Cubadebate, le site cubain nous en prévient. Les Etats-Unis viennent de dénoncer l'ingérence étrangère dans les mouvements qui secouent les dictatures latino-américaines, se traduisant par le changement électoral ou des manifestations de masse, il s'agit bien sûr selon la maison blanche de Cuba et du Venezuela, mais aussi de la Russie. Cette déclaration est très dangereuse parce que comme l'a laissé entendre le fils Bolsonaro du brésil, cela peut se traduire par un recours au fascisme, à une répression encore plus féroce, mais aussi fournir prétexte à invasion. C'est pour cela qu'il faut prendre très au sérieux le vote incroyable qui a lieu au Sénat français contre le Vénézuela (note et traduction de Danielle Bleitrach).
Par: Cubadebate Writing
Publié dans: Lie Hunter
Dans cet article: Amérique latine et dans les Caraïbes, le Chili, Donald Trump, États-Unis, Gestion des supports, Politique de traitement, la contestation sociale
1er novembre 2019 | 4 |
Selon des informations de l'AFP, les Etats-Unis ont accusé jeudi la Russie d'utiliser des émeutiers sur les réseaux sociaux pour « exacerber la division » au Chili, où une vague de manifestations contre le gouvernement a fait 20 morts.
La Maison Blanche a fait allusion à un acteur étranger dans une déclaration publiée dans la matinée, après que le président américain Donald Trump ait appelé son homologue chilien, Sebastián Piñera, pour lui exprimer son soutien.
« Nous avons des indications sur les activités russes et leur intervention pour impulser un cours négatif au débat au Chili », a déclaré à la presse un responsable du département d'Etat américain.
Le diplomate a indiqué qu'il y avait des signes évidents de l'intervention de personnes qui « profitaient du débat » pour « exacerber la division et favoriser les conflits » dans le pays d'Amérique du Sud, principalement « par le biais de l'utilisation et de l'abus de réseaux sociaux et de fauteurs de troubles. »
Les manifestations, qui ont commencé au Chili il y a près de deux semaines contre une hausse du prix du ticket de métro, ont provoqué un large mouvement d'indignation contre le gouvernement et plusieurs institutions.
Dans le cadre des manifestations, le gouvernement - qui après quelques jours a révoqué la hausse des transports - a décrété l'état d'urgence et imposé un couvre-feu pendant plusieurs jours.
La crise a contraint Piñera à annoncer mercredi l'annulation de l'organisation de la réunion des dirigeants du forum de l'APEC - à laquelle Trump devait participer - et du sommet des Nations Unies sur le climat de la COP25, qui devait se tenir dans quelques semaines à Santiago.
S'agissant des allégations de violations des droits de l'homme commises par diverses organisations au cours de la répression des manifestations au Chili, le responsable a déclaré qu'il ne disposait pas de « suffisamment de détails ».
La Maison Blanche a annoncé jeudi que Trump avait appelé son homologue chilien pour exprimer son soutien et avait dénoncé l'existence « d'efforts étrangers pour saper les institutions » dans le pays.
Le diplomate américain a déclaré que la Russie avait accru son influence en Amérique latine.
« Il semble qu'ils préfèrent une région divisée et que le débat démocratique se déroule dans le conflit ce qui est regrettable », a-t-il déclaré à propos des Russes.
Le secrétaire général de l'Organisation des États américains, Luis Almagro, a dénoncé la semaine dernière un « schéma » de déstabilisation du Venezuela et de Cuba - dirigé d'abord vers la Colombie et l'Équateur, puis vers le Chili -, attribuant à ces pays une responsabilité dans la mobilisations massives contre le gouvernement dans la région.
Après la crise, Piñera a changé le cabinet afin de calmer les protestations qui dénoncent les bas salaires et les retraites maigres, en particulier les inégalités, dans un pays où le PIB par habitant est élevé mais où il existe un écart marqué entre riches et pauvres.
Les manifestations dénoncent également la constitution de Pinochet imposée par le régime militaire qui a dirigé le pays de 1973 au début des années 1990 et qui a servi de médiateur à la démocratie chilienne pendant trois décennies.
Le coup d'État commis par Augusto Pinochet contre le gouvernement populaire dirigé par le président Salvador Allende avait été organisé et soutenu par le Service central du renseignement, sur ordre de la Maison-Blanche.
Son objectif principal était de mettre fin au processus de gauche au Chili et d'imposer un programme économique néolibéral au sang et au feu, sous la direction d'économistes chiliens formés à l'école de Chicago, les « Chicago Boys ».
M. Trump et son département d'État ont parfaitement raison de déclarer que les manifestations sociales grandissantes au Chili sont provoquées de l'extérieur du pays sud-américain. Mais leur origine n'est ni à Moscou, ni à Caracas, ni à La Havane. Il faut regarder plutôt do côté de Langley, Washington et Chicago.