9 sur l'échelle de Beaufort qui en compte 12... Lames déferlantes grosses à énormes, visibilité réduite par les embruns, vagues de 7 à 10 m.

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