L'Organisation des Etats américains a estimé légitime le retour au pouvoir en Bolivie du Mouvement vers le socialisme (MAS) de l'ancien chef de l'Etat Evo Morales, dont le candidat Luis Arce a remporté l'élection présidentielle avec une large avance.
Le processus électoral qui a abouti à la victoire de Luis Arce dès le premier tour a été «transparent», a déclaré le 21 octobre à La Paz le chef de la mission d'observation de l'Organisation des Etats américains (OEA), Manuel Gonzalez.
«Les citoyens ont voté librement et le résultat a été clair et catégorique», a-t-il expliqué. Il présentait le rapport préliminaire de sa mission sur la consultation électorale du 18 octobre, lors de laquelle les Boliviens devaient choisir un président, un vice-président et renouveler le Parlement.
Le résultat «donne une grande légitimité au gouvernement entrant, aux institutions boliviennes et au processus électoral», a souligné Manuel Gonzalez.
Les autorités électorales boliviennes ont annoncé le 21 octobre au soir, alors que les procès-verbaux de 90,1% des bureaux de vote avaient été comptabilisés, que Luis Arce obtenait 54,51% des voix, devançant l'ancien président centriste Carlos Mesa (29,21%) et le candidat de droite Luis Fernando Camacho (14,19%). Malgré la pandémie de Covid-19, le taux de participation a atteint le chiffre record de 87%.
Aux termes de la Constitution bolivienne, est élu au premier tour le candidat qui obtient plus de 50% des voix, ou bien 40% des voix avec une avance de dix points sur son concurrent le plus proche. A défaut, un second tour est organisé.
Ces résultats officiels encore partiels confirment les projections faites dans la soirée du 18 octobre par la chaîne de télévision Unitel et par la fondation catholique Jubileo, qui attribuaient toutes deux environ 53% des voix à Luis Arce et 31% à Carlos Mesa. Les autorités électorales n'avaient pas publié de résultats préliminaires aussitôt après les élections du 18 octobre.
Vers un retour d'Evo Morales ?
La large victoire de Luis Arce, un économiste de 57 ans, marque le retour au pouvoir du Mouvement vers le socialisme (MAS) un an après la démission de son leader historique Evo Morales. A l'annonce de son triomphe, Luis Arce a déclaré que la Bolivie avait «renoué avec la démocratie» et «retrouvé l'espoir».
Pour la première fois en 20 ans, Evo Morales, premier président indigène de la Bolivie, de 2006 à 2019, et figure emblématique de la gauche sud-américaine, n'était pas candidat à l'élection présidentielle.
Il avait dû quitter le pouvoir alors qu'il avait été déclaré vainqueur de l'élection présidentielle d'octobre 2019 lors de laquelle il briguait un quatrième mandat consécutif.
L'opposition avait refusé de reconnaître sa victoire en affirmant qu'elle avait été obtenue par la fraude.
Après des manifestations et des violences qui avaient fait plus de 30 morts et 800 blessés selon l'ONU, Evo Morales avait démissionné en novembre 2019 et quitté la Bolivie. Il vit actuellement en Argentine, mais a promis de rentrer «tôt ou tard» dans son pays.
Après son départ, un pouvoir intérimaire s'était mis en place, dirigé par une sénatrice de droite, Jeanine Añez.
Lire aussi Bolivie : violemment agressée par l'opposition il y a un an, Patricia Arce est élue sénateur