Réfugié en Argentine depuis des mois, l'ex chef d'Etat est de retour dans son pays d'origine, au lendemain de l'investiture de son ancien ministre de l'Economie, Luis Arce, qui a triomphé lors de l'élection présidentielle.
«Une partie de ma vie reste en Argentine», a déclaré ce 9 novembre l'ancien président bolivien Evo Morales avant de faire son retour sur sa terre natale. L'ancien chef d'Etat a traversé à pied le pont transfrontalier qui relie la ville argentine de La Quiaca à celle de Villazon en Bolivie, comme ont pu le constater des journalistes de l'AFP.
Evo Morales avait été accusé de «manipulation délibérée» par l'Organisation des Etats américains (OEA) après sa victoire lors de l'élection présidentielle du 20 octobre 2019 dès le premier tour.
Premier dirigeant amérindien du pays, président de 2006 à 2019, il avait décidé de quitter le pouvoir en novembre après des manifestations et des violences qui avaient fait plus de 30 morts et 800 blessés selon l'ONU suite à l'annonce de cette supposée fraude électorale. Dénonçant un «coup d'Etat», il avait alors pris la direction du Mexique, avant de finalement poser ses valises en Argentine.
Son ancien ministre de l'Economie, Luis Arce, a remporté dès le premier tour, et avec 52,4% des voix, l'élection présidentielle du 18 octobre. Dans la foulée, la justice bolivienne a annulé les charges pesant sur Evo Morales, alors qu'elle avait émis un mandat d'arrêt pour «terrorisme» à son encontre.
En dépit des accusations de l'OEA, deux statisticiens du Massachusetts Institute of Technology (MIT) spécialistes des scrutins électoraux ont publié fin février un rapport établissant l'absence totale de preuve de fraude, affirmant qu'Evo Morales aurait «très probablement» remporté l'élection.
Lire aussi Bolivie : une étude du MIT confirme qu'il n'y a pas eu fraude à l'élection présidentielle