05/07/2019 mondialisation.ca  21min #158748

 Le G20 face à une crise de crédibilité

Osaka, Vienne le sort du monde aux mains du G20 et des rentiers de l'Opep

«Ce qui fut, cela sera ; ce qui s'est fait se refera; il n'y a rien de nouveau sous le soleil» «L'Ecclésiaste»: (l'Ancien Testament)

Les Sommets se suivent et se ressemblent. On ne prête qu'aux riches ! Périssent les faibles et les ratés » Ces trois phrases résument le mouvement du monde Dans une précédente étude j'avais présenté le G 20 le rituel est le même depuis 20 ans : « Le sommet des pays du G20 comprend 19 pays et l'Union européenne (UE), qui représentent au total 85% de la richesse mondiale et deux tiers de la population du globe. Sa réunion annuelle a été centrée avant tout sur la coordination des politiques financières et économiques. D'autres problèmes ont été abordés : les crises géopolitiques et le changement climatique. Tout a commencé il y a vingt ans dans la foulée de la crise financière asiatique. » (1)

« Le sommet a été l'occasion de rencontres mais aussi de discussions sur tous les sujets qui fâchent Le protectionnisme est toujours de mise pour protéger indirectement la production nationale. Les pays industrialisés occidentaux ont été les premiers à défoncer les règles de l'OMC en érigeant des barrières. Quitte à ce que par la suite les plaintes soient réglées au niveau de l'arbitrage de l‘OMC qui sera, on l'aura compris sans suite. Malgré ses efforts, pour contribuer à un monde apaisé pour tout le monde, la Chine ne trouve pas grâce aux yeux de l'Empire et de ses vassaux. Quand le président chinois déclare qu'il y a de la place pour tout le monde on ne le croit pas. La Chine n'est plus le pays que l'on a connu lors de la Guerre froide. » Xu Jinping lui, dit simplement qu'il veut occuper la place qui lui revient. Personne ne sait cependant ce qu'il a exactement en tête » (1).

Les pays les plus endettés au monde

Ces pays qui viennent faire étalage de leur puissance sont des pays très endettés, mais avec des remboursements à des taux négligeables contrairement aux pays du Sud et même à la Grèce quand elle emprunte à 5, 6% les pays comme la France ou l'Italie empruntent à des taux beaucoup plus bas. On trouve parmi les pays endettés la plupart des pays du G20.Avec un PIB par habitant de plus de 39 000 dollars en 2018, le Japon avait une économie en effet parmi les plus développées au monde, mais avec une dette publique de l'ordre de 238 % de son produit intérieur brut en 2017. Il devance de loin la Grèce (182%), l'Italie (132%) le Portugal, les États-Unis (105%) la France (97%) qui ont également vu leur dette publique atteindre des niveaux sans précédent ces dernières années.

Paradoxalement les pays les plus généreux du monde ne sont pas du G20 ! Chaque année, l'institut Gallup propose un tour d'horizon de la générosité à travers le monde via le World's Most Generous Countries Report. Pour ce faire, Gallup a passé au crible les habitants de 146 pays dans son édition 2018, les interrogeant sur les dons qu'ils effectuent, la fréquence du bénévolat et leur propension à aider des inconnus. Et le pays le plus généreux - si l'on considère uniquement les dons effectués - n'est pas un des pays riches du G20, bien au contraire, car c'est la Birmanie. En effet, 88% des habitants de ce pays ont déclaré avoir donné de l'argent à une association caritative en 2017. Suivi de l'Indonésie de l'Australie la nouvelle Zelande, le Royaume Uni, l'Islande les Pays et la Norvège. On ne trouve pas les pays principaux du G20 (Etats Unis Japon Allemagne, Chine, Russie Arabie Saoudite Et quant à l'Hexagone ? La France ne figure pas parmi les bons élèves : la 73ème place au niveau global. (3)

Nous sommes donc loin du discours officiel de l'empathie de l'Occident deson aide (Aide Publique au Développement (APD)) jamais atteinte (0,6%) dont on sait que dans les faits, c'est une aide conditionnelle.

Les débuts du sommet chaotiques du G20 d'Osaka

«Rarement un G20 aura débuté dans une atmosphère aussi électrique que celui d'Osaka, où une première journée de négociations et de rencontres, a surtout permis de mettre à jour les points de tensions entre les vingt pays. Sur trois au moins, on pourra juger demain si cet exercice, qui fête ses vingt ans, reste une instance de régulation précieuse pour la planète ou est devenu presque totalement vain. Autrement dit, va-t-on enterrer le multilatéralisme à Osaka? Le premier test, celui qui mobilise le plus l'attention dans la troisième métropole du Japon est le dossier du commerce. Samedi matin, Donald Trump doit s'entretenir avec le président chinois Xi Jinping. L'affrontement commercial des deux principales puissances mondiales n ‘a cessé de s'envenimer. Si ce face à face permettait de faire baisser la tension entre eux, cela montrerait que même si la réforme de l'Organisation Mondiale du Commerce apparait pour le moment diviser trop profondément les Vingt pour avancer, ce type de sommet favorise le compromis, fût-il obtenu par des biais bilatéraux » (4).

«Le troisième test est d'ailleurs étroitement corrélé au deuxième. Plusieurs pays sont arrivés au Japon avec l'intention de remettre en cause leur signature au bas de l'accord de Paris sur le climat, à l'instar du Brésil, de l'Arabie Saoudite, voire de l'Australie, encouragés par la diplomatie américaine. Sentant le danger, Emmanuel Macron a fait monter les enchères avant même l'ouverture du sommet, lors de sa visite à Tokyo. Le président français se dit prêt à refuser de signer un texte final qui reviendrait ne serait-ce que partiellement sur les engagements climatiques concernés par l'accord. Il se dit aussi décidé à ne pas entériner le pacte commercial UE/ Mercosur si le Brésil quittait l'accord de Paris. Le président brésilien Jair Bolsonaro a depuis laissé entendre qu'il n'était pas question pour son pays de revenir sur sa signature. Mais si épreuve de force il y a sur ces deux dossiers, le résultat sera crucial pour juger qui l'emporte entre le bilatéralisme forcené de Trump ou le multilatéralisme volontariste de Macron. Là encore, le fait de savoir si les autres pays de l'Union suivent ou pas la position française sera déterminante. En cas de désunion européenne dans le bras de fer, le problème de ce G20 ne serait pas tant qu'il soit vain mais qu'il soit proche de la mort » (4).

Ce qui a été décidé. Le G20 se veut l'enceinte garante du multilatéralisme. Donald Trump l'a quelque peu subverti. Le président américain a imposé sa feuille de route en jouant d'alliances de circonstances sur des questions essentielles comme le climat et le commerce, pour imposer ses vues au profit des Etats-Unis. Si bien que le communiqué final, samedi 29 juin, du sommet du G20 d'Osaka au Japon traduit plus une stagnation sur les acquis – dont l'objectif était déjà de limiter les dégâts face à Trump. Le texte contient un appel à réformer l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et à maintenir les marchés ouverts. Sur le climat, la même configuration qu'à Buenos Aires a été adoptée. En dehors des discussions bilatérales, le sommet s'est limité aux incantations et au verbiage. En cause, la nouvelle fracture idéologique entre les leaders mondiaux «libéraux» et «illibéraux».

La rencontre a bien accouché dans la douleur d'un communiqué commun, résultat de compromis principalement sur les sujets du commerce et, surtout, du climat ; mais ses 43 paragraphes, à la lecture éprouvante d'ennui, font davantage penser aux «lieux communs» qu'aux valeurs communes. Surtout, ils masquent une scission entre les acteurs jusque dans leurs sujets de préoccupation, pour les uns mondiaux, pour les autres strictement nationaux. » (5)

L'élaboration du communiqué final tiendra de l'exercice d'équilibriste tant les positions sont marquées sur les deux sujets les plus épineux : le commerce et surtout le climat. Dans les faits, les rencontres bilatérales sont aussi importantes que le sommet lui-même. Côté commerce, la réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est à la peine. « Nous n'avons pas eu de discussion politique sur le sujet. Nous nous battons pour mentionner notre engagement de réforme dans le communiqué final », indique-t-on à l'Elysée. Mais, selon le ministre russe de l'Economie il n'existe aucun consensus au sein des pays membres du G20 sur la manière de conduire cette réforme de l'Organisation » (5).

Donald Trump et Xi Jinping, samedi matin, s'annonce électrique

Le monde avait les yeux braqués sur le rapport de force Chine États-Unis :

« Ces difficultés interviennent alors que les deux plus grandes puissances économiques de la planète ne semblaient pas en mesure de promettre une résolution rapide de leur conflit commercial qui inquiète tous les participants. Soufflant, comme à son habitude, le chaud et le froid, Donald Trump a tenu à préciser qu'il n'avait en aucun cas dit à Pékin qu'il était disposé à geler la nouvelle hausse des tarifs douaniers dont il menace la Chine. ‘(...) Le pouvoir chinois souhaiterait également que les Etats-Unis mettent fin aux restrictions mises en place contre Huawei, son géant de la technologie, qui achète d'énormes quantités de composants électroniques aux firmes américaines. «Nous espérons que la partie américaine nous retrouvera à mi-chemin », a déclaré Geng Shuang, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois. « Un tel accord serait dans l'intérêt de nos deux pays et correspond à ce que la communauté internationale attend », L'affrontement entre les deux nations est devenu tel que Xi Jinping ne peut plus prendre le risque d'apparaître «faible » face aux exigences de la puissance américaine perçues comme «injustes »par les élites chinoises qui les associent maintenant aux « traités inégaux » imposés par les étrangers au XIXème siècle » (5).

Et le climat dans tout cela ?

Une fois de plus c'est le grand perdant ! Comme le rappelle Pascaline Boittiaux :

« En 2017 déjà 15 000 scientifiques du monde entier ont signé un manifeste mettant en garde contre le réchauffement climatique : les émissions de carbone ont repris leur augmentation cette année, après trois ans de stabilisation. Les pays ou le climat font le plus de victimes sont les états insulaires généralement des pays du Sud amis aussi des pays comme la Russie l'Italie et la France ». (6)

C'est un fait la COP 21 n'est pas respectée;Une mauvaise nouvelle pour le climat. Les émissions de dioxyde de carbone devraient être reparties à la hausse en 2017. La hausse devrait être de 2% cette année pour les émissions provenant des combustibles fossiles et des industries. Elles atteindraient autour de 41 milliards de tonnes de CO2. Depuis l'accord de Paris c'est plus de 100 milliards de tonnes émises alors qu'elles devaient être de loin inférieurs:

Trump souffle le chaud et le froid sur le sommet du G20 Mais en dépit des sourires de circonstance, la position américaine reste ferme. Sur l'ambition climatique de ce sommet, « les Américains tiennent un langage très dur. À la manœuvre le Brésil, la Turquie, l'Arabie saoudite, voire l'Australie pourraient emboîter le pas aux Américains et quitter l'accord de Paris. Lors de sa rencontre avec le nouveau président brésilien, il a reçu l'assurance que le Brésil resterait dans l'accord.

Paris se montre ouverte à la discussion avec la nouvelle administration brésilienne sur le plan de la biodiversité en Amazonie et les dangers de la déforestation. Le ministre des Affaires étrangères. Lors d'une discussion avec Recep Tayip Erdogan, le président turc dont le pays éprouve des difficultés de financement pour l'adaptation de son économie au changement climatique et la lutte contre le réchauffement, le président français a évoqué une aide financière supplémentaire par l'intermédiaire de l'Agence Française de Développement (AFD).

La chancelière allemande Angela Merkel avait indiqué à la mi-journée devant la presse que le G20 allait déboucher à propos du climat sur un «texte semblable» à l'an dernier, après des négociations particulièrement dures. L'Union européenne, le Canada et, dans une moindre mesure, la Chine, ont bataillé pour éviter une reculade.

La France, la Chine et l'ONU, ont « réaffirmé leur engagement fort pour renforcer la coopération internationale sur le changement climatique et garantir une application totale et efficace de l'accord de Paris ». Dix-neuf des vingt membres du G20 ont réaffirmé à Osaka leur engagement pour «la mise en œuvre complète» de l'accord signé en Washington est resté à l'écart. «On a évité de reculer (...) mais nous devons aller beaucoup plus loin (...) C'est dire si dans les faits les 2° C sont dépassés et les convulsions climatiques seront de plus en plus récurrentes » (7)

La rencontre Trump-Kim Jong Un

Lors de son voyage dans la région le président Trump en a profité pour rencontrer le leader nord coréen L'une des retombées qui mérite d'être signalée c'est la rencontre des présidents américains et nord coréen :

« L'histoire s'est encore une fois faite à Panmunjom», écrit le Korea Joongang Daily dans un éditorial le 1er juillet, » avec les dirigeants des deux Corées et des États-Unis se tenant côte à côte pour la première fois.» Jamais en effet une telle rencontre n'avait eu lieu depuis la fin de la guerre. Techniquement, celle-ci n'a d'ailleurs jamais pris fin. Un simple armistice a été signé en 1953 dans la zone démilitarisée de Panmunjom, entre les gouvernements américain et nord-coréen. »La poignée de mains entre les dirigeants des États-Unis et de la Corée du Nord au même endroit peut promettre une ère de paix» (...) depuis la reprise du dialogue en 2018, »la Corée du nord n'a pas remisé une seule arme nucléaire ou un seul missile». Voir Trump franchir le pas vers le Nord à Panmunjom, » symbole de la guerre froide et de la division de la péninsule coréenne», a été «une scène véritablement historique» » (8)

On le voit les forts font leur destin. Trump a été amené à discuter d'égal à égal avec un petit Etat dont la détermination repose sur une dissuasion nucléaire réelle. Rien à voir avec la tentative d'étranglement de l'Iran

Et le pétrole et la comédie de l'OPEP?

Dans le même ordre, l'énergie n'a pas été abordée, mais en aparté on apprend que le président Poutine en a discuté avec le roi Salman. Ils auraient convenu de maintenir le statut quo actuel autour de 65 $ qui arrangent les deux grands et surtout qui arrange les Etats Unis, car c'est le seuil à partir duquel les gaz et pétrole de schiste seraient rentables. Les rentiers de l'Opep perdent des parts de marché car les Etats unis sont devenus exportateurs de pétrole. A Vienne sera actée la décision des deux grands, les pays de l'Opep vont reconduire l'accord d'Alger.

On remarque au passage que la Russie est membre de fait de l'Opep. Reste le problème de l'Iran qui a vu sa part diminuer de 60% du fait des sanctions américaines qui promettent l'enfer à ceux qui commercent avec l'Iran

En effet, les 14 membres de  l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et 10 autres producteurs, réunis ensemble sous l'appellation « OPEP+ », vont maintenir leurs plafonds de production pétrolière jusqu'au 31 mars 2020. Cette conclusion de la 6e réunion de l'OPEP+ à Vienne ne faisait guère de mystère, les dirigeants russe et saoudien ayant fait des annonces dans ce sens la semaine dernière, en marge du sommet du G20 au Japon. En amont de la réunion de Vienne, l'Iran a d'ailleurs fait part de sa désapprobation au sujet de ces déclarations (tout en soutenant une reconduction de l'accord de l'OPEP+),  jugeant que l'OPEP allait « mourir avec un tel processus » de décision. Côté saoudien, le ministre en charge de l'énergie Khaled al-Falih a affirmé que  l'OPEP comptait désormais pour « moins de 30% de la production mondiale » ( 41,5% de la production mondiale en 2018 selon le BP Statistical Review of World Energy) et que l'influence de la Russie était au contraire « bienvenue » pour équilibrer les marchés pétroliers et soutenir les cours du brut » (9).

La gabegie des rentiers de l'Opep

Comble de l'ignorance l'Opep déclare la guerre à la planète Terre et se lamente que les investissements sur les énergies fossiles aient diminué. Ainsi comme lu sur une déclaration à l'AFP :

« Le secrétaire général de  l'OPEP a fustigé mardi à Vienne les attaques « non scientifiques » contre le secteur énergétique lancées par les militants de la cause climatique, y voyant « peut-être la pire menace » pour l'industrie pétrolière. À mesure que le réchauffement climatique déclenche des épisodes météorologiques « extrêmes », « on voit croître une mobilisation de masse de l'opinion mondiale (...) contre le pétrole, complètement non-scientifique », s'est lamenté le Nigérian Mohammed Barkindo, secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. « La société civile est induite en erreur, de sorte qu'on lui fait croire que le pétrole est la cause du changement climatique! C'est peut-être la pire menace pour notre industrie à l'avenir ». Il a aussi fait allusion à l'adolescente suédoise Greta Thunberg et au mouvement « Fridays For Future » à l'initiative de marches organisées dans le monde entier pour alerter sur l'urgence de lutter contre les dérèglements climatiques. « On a vu dans les capitales européennes, y compris à Vienne des enfants se mobiliser pour manifester dans les rues, au Parlement, devant les sièges des grands groupes pétroliers, lors des assemblées générales d'entreprises, en campagne contre notre industrie et le pétrole » Pour lui, cette mobilisation de l'opinion publique « prend graduellement en otage la transition énergétique elle-même, s'infiltrant dans les conseils d'administration et les gouvernements », jusqu'à « façonner certaines politiques ou décisions d'entreprises, y compris en termes d'investissements ». À l'inverse, « nous croyons, nous, que l'industrie pétrolière fait partie de la solution au fléau du changement climatique ».» (10)

Le cartel, qui réunit 14 pays producteurs emmenés par l'Arabie saoudite, représente environ un tiers de la production pétrolière mondiale. C'est à se demander encore une fois, ce que fait l'Algérie dans ce club des rentiers sans ambition si ce n'est de prier pour que le pétrole ne dévisse pas en espérant que le président Trump accepte de laisser les rentiers ramasser les miettes. Est il normal que l'Algérie continue à indexer sa loi des finances sur les convulsions erratiques d'un baril – qui a perdu 20 $ en quatre mois) au lieu de sortir de la rente en diminuant d'abord le train de vie de l'Etat, en coupant les subventions à partir d'un certain seuil en faisant la chasse au gaspillage bref en ayant une vision du développement durable à 2030 en laissant un viatique aux générations futures au lieu de brûler d'une façon frénétique ce qui reste. Tout est à faire dans ce domaine.

Conclusion

Au-delà de la réussite de ces sommets du politiquement correct rien de nouveau sous le soleil ! On se félicitera, des progrès accomplis. Lesquels ? Personne ne parle des vrais problèmes celui de la dette publique mondiale. Le FMI a calculé que le ratio dette publique/PIB - l'orthodoxie dit qu'il ne faut pas dépasser 60% - La dette publique mondiale s'élève à près de 55 000 milliards de dollars à la fin 2014. En 2005, elle était seulement de 26.000 milliards. En une décennie, elle a plus que doublé. Avec les dettes privées, la dette atteint 100.000 milliards de dollars pour un PIB de 74.000 milliards...

Il en est de même des rentiers de l'Opep qui emmène le monde à sa perte en misant sur les énergies fossiles Assurément ces institutions qui défendent un ordre néolibérale ne vont pas dans le sens du bonheur global seule une mince oligarchie en profitera. Les rentiers de l'Opep vivant sur une rente imméritée n'apportent aucune valeur ajoutée. Les grands perdants sont aussi bien les pays vulnérables sans ressources énergétiques mais aussi les peuples rentiers de l'Opep qui remettent aux calendes grecques toute remise en cause du modèle de développement hors hydrocarbure faisant de ces peuples des assistés ad vitam aeternam à moins que les peuples remettent en cause les modes de gouvernance comme le montre d'une façon magnifique et modèle le peuple algérien depuis la révolution tranquille du 22 février 2019 ;

Ainsi à côté de l'horloge démoniaque de la dette mondiale, il est une autre horloge celle de l'inéluctabilité des changements climatiques. L'horloge de la fin du monde ou The Domsday Clock (l'horloge de l'Apocalypse) qui utilise l'analogie du décompte vers minuit pour dénoncer le danger qui pèse sur l'Humanité du fait des menaces nucléaire, écologique. Elle indique depuis 2007 minuit moins cinq (23:55)

Ces phrases prononcées à propos d'un G20 d'il y a quelques années n'ont pas pris une ride :

« Le G20 restera vain. On le sait. On y parlera morale... Bref, on opérera un « déplacement » comme on dit en psychologie : le déplacement consiste en un mécanisme dans lequel une émotion, une peur « comme peur que quelque chose arrive et vous précipite dans le déclin », sont déplacées de leur objet initial sur un objet substitutif acceptable. Cet objet substitutif, ce fantasme collectif, peut-être la « moralisation » de la finance, construire un indice du « bonheur »(sic), L'important est que ce déplacement aveugle la conscience : et met au pas toute critique radicale... il s'agit de sauver le capitalisme, ce brave soldat. (...)La crise n'est pas née de la dernière pluie. Elle est l'enfant incestueux de la révolution conservatrice des années 1980, les années fric, les années de la dérégulation, ou tout ce qui est humain ou bien marchand utile est considéré comme un coût... Ou l'être-ensemble devient une scorie, un résidu négligeable, car non calculable ».(11)

Tout est dit. Ainsi va le monde.

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger

Notes

1.https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-sommet-du-g20-rien-de-nouveau-184447

2.Claire Jenik,  fr.statista.com 14 mai 2019

3.Tristan Gaudiaut,  fr.statista.com 13 déc. 2018

4. Philippe Mesmer et Brice Pedroletti Le monde.fr 29 juin 2019

5. Richard Hiault, Yann Rousseau :  lesechos.fr

6.https://fr.statista.com/infographie/11821/les-pays-ou-le-climat-fait-le-plus-de-pays/

7.https://www.france24.com/fr/20190629-g20-sommet-osaka-engagement-reaffirme-accord-climat-paris-sauf-etats-unis

8.https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/vu-de-coree-du-sud-espoir-et-circonspection-apres-la-rencontre-kim-trump-panmunjom

9. connaissancedesenergies.org

10.  connaissancedesenergies.org

11. G20 : Du « déplacement » comme dispositif. Agoravox samedi 26 septembre 2009.

Article de référence  lequotidien-oran.com

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