La Commission européenne et six pays - dont la France - ont décidé d'exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, et de restreindre davantage l'accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux.
Le gouvernement allemand a annoncé le 26 février que les pays occidentaux avaient adopté de nouvelles sanctions contre Moscou en réaction à son opération militaire en cours en Ukraine, en décidant notamment d'exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale. Sont concernées «toutes les banques russes déjà sanctionnées par la communauté internationale, ainsi si nécessaire que d'autres instituts», a précisé le porte-parole du gouvernement allemand, dont le pays préside actuellement le forum du G7. Ces mesures ont été prises par les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, l'Italie et la Commission européenne. S'exprimant peu après l'annonce de la décision, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est réjoui de cette décision. «Nos diplomates se sont battus 24 heures sur 24 pour pousser tous les pays européens à s'entendre sur une décision forte et juste de déconnecter la Russie du réseau interbancaire international», a-t-il expliqué, saluant une «victoire».
Ukraine's Zelenskiy welcomes moves to cut Russia off from SWIFTUkrainian President Volodymyr Zelenskiy welcomed moves to disconnect Russia from "global financial civilisation" in a video message on Saturday.
Il a également précisé que ces mesures représentaient des «milliards et des milliards de pertes» pour la Russie, qui était désormais, toujours selon ses dires, déconnectée de la «civilisation financière». «Nous nous battrons aussi longtemps qu'il le faudra pour libérer le pays», a-t-il conclu.
Une volonté de «paralyser» les actifs de la banque centrale russe, selon von der Leyen
Selon l'Union européenne, environ 70% du secteur bancaire russe est actuellement concerné par les sanctions.
Par ailleurs, les partenaires occidentaux ont décidé de restreindre encore davantage l'accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux, afin de rendre plus difficiles ses tentatives pour soutenir le cours du rouble, en recul suite à la situation en Ukraine. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a évoquer une volonté de «paralyser» les actifs de la banque centrale russe. Les nouvelles sanctions vont enfin s'en prendre aux hommes d'affaires russes et à leurs familles pour les empêcher d'obtenir la nationalité de pays occidentaux - une démarche appelée «passeport doré». Les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, l'Italie et la Commission européenne ont d'une seule voix «souligné être disposés à prendre des mesures supplémentaires si la Russie ne met pas un terme à son attaque contre l'Ukraine et donc contre la paix en Europe», comme l'a précisé le porte-parole du gouvernement allemand. Le 24 février, le président russe Vladimir Poutine a annoncé tôt dans la matinée une opération militaire en Ukraine, qui vise selon lui à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont il a reconnu l'indépendance trois jours plus tôt, et à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine. Cette opération a été dénoncée notamment par la Turquie et les pays occidentaux, dont certains ont déjà annoncé de nouvelles sanctions.