Deux gros blocs veulent la même région du monde, cela finira forcément mal
Le Premier ministre tunisien Habib Essid a confirmé samedi que son pays avait rejoint la coalition internationale conduite par les Etats-unis qui lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.
Cette annonce intervient alors que la Tunisie fait face, depuis la révolution de 2011, à une montée d'une mouvance djihadiste extrémiste, responsable selon les autorités de la mort de dizaines de touristes mais aussi de soldats et d'agents de sécurité.
Lors d'une conférence de presse. M. Essid a annoncé la participation de la Tunisie à la coalition internationale, soulignant que celle-ci consisterait essentiellement à "un échange d'informations".
Le 29 septembre, le président américain Barack Obama avait annoncé l'entrée de trois nouveaux pays dans la coalition, citant la Tunisie, la Malaisie et le Nigéria.
Cette participation permettra à la Tunisie "d'obtenir toutes les informations qui pourraient être profitables à la guerre contre le terrorisme en Tunisie", a ajouté M. Essid. Dans la coalition, "des pays ont plus d'informations (renseignements) que nous", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la possibilité d'une participation militaire de la Tunisie dans le cadre de la coalition, le Premier ministre est resté évasif indiquant que si une demande en ce sens était faite à la Tunisie, celle-ci devrait alors invoquer l'article 77 de la Constitution tunisienne. Cet article donne au président de la République le pouvoir "d'envoyer des forces à l'étranger en accord avec le président du Parlement et le gouvernement".
En 2015, deux attentats revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) ont tué 59 touristes étrangers en Tunisie: 21 au musée du Bardo, à Tunis, en mars, et 38 dans un hôtel en bord de mer à Port El Kantaoui, près de Sousse en juin.