20/10/2020 31 articles reseauinternational.net  7min #180611

Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

par Maïlys Khider

Luis Arce, membre du parti de l'ancien dirigeant Evo Morales, a été élu président de la Bolivie. Il remporte le scrutin à 52,4% des voix, au terme d'un an de crise politique et de ce que Evo Morales avait qualifié de «coup d'Etat» mené par la droite.

En Bolivie, les urnes ont parlé. Il aura suffi d'un tour à Luis Arce, candidat de la gauche et dauphin de l'ancien chef de l'Etat Evo Morales, pour être élu président le 18 octobre 2020 dès le premier tour avec 52,4% des voix, selon un sondage de sortie des urnes diffusé par la chaîne privée Unitel.

L'ancien ministre de l'Economie devance de plus de 20 points son principal rival, le centriste Carlos Mesa (31,5% des voix), allié de la présidente par intérimaire - autoproclamée - Jeanine Añez. Celle-ci avait refusé de reconnaître les résultats du scrutin de 2019, plaçant le pays dans un état d'incertitude et de tensions, mais n'a pu contester ceux de l'élection du 18 octobre.

Lors d'une conférence de presse en compagnie de son vice-président David Choquehuanca relayée via Facebook, le nouveau président a déclaré : «Nous les Boliviens avons, aujourd'hui fait des pas importants, nous avons récupéré la démocratie et surtout nous avons, récupéré l'espoir». Ce à quoi il a ajouté : «Nous allons gouverner pour tous les Boliviens, nous allons construire un gouvernement d'union nationale, nous allons construire l'unité».

Muy agradecidos con el apoyo y confianza del pueblo boliviano. Recuperamos la democracia y retomaremos la estabilidad y la paz social. Unidos, con dignidad y soberanía #VamosASalirAdelantePubliée par Lucho Arce sur Dimanche 18 octobre 2020

Nous sommes très reconnaissants du soutien et de la confiance du peuple bolivien. Nous avons retrouvé la démocratie et nous allons revenir à la stabilité et à la paix sociale. Unis, dans la dignité et la souveraineté #VamosASalirAdelantePubliée par Lucho Arce sur Dimanche 18 octobre 2020

Après que 7,3 millions de citoyens Boliviens ont été appelés à élire leur président, leur vice-président, et à renouveler les deux chambres du Parlement, les résultats du scrutin marquent pour le Mouvement vers le socialisme (MAS), parti de l'ancien président Evo Morales, un retour au pouvoir après la longue crise politique qui déstabilise le pays depuis un an.

Après l'annonce de la victoire de son parti, Evo Morales a exprimé son contentement dans la presse, depuis Buenos Aires (Argentine) où il est réfugié : «Le MAS - Mouvement pour le socialisme - a gagné largement les élections, y compris au Sénat et à la chambre des députés. Arce est le président de Bolivie». «Tôt ou tard, nous allons rentrer en Bolivie, il n'y a pas de discussion là-dessus. Mon grand souhait est de retourner en Bolivie, dans ma région. C'est une question de temps», a ajouté l'ancien président bolivien.

Sur Twitter, il a écrit : «Mes sincères félicitations aux frères [Luis Arces] et Larama David pour cette grande victoire, et aux autorités élues, à l'Assemblée législative, aux mouvements sociaux, aux militants et sympathisants du MAS-IPSP, je les remercie pour leur effort et leur engagement pour la Bolivie».

Il a précisé que le MAS détenait désormais «la majorité dans les deux chambres», un réel plébiscite pour le parti, qui reprend les rênes des pouvoirs exécutif et législatif.

Mis más sinceras felicitaciones a los hermanos @LuchoXBolivia y @LaramaDavid por esta gran victoria, y a las autoridades electas, Asamblea Legislativa, a los movimientos sociales, a los militantes y simpatizantes del MAS-IPSP les agradezco su esfuerzo y compromiso con #Bolivia.
Hermanas y hermanos: la voluntad del pueblo se ha impuesto.
Se ha producido una victoria contundente del MAS-IPSP. Nuestro movimiento político tendrá la mayoría en las dos cámaras. Hemos vuelto millones, ahora vamos a devolver la dignidad y la libertad al pueblo.#JallallaBolivia

L'annonce est d'autant plus réjouissante pour le mouvement socialiste que la Bolivie a traversé une longue crise électorale et politique dès le mois d'octobre 2019. Evo Morales avait remporté le premier tour de l'élection le 20 octobre avec 47,08% des voix, contre 36,51% pour Carlos Mesa. La Constitution prévoit qu'en cas d'obtention de 40% des voix avec un écart entre deux candidats dépassant les 10 points, celui qui est en tête est élu dès le premier tour. Le Tribunal suprême électoral avait proclamé Evo Morales vainqueur.

Un retournement de situation

Coup de théâtre : dans la foulée, l'Organisation des Etats d'Amérique (OEA) publie un rapport jugeant statistiquement erronée la marge de dix points nécessaires à Evo Morales pour être élu au 1er tour. L'organisation crie à la fraude électorale et appelle la Bolivie à prévoir de nouvelles élections, avec de nouvelles autorités électorales. Le 10 novembre, Evo Morales promet la tenue de nouvelles élections.

Des heurts éclatent alors entre partisans et détracteurs du MAS, faisant 33 morts et des centaines de blessés. Au moins quatre tribunaux électoraux sont incendiés. Lâché par la police et l'armée, Evo Morales démissionne. Il prend la direction du Mexique puis de l'Argentine.

Le 4 décembre, l'OEA publie un nouveau rapport. Celui-ci conclue à une «manipulation délibérée» du scrutin du 20 octobre. Ses rédacteurs considèrent que la marge qui sépare Evo Morales et Carlos Mesa est «minime par rapport au volume des manipulations et altérations détectées».

Le 13 novembre, la deuxième vice-présidente (de droite) du sénat Jeanine Añez s'autoproclame présidente intérimaire. Elle annonce avoir l'intention de «convoquer des élections au plus vite». Elle se rend le jour même au siège du gouvernement et y prête serment en martelant : «La Bible est de retour dans le palais». Evo Morales dénonce alors le «coup d'Etat le plus astucieux et le plus désastreux de l'histoire» et l'autoproclamation à la présidence, qui «viole la Constitution politique de l'Etat plurinational de Bolivie (CPE) et les normes internes de l'Assemblée législative».

Pas de fraude électorale selon le MIT

Le 27 février 2020, un nouveau retournement de situation créé la controverse et vient démentir les conclusions de l'OEA et de l'opposition bolivienne. Deux statisticiens du Massachusetts Institute of Technology (MIT), spécialistes des scrutins électoraux, publient à leur tour un rapport établissant l'absence totale de preuve de fraude, et affirmant que Evo Morales aurait «très probablement» remporté les élections dès le premier tour.

«Il n'y a aucune preuve statistique de fraude que nous puissions trouver... Dans l'ensemble, l'analyse statistique et les conclusions de l'OEA semblent profondément erronées», stipule le rapport.

Une plainte pour génocide et terrorisme contre Evo Morales et Luis Arce

Pour discréditer Evo Morales et appuyer ses positions, le gouvernement bolivien dépose une plainte au mois d'août 2020 contre l'ancien chef d'Etat et son candidat à l'élection présidentielle pour «terrorisme et génocide». La plainte concerne 12 personnes au total dont Luis Arce et son vice-président David Choquehuanca, ainsi que le dirigeant de la Centrale ouvrière bolivienne (COB), Carlos Huarachi, selon le procureur de La Paz Marco Antonio Cossio.

Le gouvernement les accuse d'avoir ordonné l'installation de barrages routiers, selon le parquet général, ainsi que d'avoir encouragé des protestations pour exprimer un désaccord quant au report des élections du 6 septembre au 18 octobre, celles-ci étant initialement prévues le 6 mai.

Jeanine Añez retire sa candidature

Décidée à garder le pouvoir dans son camp, Jeanine Añez annonce au mois de janvier sa candidature à l'élection présidentielle, malgré sa promesse de ne pas en être. «La dispersion des votes et des candidatures m'ont conduite à prendre cette décision», précise-t-elle. Jeanine Añez prend cette décision après la parution d'un sondage publié le 26 janvier par le quotidien Pagina Siete, qui donne le MAS en tête des intentions de vote avec 26 %.

En réaction à cette annonce, sa ministre de la Communication, Roxana Lizarraga, démissionne l'accusant d'«avoir perdu de vue ses objectifs».

Le 17 septembre, la présidente par intérim renonce à prétendre au poste qu'elle briguait. «Aujourd'hui, je mets de côté ma candidature à la présidence de la Bolivie pour veiller à la démocratie», déclare-t-elle dans un message télévisé.

L'annonce est faite après la publication d'un autre sondage par la Jubilee Catholic Foundation, qui attribue à l'autoproclamée présidente par intérim la quatrième place avec seulement 7% des intentions de vote, loin derrière le candidat du MAS qui mène à 29,2%.

Jeanine Añez a expliqué retirer sa candidature «en raison du risque de voir le vote démocratique divisé entre plusieurs candidats, et qu'à la suite de cette division, le MAS finisse par remporter les élections».

Malgré sa féroce opposition au MAS, Jeanine Añez a félicité «les vainqueurs» et leur a demandé de «gouverner en pensant à la Bolivie et à la démocratie». Elle a été contrainte de reconnaître que le scrutin qui a vu le retour du MAS au pouvoir s'était déroulé «dans la tranquillité dans tout le pays», ainsi que le résultat de l'élection : un véritable plébiscite pour la gauche.

source:  francais.rt.com

 reseauinternational.net

Articles enfants plus récents en premier 1 2
21/11/2020 tlaxcala-int.org  9min #181963

 Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

« Combattre la pensée unique coloniale, patriarcale » Discours d'investiture du vice-président de l'État plurinational de Bolivie David Choquehuanca

teleSUR

Ci-dessous la traduction du discours du vice-président élu de Bolivie lors de la cérémonie d'investiture à La Paz el 8 novembre. Les termes en langues originelles sont expliqués en notes

- YouTube

Avec la permission de nos dieux, de nos frères aînés et de notre Pachamamahttp://newsnet.fr/1, de nos ancêtres, de nos achachilashttp://newsnet.fr/2, avec la permission de notre Patujúhttp://newsnet.fr/3, de notre arc-en-ciel, notre feuille de coca sacrée.

04/11/2020 strategic-culture.org  10min 🇬🇧 #181237

 Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

Ending Regime Change - in Bolivia and the World

Medea BENJAMIN

Less than a year after the United States and the U.S.-backed Organization of American States (OAS) supported a violent military coup to overthrow the government of Bolivia, the Bolivian people have reelected the Movement for Socialism (MAS) and restored it to power.

In the long history of U.S.-backed "regime changes" in countries around the world, rarely have a people and a country so firmly and democratically repudiated U.S.

30/10/2020 chroniquepalestine.com  9min #181004

 Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

La leçon donnée par l'indien de Bolivie au sioniste latino-américain

Par Iroel Sánchez

Le MAS (Movimiento al Socialismo) a remporté une victoire historique qui a permis, pour la première fois après un coup d'État, le retour au gouvernement des personnes renversées, ce qui n'avait jamais été le cas des « transitions démocratiques » soutenues par les États-Unis en Amérique latine, ni en Europe du Sud.

L'histoire des coups d'État en Amérique latine est longue et donne à réfléchir car, après une intervention violente pour renverser un processus de changement affectant les intérêts américains dans la région, aucune élection qui ait immédiatement suivi n'a jamais remis le pouvoir entre les mains des forces auparavant évincées.

30/10/2020 legrandsoir.info  13min #180998

 Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

Bolivie : la grande victoire contre l'impérialisme américain et les immenses défis à venir

Fiona EDWARDS

Luis Arce et le Mouvement vers le socialisme (MAS) ont remporté une victoire écrasante au premier tour de l'élection présidentielle bolivienne, le dimanche 18 octobre 2020. Ce triomphe spectaculaire est l'aboutissement de près d'une année de lutte intense, menée par la classe ouvrière et la majorité indigène de Bolivie, pour renverser le coup d'État militaire de novembre 2019 soutenu par les États-Unis, qui a renversé le président légitime et démocratiquement élu du pays, Evo Morales.

29/10/2020 strategic-culture.org  4min 🇬🇧 #180986

 Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

Bolivia Needs to Guard Itself Against Further Us. Intervention

Ramona Wadi

Bolivia has managed to overturn the neoliberal agenda which the U.S. attempted to force upon the nation in the 2019 coup, which ousted former President Evo Morales to instal the far-right wing Jeanine Añez as president, or dictator. While Chile was dealing with its state violence, the Bolivian coup was out in the streets exerting its vengeance on the country's indigenous population. For months, Bolivians protested against state violence and police repression.

29/10/2020 reseauinternational.net  7min #180960

 Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

La Bolivie reprend ses esprits, Arce renoue les liens, áñez sera jugée

Les bonnes nouvelles s'enchaînent en Bolivie. Les élections présidentielles du 18 octobre ont marqué le retour du Mouvement vers le Socialisme (MAS) à la tête de l'État et avec lui celui de l'élan de la fraternité entre les peuples d'Amérique Latine.

Le 10 Novembre 2019 sera gravé dans l'histoire bolivienne comme un coup d'arrêt dans la marche progressiste impulsée par les trois mandats présidentiels de Evo Morales.

26/10/2020 investigaction.net  12min #180831

 Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

Amérique Latine en Résistance: Victoire populaire!

26 Oct 2020

Article de : Jessica Dos Santos / Ricardo Vaz

Editorial / Victoire écrasante du MAS

L'écrasante victoire de Luis Arce, remportée dès le premier tour, avec plus de 55% des voix, démontre que le peuple bolivien n'était pas aussi «las» du Mouvement pour le Socialisme (MAS) qu'ont bien voulu nous le faire croire, pendant près d'un an, la présidente de facto, Jeanine Añez et ses alliés avec le soutien inconditionnel d'organisations internationales, gouvernements, intellectuels et de médias qui ont tous ouvertement approuvé le coup d'État de l'année dernière contre Evo Morales.

25/10/2020 reseauinternational.net  9min #180804

 Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

Les élections en Bolivie : Le coup de Massue

par Jacques Le Bourgeois.

Aujourd'hui vendredi 23 octobre à 18 heures à La Paz, capitale de la Bolivie, le TSE (tribunal suprême électoral) a donné les résultats définitifs des élections en Bolivie. Il a confirmé La victoire de Luis Arce et celle de son parti, le MAS, qui obtient la majorité dans toutes les instances parlementaires.

La victoire de Arce est spectaculaire, plus de 55%. Elle confirme l'implantation de son parti, le MAS et le retour au pouvoir du courant socialiste, mais surtout du peuple originaire.

21/10/2020 voltairenet.org  7min #180690

 Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

Une gifle cinglante pour la « coalition occidentale »

L'élection présidentielle de 2020 en Bolivie a confirmé dès le premier tour que la majorité des électeurs soutiennent le MAS, le parti d'Evo Morales... Pourtant c'est ce même parti qui avait été accusé par des putchistes d'avoir truqué l'élection présidentielle, il y a un an, en 2019.

Résultat de l'élection bolivienne

par Général Dominique Delawarde

L'élection présidentielle de 2020 en Bolivie a confirmé dès le premier tour que la majorité des électeurs soutiennent le MAS, le parti d'Evo Morales...

21/10/2020 mondialisation.ca  4min #180687

 Bolivie : Luis Arce remporte la présidentielle après un an de crise politique et de rebondissements

Bolivie: retour de la légitimité

Par Mikhail Gamandiy-Egorov

Après des mois d'incertitude, les urnes ont de nouveau parlé en Bolivie. L'élection de Luis Arce, dauphin d'Evo Morales et candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS), conforte l'idée que le dernier mot dans l'exercice de la souveraineté ira toujours au peuple.

Ce ne fut pas une élection comme une autre. Tensions, pressions, menaces - aussi bien internes comme l'initiative des politiciens pro-US de faire interdire tout simplement le parti politique d'Evo Morales, le Mouvement vers le socialisme (MAS), qu'externes - comme la présence de nombre de conseillers de l'administration étasunienne pour tenter de faire basculer le scrutin.