14/01/2025 francais.rt.com  3min #266099

 Tchad : la base militaire d'Abéché rétrocédée par la France

Macron «devrait prier les Africains», estime le Chef d'État burkinabé

© Capture d'une vidéo BF1 Télévision

Le Chef d'État du Burkina Faso, Ibrahim Traoré à l'occasion de la traditionnelle montée des couleurs lundi 13 janvier 2025 au siège de la Présidence.

«S'il y a bien un ingrat, c'est bien Emmanuel Macron. S'il n'est pas athée et qu'il prie, chaque matin il Le Cpt Ibrahim TRAORE réagit aux propos d'Emmanuel Macron , parce que c'est grâce à nos ancêtres qu'il existe aujourd'hui une France. Il devrait nous prier», a martelé le président burkinabé Ibrahim Traoré à l'occasion de la traditionnelle cérémonie de montée des couleurs tenue le 13 janvier au Palais de Kossyam.

Cette déclaration intervient en réponse aux propos du président français, qui ont  suscité l'indignation dans plusieurs pays africains. Lors d'un discours tenu le 6 janvier devant les ambassadeurs, le locataire de l'Élysée a lancé que «la France a eu raison d'intervenir militairement au Sahel contre le terrorisme depuis 2013», mais les dirigeants africains ont «oublié de nous dire merci», a-t-il déclaré ajoutant qu'«aucun d'entre eux» ne gérerait un pays souverain sans cette intervention.

«Emmanuel Macron l'a si bien dit qu'on ne peut que le remercier pour cette sincérité, même si certains ont voulu mettre la poudre aux yeux de leur population. Mais la réalité finit par attraper aussi», a-t-il affirmé.

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Ibrahim Traoré, a également critiqué la stratégie française en Afrique, en s'appuyant sur les récentes déclarations de Macron. Selon lui, la France ne quitte pas réellement certains pays africains : «Ils ont juste dissous le dispositif. Vous ne les verrez plus dans des bases, mais dans les ambassades, ils seront là».

«Ils vont constituer des sociétés de sécurité pour protéger leurs intérêts économiques. Mais les soldats seront là. Vous ne les verrez plus en tenue ou rassemblés dans des bases. Ils vont se réorganiser, mais seront là» a-t-il poursuivi.

«La lutte contre l'impérialisme passe aussi par la décolonisation des mentalités»

Entre 2022 et 2023, le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso ont exigé le retrait des troupes françaises, mettant fin à des années de coopération militaire et marquant un tournant dans les relations avec Paris.

Le capitaine burkinabé a exhorté les Africains à prendre conscience de leur réalité et à travailler pour une véritable indépendance : «Les Africains doivent se réveiller. Nous devons travailler à être indépendants, à faire en sorte que nos peuples connaissent le bonheur. La lutte contre l'impérialisme passe aussi par la décolonisation des mentalités», a-t-il mis en avant.

Le chef d'État du Burkina Faso a également critiqué l'absence de cohérence morale dans les politiques internationales : «Pour eux, il n'y a pas de morale. Ils peuvent vous désigner aujourd'hui comme terroriste et, demain, faire de vous un héros. Par leur simple bouche, ils décident. Ils parlent des droits de l'homme, mais ils déciment des populations ailleurs».

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