Kevin KIJKO
Dans moins de quinze jours, la grande mobilisation du cinq décembre commencera. La grogne monte. Après un passage où les médias claironnaient que le Président Macron et son entourage avaient peur, le président et son gouvernement jouent la fermeté. Ils iront au bout de la casse des retraites et de toute façon ceux qui se mobiliseront ne seront pas contre sa réforme de façon générale mais contre la disparition des régimes spéciaux, le ton est donné. Et ils comptent sur Laurent Berger pour être leur allié.
En parlant de la CFDT, la centrale s'est fait débordée par sa fédération cheminots qui a déposé un préavis de grève reconductible à partir du cinq. Enfin ! Du moins, tout en restant prête le lever si des annonces sur la « clause du grand père » sont faite pour la SNCF. Quoi qu'il en soit pour le moment à la SNCF les quatre principaux syndicats appellent à a grève contre la réforme des retraite. Et même sans avoir attendu la décision de cette CFDT-cheminots, haro était fait sur les cheminots, vous savez ces grands privilégiés de 2014, 2016 et 2018, comme chaque fois qu'ils font grève. Et ce coup-ci, je vous le donne en mille, selon VSD, ils se « servent des usagers et des Français comme boucliers humains », assimilant l'entreprise publique à DAECH, tout un programme. Les cheminots sont donc des terroristes. N'oublions pas non plus le rapport de la Cour des comptes qui annonce que la SNCF ne supprime pas assez d'emplois, que les cheminots ne travaillent pas assez (la rengaine du feignant), que les accords collectifs coûtent cher. Bref les cheminots sont toujours responsables de tous les maux, on le sait bien. La bataille des coups bas et lancée. Bientôt, ils ressortiront le refrain du cheminot nanti qui part à la retraite avant tout le monde, sempiternel refrain. Mais ce qu'ils ne disent pas c'est que taux de cotisation d'un cheminot est plus élevé que pour le régime général (retraite complémentaire incluse). Les cheminots sont à bout, le train des reformes vécues ces dernières années casse le moral. Entre les suicides au travail, le record de démissions, le plan social camouflé vécu depuis des années et le gel des salaires depuis plus de cinq ans, sans oublier la casse du service public, le climat est on ne peut plus explosif, la grève peut être massive.
Les préavis pleuvent, RATP, EDF, les transports, la police, Air France, Education nationale, les pompiers et j'en passe... Sans oublier bien sur les soignants, en luttes depuis des mois qui viennent devoir présenté par leur ministre un plan qui est loin d'être à la hauteur de leurs revendications.
Une grève contre la suppression des régimes spéciaux, martèle le Président. Si on ne soutien pas leur réforme, c'est qu'on est pour les inégalités. Mais, n'est-ce pas lui et ses sbires qui détruisent un par un les conquis sociaux issus de luttes et qui veut changer notre modele social ? Ils ne sont pas à un sophisme prêt dans ce gouvernement. Pour en arriver à de telles inepties, Macron est vraiment sur la défensive, prêt à sortir son joker le cinq au soir : « la clause du grand père ».
Mais qu'est ce que cette clause ? Qu'apporte-t-elle ? et n'est-ce pas un piège ? La « clause du grand père » est un dispositif qui ferait que, dans un premier temps, le régime par points ne serait en fait qu'un quarante-troisième régime ou tous les nouveaux entrants dans le monde du travail seraient affilier. Tous les salariés actuels resteraient au même régime qu'avant. L'idée peut paraitre belle, mais uniquement sur le papier et à l'instant T ou on en parle. La ficelle, pour essayer de désamorcer le conflit est un peu grosse quand on prend la peine de réfléchir. En effet, ces régimes où on maintien les salariés sans qu'il n'y ait de nouveaux entrants, vont se retrouver en déséquilibre total, et qui peut dire que les pensions et surtout le montant sera garanti ? Personne. Et il en va de même pour les retraités actuels, surtout si l'on prend en compte que pour les gouvernants, le total des retraites ne peut pas excéder quatorze pour cent du produit intérieur brut. Cette clause, les arrangerait bien car elle mènerait rapidement à l'effondrement des quarante-deux autres, et l'obligation pour tous de rejoindre le régime par points. Un belle fumisterie en soit.
La retraite par points, on peut en parler, encore un tour de passe-passe macronien pour ne pas dire qu'on quitte le modèle par répartition pour passer à celui de la capitalisation sans connaitre la valeur du point pour lequel on « cotise » pour soit. En y ajoutant le plafond du montant total des pensions versées cité juste avant, tous les salariés seront perdant, tous !
Je ne vais pas m'étaler plus, mais chacun peut trouver dans tout ça une raison de se mettre en grève, que l'on soit du public ou du privé de se mobiliser le cinq décembre, et s'il le faut les jours suivant. Il en va de notre intérêt à tous de stopper les velléités du Président des riches, mais aussi en pensant au monde que l'on veut laisser à nos enfants. Stopper Macron sur les retraite c'est le stopper aussi sur la casse de notre modele social et de nos services publics.
Alors oui, la grève peut être très massive et durer pour transformer le mois qui vient en Décembre Noir. Mais pour ça il faut que l'on soit tous conscients des enjeux du moment, de la partie de poker menteur que ce gouvernement joue.
Ils ont peut être les milliards, mais nous sommes des millions. Nous pouvons paralyser ce pays et son économie, si nous nous attelons tous à la tache. C'est tous ensemble que nous pouvons gagner !
Pour conclure, méditons tous ces citations :
« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ! » (Victor Hugo)
« Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille ; c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense. » (Jean Jaurès)
A la Huelga Compañeros !