Source: AFP
Des Palestiniens se tiennent devant leurs tentes dans un camp de réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ce 27 février 2024 (photo d'illustration).
«Toute action militaire dans les circonstances actuelles aurait des répercussions catastrophiques qui compromettraient la paix dans la région», a déclaré ce 27 février à Genève le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, en exhortant Israël à ne pas attaquer Rafah et en appelant à un cessez-le-feu immédiat. «Le monde est témoin des crimes et des violations les plus odieux contre le peuple palestinien», a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie égyptienne s'exprimait, avec ses homologues de la Ligue arabe, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, qui tient sa 55e session à Genève. Il a déploré que certains des 47 pays membres du Conseil refusent de prendre pour Gaza les mesures fermes qu'ils ont prises dans le cadre d'autres conflits, critiquant une politique de deux poids, deux mesures.
«Il semble que la vie à Gaza ne mérite pas suffisamment leur attention, que le massacre de dizaines de milliers d'enfants ne parvient pas à ébranler leur conscience, bien sensible à d'autres sujets», a-t-il déclaré. «La vie des enfants de Gaza a apparemment moins de valeur que celle des autres [...]. Cela augure d'un effondrement du système international, y compris de ce conseil», a-t-il ajouté.
Le monde «ne peut pas continuer à fermer les yeux», estime Nasser Bourita
La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas ont lancé une attaque sans précédent sur le sud d'Israël, entraînant la mort d'au moins 1 160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Selon Israël, 130 otages sont encore retenus par le Hamas à Gaza, et 31 d'entre eux seraient morts. L'offensive israélienne a fait 29 878 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas qui gouverne le territoire. Le monde «ne peut pas continuer à fermer les yeux» sur le «désastre humain sans précédent» à Gaza, a pour sa part déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
La ministre qatarie de la Coopération internationale, Lolwah Al-Khater, a elle estimé que Gaza était le théâtre d'une «guerre génocidaire» et que la situation en Cisjordanie occupée se détériorait. «Le parrainage par certaines puissances mondiales de cette exception israélienne au-dessus du droit international devrait cesser», a-t-elle déclaré au Conseil.