Source: AFP
Viktor Orban et Volodymyr Zelensky ont discuté quelques instants, en dépit des tensions, le 27 juin au Conseil européen à Bruxelles.
Victor Orban, dont le pays a pris la présidence tournante du Conseil de l'UE la veille, est arrivé ce 2 juillet à Kiev. Ce voyage vise avant tout à évoquer «la possibilité de parvenir à la paix», a indiqué son porte-parole Bertalan Havasi, cité par l'agence hongroise MTI.
Viktor Orban, le trublion de l'UE, est ouvertement partisan d'un cessez-le-feu en Ukraine, et dénonce les risques d'escalade entre la Russie et l'OTAN. Il a bloqué l'aide militaire à Kiev à plusieurs reprises, notamment celle de 50 milliards d'euros en début d'année, avant qu'elle ne soit finalement validée.
Viktor Orban se voit constamment pointé du doigt par les capitales occidentales pour sa proximité supposée avec Moscou. La menace de mesures de rétorsion en vue de contraindre la Hongrie, notamment via les aides européennes, a plusieurs fois été brandie. Budapest a néanmoins toujours voté les sanctions européennes.
La Hongrie s'est opposée également à l'ouverture formelle des négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'UE, qui a finalement eu lieu fin juin. Budapest jugeait que les conditions d'adhésion n'étaient pas remplies.
Le 1er juillet, Volodymyr Zelensky a adressé ses «félicitations» à la Hongrie pour le premier jour de sa présidence du Conseil de l'UE, déclarant espérer que Budapest promouvrait «les valeurs, objectifs et intérêts européens communs». Les deux dirigeants se sont croisés fin juin à Bruxelles, lors d'un sommet du Conseil européen à Bruxelles.
Les tensions entre Kiev et Budapest ne sont pas nouvelles
Viktor Orban a aussi rencontré Vladimir Poutine depuis le début du conflit en Ukraine, à Pékin en octobre 2023. La Russie reste l'un des fournisseurs énergétiques de la Hongrie. Le Premier ministre hongrois qualifie le conflit en Ukraine d'«opération militaire », comme le fait Moscou.
Les tensions entre Budapest et Kiev ne sont d'ailleurs pas nouvelles. L'Ukraine avait adopté dès 2017, après le coup d'État de Maïdan par les nationalistes, une série de mesures particulièrement controversées, notamment sur l'enseignement de la langue ukrainienne. Or, plus de 100 000 Magyars vivent en Transcarpatie, à la frontière avec la Hongrie, qui était une région hongroise jusqu'à la Première Guerre mondiale. Budapest entend défendre les droits de l'identité culturelle et linguistique de cette minorité.