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 Les frappes américaines au Yémen préparent l'« invasion terrestre » via les milices soutenues par les Émirats arabes unis

21/04/2025 ssofidelis.substack.com  7min #275618

 Les frappes américaines au Yémen préparent l'« invasion terrestre » via les milices soutenues par les Émirats arabes unis

Si Trump envoie des troupes au Yémen, il s'expose à une cuisante défaite

Par  Robert Inlakesh pour Al Mayadeen English, le 21 avril 2025 à 12h31

Une guerre terrestre américaine au Yémen pour prendre le contrôle de Hodeidah serait une erreur catastrophique qui renforcerait Ansar Allah et déstabiliserait la région au profit des intérêts israéliens.

Frustrée par sa coûteuse campagne offensive en cours contre le Yémen, l'administration Trump serait en pourparlers pour lancer une opération terrestre destinée à s'emparer de la ville portuaire stratégique de Hodeidah, avant de proclamer un changement de régime à Sanaa. Si cette offensive se produit, elle se soldera par une défaite désastreuse pour Washington.

En 2015, lorsque le président américain Barack Obama a appuyé la guerre menée par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite contre le Yémen, Riyad a estimé qu'il ne faudrait que quelques mois pour déloger les dirigeants d'Ansar Allah qui avaient pris le contrôle de Sanaa. Mais ils ont essuyé défaite sur défaite face à une armée très motivée, soutenue par la majorité des forces armées yéménites.

Dix ans plus tard, malgré le cessez-le-feu de 2022, le conflit reste entier et le pouvoir d'Ansar Allah n'a cessé de croître. Le mouvement qui a autrefois pris le contrôle de Sanaa avec le soutien d'éléments clés de la structure du pouvoir en place, notamment certaines factions de l'armée, n'est plus que l'ombre de lui-même. Non seulement il a forgé de solides alliances avec plusieurs factions tribales à travers le Yémen, mais il a également considérablement amélioré ses technologies en matière d'armes offensives et défensives.

Les forces armées yéménites alignées sur le gouvernement dirigé par Ansar Allah se sont montrées capables de repousser les assauts combinés des forces yéménites soutenues par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ainsi que de plusieurs groupes militants tels qu'Al-Qaïda et l'État islamique, qui ont également combattus aux côtés des forces armées saoudiennes, ainsi que des mercenaires venus du Soudan et d'ailleurs. Ils ont combattu sans relâche pendant des années, malgré le blocus imposé par les États-Unis et l'Arabie saoudite en mer Rouge et le soutien logistique apporté par les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël à leurs ennemis, notamment en soutenant les frappes aériennes de Riyad contre la population yéménite.

Tout en réussissant à infliger d'innombrables revers à une opposition théoriquement supérieure sur le plan militaire, le gouvernement yéménite de Sanaa a continué d'étendre son pouvoir et son contrôle territorial dans un pays historiquement divisé entre le nord et le sud.

Fin 2021, des progrès technologiques révolutionnaires ont introduit une nouvelle dynamique dans le conflit, poussant finalement la coalition dirigée par l'Arabie saoudite à accepter une proposition de cessez-le-feu négociée par l'ONU. Début 2022, après l'intensification de la guerre terrestre l'année précédente, les forces armées yéménites ont lancé une vague d'attaques réussies à l'aide de drones et de missiles contre des cibles situées aux Émirats arabes unis (EAU) et en Arabie saoudite.

Bien que Riyad ait déjà dû faire face aux drones et aux missiles d'Ansar Allah depuis des années, il était clair que des progrès technologiques considérables avait été réalisés. Et alors que l'État saoudien ne peut absorber que des attaques limitées contre ses infrastructures vitales, le régime émirati, lui, est nettement moins bien armé pour résister aux frappes répétées du Yémen.

Abu Dhabi, en particulier, ne peut se permettre de subir des vagues soutenues d'attaques de drones et de missiles, surtout si Dubaï venait à être prise pour cible. Contrairement à l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis sont un petit pays très vulnérable. Si le Yémen décide de les submerger de frappes, leurs tentatives de diversification économique risquent de partir en fumée, et aucun accord avec les États-Unis ou Israël ne pourra les aider.

Les rumeurs qui circulent, en particulier dans les médias arabophones, spéculent sur un rassemblement d'environ 80 000 soldats soutenus par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis en vue de lancer une offensive pour prendre Hodeidah. Ensuite, selon ces informations, les États-Unis apporteraient un soutien aérien et lanceraient même une attaque terrestre de moindre envergure au Yémen.

Le Vietnam de Donald Trump ?

Le Yémen a déjà été surnommé le Vietnam de l'Égypte, et si les États-Unis décident de lancer une campagne terrestre dans ce pays, le résultat risque fort de ne pas correspondre aux attentes du président Donald Trump. La campagne aérienne, qui a déjà fait environ 150 morts parmi les civils, constitue déjà un échec cuisant, coûtant des milliards de dollars aux contribuables américains pour un résultat quasi nul.

Bien que cette guerre d'agression contre le Yémen soit menée sans mandat populaire ni approbation du Congrès, les médias américains ont largement choisi de l'ignorer. Pourtant, si Trump envoie des troupes sur le terrain, le Yémen fera rapidement la une des journaux, pour la simple raison que les soldats américains rentreront chez eux dans des cercueils.

Jusqu'à présent, les forces armées yéménites ont limité les affrontements avec la marine américaine à des manœuvres défensives, sans tenter de couler des navires ou des porte-avions, se concentrant sur la défense de leur nation. Si une opération terrestre à grande échelle est lancée, la posture défensive deviendra offensive.

Non seulement la campagne terrestre sera coûteuse et loin d'être une sinécure, mais les États-Unis subiront également des frappes directes contre leurs navires et des pertes considérables. En outre, il faut s'attendre à des attaques majeures contre les infrastructures saoudiennes et émiraties, qui perturberont les marchés pétroliers. Les bases américaines situées dans la péninsule arabique et au-delà seront aussi très probablement attaquées.

De plus, il faut sans doute s'attendre à des frappes occasionnelles contre le régime sioniste, plus intenses que les salves précédentes. Si le nombre de victimes civiles au Yémen commence à augmenter massivement, alors que la guerre est clairement une agression américano-sioniste, et Ansar Allah ne restera pas les bras croisés. Bien au contraire, le peuple yéménite, y compris les factions et les tribus historiquement opposées à Ansar Allah, pourrait finir par s'unir encore pour mieux lutter contre l'agression.

Le Yémen n'est pas l'Iran, mais il est en mesure d'infliger des pertes considérables aux régimes alliés des États-Unis qui l'entourent, et peut cibler directement les forces américaines. La question est alors de savoir si Riyad et Abu Dhabi pourraient résister à des frappes incessantes. Et si la guerre dure plus longtemps que prévu et que les forces terrestres déployées au Yémen subissent de lourdes pertes, et que les soldats américains rentrent dans des cercueils, quelle sera alors la stratégie ?

Les 80 000 soldats continueront-ils à se battre au prix de pertes considérables, uniquement pour servir les intérêts stratégiques d'Israël ? Ou finiront-ils par se démobiliser, et par déserter ? L'opinion publique américaine sera-t-elle prête à accepter ces pertes, et l'armée américaine elle-même pourra-t-elle justifier la perte de ressources dans un combat inutile destiné à satisfaire ses alliés sionistes ?

Lancer une telle offensive ne présente aucun intérêt, et les États-Unis ne disposent pas de forces terrestres en nombre suffisant pour mener seuls une guerre. À tous les niveaux, ce serait une bourde stratégique colossale. Une défaite constituerait un camouflet historique et une victoire décisive pour le gouvernement de Sanaa, malgré les immenses souffrances civiles infligées par les agressions. Et tout cela sans compter l'implication potentielle d'autres acteurs régionaux susceptibles de profiter de la situation.

Si Trump décide de s'engager dans un tel conflit pour satisfaire son allié sioniste, le retour de flamme sera terrible. Il sera également impossible de cacher que Trump agit contre les intérêts des États-Unis et sacrifie ses propres citoyens pour satisfaire les Israéliens, sans véritable objectif ni perspective de victoire.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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