19/04/2019 mondialisation.ca  6min #155002

 Après l'échec, les États-Unis, le Groupe de Lima et l'opposition vénézuélienne optent pour la solution militaire

Venezuela: Réunion secrète aux Etats-Unis sur « l'usage de la force militaire » au Venezuela

Un groupe d'experts du 'think-tank' étasunien Centre d'Etudes Stratégiques et Internationales (CSIS) a organisé au début de cette semaine une réunion secrète au sujet de « l'usage de la force militaire au Venezuela, » a affirmé à RT dimanche le journaliste d'investigation étasunien Max Blumenthal après avoir publié un article exclusif à ce sujet sur le site Grayzone la veille.

Blumenthal a obtenu la liste d'émargement des participants à cette réunion intitulée « Evaluation de l'usage de la force militaire au Venezuela, » organisée par ce centre qui a son siège à Washington D.C. et qui comprend des fonctionnaires et des militaires étasuniens et latino-américains.

Le journaliste a précisé que la réunion secrète a eu lieu le 10 avril bien que l'ordre du jour porte la date erronée du 20 avril. Le fait que cette réunion a réellement eu lieu a été confirmé à Blumenthal par 2 des participants qu'il a contactés pour leur demander leurs commentaires.

« Nous parlons de militaires... et... d'options militaires au Venezuela mais ça a été au début de cette semaine,' a déclaré au journaliste Sarah Baumunk, chercheuse associée du Programme pour les Amériques du CSIS. Tout de suite, elle s'est montrée nerveuse et elle a ajouté qu'elle « ne se sentait pas à l'aise pour répondre à ces questions » et elle a raccroché.

Un autre participant à cette réunion, le chercheur associé Santiago Herdoiza, de la firme de stratégie internationale Hills & Company, a simplement confirmé qu'il s'agissait d'une « réunion à huis clos » sans donner aucun détail.

« Ils étaient extraordinairement nerveux à cause du fait que les médias connaissaient l'existence de cet événement. Ca a été une réunion de très haut niveau avec, à la base, les principales personnes impliquées dans l'élaboration de la politique de Trump envers le Venezuela, à Washington, et ils voulaient le garder le pus secret possible, » a raconté Blumenthal à RT.

« Cela montre vraiment que les options militaires sont considérées sérieusement en ce moment après que tous les autres mécanismes que Trump a mis en œuvre semblent avoir échoué, » a conclu le journaliste.

Les participants

La liste des participants comprend des militaires et des civils étasuniens et latino-américains, des représentants de l'Agence des Etats-Unis pour le Développement (USAID), de l'Organisation des Etats Américains (OEA) et des analystes de différents 'think-tanks' (groupes d'experts). Plusieurs personnalités désignées par le « président » autoproclamé du Venezuela, Juan Guaidó, y ont également assisté.

Parmi les assistants, on remarque l'amiral Kurt Tidd, qui a dirigé le Commandement sud des Etats-Unis jusqu'à il y a peu, Roger Noriega, un féroce opposant à la Révolution Bolivarienne qui, en tant qu'ambassadeur des Etats-Unis à l' OEA, a soutenu des groupes de mercenaires pour renverser la Révolution Sandiniste. Il y a aussi Elliott Abrams, qui était impliqué dans le scandale de l'Iran-Contra : de hauts fonctionnaires du Gouvernement Reagan, malgré l'interdiction du Sénat, avaient autorisé la vente d'armes au Gouvernement iranien pendant la guerre Iran-Irak et utilisaient les revenus de ces ventes pour financer le mouvement armé nicaraguayen Contra créé par les Etats-Unis pour attaquer le Gouvernement sandiniste.

Ensuite, pendant des années, il a occupé de hautes charges dans l'Administration des Etats-Unis, se concentrant sur le Venezuela et la coordination avec l'OEA.

On trouve aussi parmi les participants l'ex-ambassadeur des Etats-Unis au Venezuela, William Brownfield, connu pour avoir participé aux plans d'ingérence sale contre le pays.

De plus, le « conseiller en politiques publiques de Guaidó, Daniel Sierra, et son « ambassadeur » aux Etats-Unis, Carlos Vecchio, y participaient.

L'invasion du Venezuela « serait suspendue au consentement de la Colombie et du Brésil »

Bien que parmi les participants à cette réunion figurent 2 fonctionnaires colombiens, la major général de l'Armée Nationale de Colombie, Juan Pablo Amaya, et le conseiller politique de l'Ambassade de Colombie à Washington, Daniel Ávila, le journaliste pense que les partenaires régionaux des Etats-Unis seraient assez réticents pour participer à une invasion militaire du Venezuela.

« Toute invasion du Venezuela par les Etats-Unis serait suspendue au consentement de la Colombie et du Brésil et il n'est pas certain qu'ils obtiendront ce consentement, » déclare Blumenthal.

« Ces 2 Gouvernements sont extrêmement inquiets de l'augmentation de la crise migratoire qui se produirait, ils sont profondément préoccupés par la déstabilisation de la région et c'est ce qu'une invasion impliquerait. Et ils sont aussi préoccupés par une contre-attaque de l'Armée du Venezuela, qui est très compétente, » a-t-il conclu.

Article en espagnol :  Periodista destapa una reunión secreta en EE.UU. sobre el "uso de la fuerza militar en Venezuela, Alba Ciudad, le 15 avril 2019

Traduction : traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos,  bolivarinfos.over-blog.com

La source originale de cet article est  Alba Ciudad 96.3 FM
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