Le ministre russe de la Défense Choïgou a remis en main propre aux dirigeants iraniens la lettre personnelle de Poutine proposant de servir de médiateur dans le conflit avec Israël... C'est l'annonce que vient de faire cet article de Asia Times en général bien informé. Malgré les périls on peut espérer que la situation est telle, avec un rapport de forces favorable au camp de la paix - qui est celui de la Chine et de ses partenaires stratégiques au premier rang desquels la Russie - que les planètes tendent à s'aligner dans le bon sens ou du moins en frappant les bellicistes d'une difficulté à agir, comme est plus ou moins bloqué notre Macron. Ce qui est le seul bon côté de l'imbroglio électoral qu'il a lui même provoqué...
Danielle Bleitrach
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par James Davis
Le président russe Vladimir Poutine a envoyé une lettre personnelle aux dirigeants iraniens leur demandant de s'abstenir de toute action militaire contre Israël pendant qu'il tente de servir de médiateur entre les deux pays, selon des sources proches du dossier.
La lettre a été remise en main propre par le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, qui est arrivé lundi à Téhéran.
Choïgou doit rencontrer le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale d'Iran, Ali Akbar Ahmadian, et le chef d'état-major général des forces armées iraniennes, Mohammad Bagheri.
Il rencontrera également le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian, a rapporté l'agence de presse I n terfax.
L'Iran a déclaré qu'il exercerait des représailles contre Israël pour l'assassinat du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet, largement attribué aux services de renseignement de l'État juif. Israël n'a fait aucun commentaire officiel sur le meurtre.
Haniyeh et l'un de ses gardes du corps sont morts dans l'explosion d'une maison d'hôtes sécurisée pour dignitaires étrangers, dans des circonstances qui restent inexpliquées. Haniyeh assistait à l'investiture du président Pezeshkian.
Quelques heures plus tôt, une frappe aérienne israélienne a tué le commandant du Hezbollah Fouad Choukr, un proche allié de l'Iran. Le Corps des gardiens de la révolution iranienne a déclaré qu'il infligerait une «punition sévère» à Israël «au moment, à l'endroit et de la manière appropriés».
Selon le New York Times, le guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a ordonné aux forces armées iraniennes d'attaquer Israël en représailles à l'assassinat de Haniyeh.
Les spéculations vont bon train sur d'éventuelles actions iraniennes ainsi que sur la réponse potentielle d'Israël. Le 13 avril, l'Iran a lancé plus de 300 projectiles sur Israël. Presque tous ont été abattus par une combinaison de défenses aériennes israéliennes et américaines.
Le rôle possible de la Russie dans un conflit israélo-iranien reste une question ouverte. Reuters a rapporté le 6 août que Poutine avait demandé à l'Iran d'éviter de faire des victimes civiles dans toute action militaire potentielle contre Israël.
L'agence de presse a déclaré que Choïgou avait délivré ce message à Téhéran. Il a également rapporté que l'Iran avait demandé à la Russie de lui vendre des chasseurs Su-35, l'une des appareils les plus avancés de la Russie. Il n'y a pas d'informations faisant état d'une réponse russe à la demande.
Le New York Times a rapporté le 5 août que la Russie envoyait des systèmes de défense aérienne à l'Iran, sans préciser les systèmes en question. Selon des sources russes, la Russie n'a pas d'armement à revendre dans le cadre de ses opérations en Ukraine, et il est peu probable qu'elle fournisse son meilleur matériel de défense aérienne à l'Iran.
Selon des sources familières avec les discussions de Choïgou à Téhéran, l'Iran a pris en considération la proposition de Poutine mais a demandé des armes russes de haute technologie dans le cadre de l'accord - en particulier, le système de défense aérienne russe S-400, qui a une portée allant jusqu'à 400 kilomètres et la capacité de suivre plusieurs cibles.
L'Iran dispose d'un système russe plus ancien, le S-300, depuis 2016, bien que l'on ne sache pas s'il dispose de la version la plus récente.
Certains analystes pensent que le S-400 peut suivre les avions furtifs américains comme le F-22 et le F-35. C'est peu probable, étant donné que la Russie a retardé les expéditions de systèmes S-400 précédemment contractuels à l'Inde - son meilleur client d'armes - en raison des exigences du conflit ukrainien.
Israël a maintenu des communications étroites avec la Russie, conseillant les forces russes en Syrie sur des milliers de frappes contre les milices alliées à l'Iran. La Russie a mis fin à sa défense aérienne et a permis à Israël d'opérer sans entrave.
La guerre en Ukraine a mis Israël dans une impasse : il ne veut pas se mettre du mauvais côté de la Russie en apportant un soutien militaire à l'Ukraine.
Les États-Unis ont demandé à Israël de vendre jusqu'à huit systèmes de missiles Patriot à l'Ukraine, et la question resterait en cours de négociation.
Le Patriot est particulièrement important pour l'Ukraine, car il s'agit de la seule défense disponible contre les avions russes qui lancent des bombes planantes à une portée d'environ 60 kilomètres.
Si Poutine aide Israël en désamorçant un éventuel échange de tirs avec l'Iran, il voudra quelques faveurs en retour.
source : Asia Times via Histoire et Société