Le président syrien Bachar el-Assad doit quitter le pouvoir sous peine d'en être chassé par la force «militaire», a mis en garde mardi à New York le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir.
S'exprimant devant la presse en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, Adel al-Jubeir a également rejeté les initiatives diplomatiques de la Russie, alliée de la Syrie, pour une coalition internationale de lutte contre le groupe Etat islamique.
«Il n'y a pas d'avenir pour Assad en Syrie», a martelé le ministre saoudien des Affaires étrangères, dont le pays est l'ennemi de Damas et qui fait au contraire partie de la coalition militaire pilotée depuis un an par les Etats-Unis.
«Il y a deux options pour un règlement en Syrie. Une option est un processus politique au cours duquel il y aurait un conseil de transition» du pouvoir, a expliqué Adel al-Jubeir.
«L'autre option est une option militaire qui se terminerait également par la destitution de Bachar el-Assad», a encore menacé le ministre saoudien.
Il ne s'est pas attardé sur les détails de l'«option militaire» évoquée mais il a rappelé que Ryad appuyait déjà les forces de «rebelles modérés» syriens qui se battent contre l'armée de Damas et contre les djihadistes de l'Etat islamique.
Barack Obama avait clairement indiqué dans un discours à l'ONU qu'il fallait se préparer à tourner la page Assad: "Après tant de sang versé et de carnages, il ne peut y avoir un retour au statu quo d'avant la guerre". Et dans une référence claire à Moscou, il a dénoncé la logique consistant à soutenir un "tyran" qui massacre des enfants innocents sous prétexte que l'alternative "serait pire".
Pour M. Poutine, à l'inverse, le dirigeant syrien représente un gouvernement légitime avec lequel refuser de coopérer serait une "énorme erreur". Face aux jihadistes de l'EI, M. Poutine a appelé à la tribune à une "large coalition antiterroriste", semblable à "celle contre Hitler" au cours de la Seconde guerre mondiale.